Le musée Bellas Artes à Bilbao expose des oeuvres de Menchu Gal (en salle).
Les paysages aux couleurs de l’arc en ciel de Menchu Gal attirent le regard. L'occasion pour nous de revenir sur sa belle trajectoire artistique.
L’artiste irundar Menchu Gal peignait comme elle respirait et ne s’embarrassait pas de concepts théoriques.
Après un premier séjour à Paris en 1932, elle termina son éducation artistique à l’Académie des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid. En 1936, durant la guerre civile, elle fut contrainte de se réfugier en Pays Basque Nord, à Tardets en Soule. A Paris, l’artiste découvrit Matisse et le fauvisme, puis le cubisme.
A la fin du conflit, elle s’associa à la Seconde École de Vallecas et à l’École de Madrid, premières tentatives de création d’un art anti-académique dans l’autarcique après-guerre espagnole, que l’artiste effectua à partir de la figuration. C’est pourquoi le groupe Gaur l’avait tant séduite. En 1950, elle exposa individuellement au Musée d’Art Moderne de Madrid et en 1959, elle fut la première artiste femme à recevoir le Prix national de peinture.
De retour en Euskadi, elle travailla avec Aurelio Arteta. Puis à Madrid, la jeune femme étudia à l’Ecole des Beaux-Arts de San Fernando. C’est seulement une vingtaine d’années plus tard que son travail fut reconnu. Elle obtint alors le Prix National de peinture de l’Etat espagnol. En 2005 et 2006, première artiste au féminin, elle reçut la Médaille d’Or du Gipuzkoa, le prix Manuel Lekuona décerné par Eusko Ikaskuntza et la Médaille d’Or de la ville d’Irun.
A l’occasion d’une cérémonie en 2006, elle avait déclaré : « je pense que c’est une des rares bonnes choses que la vieillesse nous apporte. Comme beaucoup d’autres artistes, j’ai travaillé pendant longtemps dans la solitude, sans recevoir grand-chose, et les prix servent de compensation. Si on te donne un prix, c’est tant mieux. Mais il faut continuer à peindre ».
Entre des éclats d’impressionnisme et l’influence fauviste, ses tableaux se distinguent par une palette aussi lumineuse que le cristal. Ses huiles, si appréciées pour la beauté spontanée des paysages de la Bidassoa et des environs, ainsi que ses portraits expressifs seront exposées à Madrid puis en Europe et aux Etats Unis. Une étincelle de cristal que Menchu Gal, âgée alors 90 ans, a emporté lors de son dernier voyage en 2008.
Aujourd'hui ses oeuvres sont exposées dans des collections comme le Musée des Beaux-Arts (Bellas Artes) de Bilbao (salle 3) et le musée Reina Sofia à Madrid .
Légendes :
1 Le panier de mûres vers 1959-1965. Huile sur toile
"Sur une robuste chaise en bois sert de présentoir à une exubérante composition florale sur laquelle se détachent les branches et les fruits violets, rouges ou orangés d’un mûrier. La beauté de la simplicité est toujours présente dans les natures mortes de Menchu Gal et dans celle-ci, réalisée à base de taches et de coups de pinceau, les feuilles, les branches et les fruits humbles sont exposés dans un apparent désordre formel.
2 Paysage aux coquelicots - Huile sur toile peinte en strates dans les environs d'Irun