Chemin de vie, chemin de foi, chemin de croix. La Semaine Sainte ouvre l’horizon de notre vie vers le mystère de sa révélation.
Dans la Bible on ne se rend pas à Jérusalem, mais on y monte !
Si la ville domine la terre d’Israël de 700 mètres d’altitude face au niveau de la mer, le sens de la gradualité spirituelle de ce voyage prime.
La ville sainte invite le croyant, le pèlerin, le visiteur à une rencontre au sommet avec l’Eternel.
C’est cette rencontre que fit Jésus sous la forme scandaleuse de la crucifixion où tout se réalisa à Jérusalem dans les deux sens de cette destinée par l’accomplissement de sa mission et le terme d’un parcours terrestre de trente trois ans !
On ne saurait oublier l’hostilité portée à ce témoignage de foi, de vie et l’aboutissement sur la Croix, un mystère pour les générations futures, pour les fidèles désarmés et tout un chacun identifié dans cette destinée spirituelle.
Si les disciples accompagnent ce chemin en route pour monter à Jérusalem suivant Jésus menant la marche, ils connurent la frayeur et l’angoisse du lendemain et du désarroi. Mt 10,22.
Si Jésus ouvre la marche il sera seul à l’emprunter vers le supplice du Golgotha.
Retournement de situation ceux qui l’acclameront tout d’abord se retourneront contre lui, telle la foule perméable aux influences.
Le récit de la Passion montrera le caractère désordonné de ce mouvement de sympathie devenue hostile et divisé.
On connaît sans fierté la fuite des disciples les plus attachés au Maître lors de son arrestation.
Le courage n’est pas leur première vertu.
Pierre se renie devant la presse d’une servante commise à l’infamie !
Aurions nous été plus courageux ?
Il nous est demandé de faire à notre tour ce chemin de montée vers Jérusalem à la suite du Christ par des temps peu cléments pour nous y rendre de facto et spirituellement troublés que nous traversons.
Le spectateur n’est pas invité à nourrir sa curiosité de l’évènement, mais à s’engager comme acteur de ce drame qui se joue chaque jour en divers lieux du monde par-delà celui de la Semaine Sainte !
Gethsémani est encore dans les écrans du monde à travers bien des horizons de la foi, de la vie et de la croix partagée aujourd’hui !
Le pape François aime à rappeler en diverses catéchèses l’exemple de Marie qui dans les exemples emprunte souvent le chemin et en montée continue, “car c’est en montant sans cesse qu’on atteint le sommet” pape François.
Invitant les pèlerins du monde, ceux de Lisbonne de l’été dernier parmi les plus jeunes, ceux de Rome qui s’y rendront pour la prochaine année jubilaire, pour y rejoindre le véritable Ami qui nous accompagne tout le long de la vie nous aime à vaincre les peurs du moment, et guider vers les hauteurs espérées de l’histoire.
Le défi de la paix, la fin de guerres insensées, de vilenies abjectes et tragiques, rappelle le sursaut spirituel nécessaire aujourd’hui en toutes les latitudes du monde, en Europe centrale, en Afrique, en Asie, aux Amériques pour résister à la violence endémique du moment.
Si nous tombons Jésus nous relève de nos lâchetés, de tant de reniements, de ce que nous appelons le péché faute de pouvoir résumer en un mot global la dévalorisation de notre esprit en disgrâces et délations !
Ce dernier souffle sur la croix demeure une respiration spirituelle surnaturelle et souveraine.
La détresse de toute vie humaine se résume à ces propos, “Mon Dieu, mon Dieu m’aurais-tu abandonné ?
Croyant, sceptique ou farouchement allergique à ce moment tragique de fin de vie, c’est toujours à Dieu le Père ue chaque fils s’adresse en dernier lieu, en partageant cette parole du rare témoin de la fin, la voix du centurion dans l’exercice de sa fonction, et sous l’emprise de la stupéfaction, Vraiment cet homme était Fils de Dieu”!
De la Croix jusqu’à nous, le mystère s’épaissit et la question demeure en attente de réponse.
Saurions-nous nous poser la question, cette mort a-t-elle pour chacun du sens et lequel ?