Dimanche 3 mars dernier, la fête de Saint Léon, patron de la ville et du diocèse de Bayonne, fut célébrée en présence des Autorités civiles, le maire et président de l'Agglo Pays Basque Me Jean-René Etchegaray avec une délégation, du Conseil départemental et d'une assemblée dominicale ayant bravé le temps et la pluie.
La neige fondue, les averses et la pluie en continu auront dominé ce dimanche de fin de vacances scolaires et de veille de rentrée.
Une dizaine de prêtres arborant la couleur rouge de leur ornement sacerdotal, un cortège ouvert par la croix de procession et les séminaristes des deux communautés réunies d'Anglet et de Bayonne suivant l'ordre liturgique classique un épiscope de rouge sang, de cérémonies pontificales en la cathédrale Sainte-Marie, la célébration suivit son usage diffusée par la radio diocésaine en direct.
En français, en latin et en basque, le déroulé des chants, des cantiques et des textes liturgiques suit l'ordinaire de la messe de cette solennité bayonnaise réunie autour du reliquaire de saint Léon conservé avec précaution comme le trésor le plus précieux de la cathédrale de la cité !
L'évêque du diocèse, Mgr Marc Aillet, rappela que dans l'histoire de ce diocèse, depuis le IXème siècle, 79 évêques se sont succédés, et qu'il en est le 80ème, d'illustre mémoire et pour l'histoire.
Du récit légendaire et sans aucun doute vérifié par nos ecclésiastiques Daranatz, Dubarrat, pour les plus cités, et de rapports sur ce sujet plus récents, on réitère la venue de ce Normand au cœur d'une ville de soldats, Bayonne ville de garnison demeurant depuis son origine, pour y répandre l'évangile.
La religion du dieu Mars, protecteur des soldats romains, y disposait selon les sources d'un culte et d'un temple aux portes de la ville. De toute évidence, le souvenir de la fontaine, de la croix, du campement militaire, de l'hôpital et du cimetière en sus de la chapelle-mémorial de la cathédrale en font loi.
Le rapport direct de ce voyageur accompagné de quelques compagnons présumés dont on a peine à vérifier l'identité, se fait in situ.
Mais Léon le Normand devenu Léon le Bayonnais n'était pas attendu.
Sa désignation par l'autorité papale pour aller "vers ces terres d'aquitaine et du Lapurdum est une aventure de vie et de foi."
Elle donna lieu au martyre selon la méthode en usage à l' époque. La décapitation !
Les vitraux, les peintures et les illustrations des plus anciennes montrent Léon portant sa tête dans ses mains et signant au regard de l'histoire une mort de sacrifice pour la cause qu'il défendait.
Dans un florilège de cantiques oubliés, de confréries, de chapitres du temps passé, d'une mémoire d'un autre temps !
L'évêque de Bayonne présidant ce culte rappela "la force négative des idoles et des résistances à la foi à toutes les époques d'hier et d'aujourd'hui" où l'on décompte des centaines de milliers de chrétiens soumis à l'hostilité des pouvoirs, en Corée, au Yémen, en Asie comme en Afrique, d'une persécution larvée ou déclarée telle au Nigéria et tout récemment au Burkina Fasso sans pitié et sans concession !
Le prix de la liberté de conscience, celle de croire, d'éduquer la foi, se paie parfois au prix de sa propre vie, dans une culture laïciste, wokiste de réaction illustrant la maxime de Tertullien : "sang versé des martyrs semence de la foi des croyants.
En ce temps du carême en cours dira l'évêque, le combat de la foi se mène dans une résistance active contre les tentations de la sécurité personnelle inefficace, ou d'un saut dans le vide d'une vie sans croyance, par la quête d'une royauté personnelle de gloire ou de jouissance de l'argent, du sexe ou de pouvoir factices..
Au coeur de la messe de la cathédrale le premier scrutin en vue du baptême pascal proche de Lana catéchumène fait son entrée officielle dans ce parcours de vie et de foi d'une adulte en préparation.
Le rappel de l'hymne à saint Léon récent à la communion et le cantique traditionnel de ce jour sont rapportés dans la cité qui embrasse dans son axe annuel des festivités, et ce visage civil et religieux à diverses époques de l'année, comprenez au printemps pour la prime saison et à l'été avec des festivités plus libérales
O Léon Patron de Bayonne du sein de l'immortalité entends monter jusqu'à ton trône le cri d'amour de la cité..
Quand Léon patron plein de zèle parvint aux rives de l'Adour, deux peuples fiers par leur querelle ensanglantaient notre Labourd, il sut gagner leur coeur rebelle; Au Dieu d'Amour..
Puissent ils avec la vaillance servir le Christ leur divin Roi, mets dans leur coeur cette espérance, et cet amour qui fut en toi, qu'ils soient enfin sans défaillance, fiers de leur foi !
L'histoire ne disant mot de la permanence de cette célébration plurale et diversifiée par son public que celui de ce temps de mars, où l'horizon des recrues sacerdotales s'enrichit de nombreux sud américains, dénommés désormais du Sud Global et celui de l'été plus autochtone et juvénile des vacanciers en quête d'exotisme et de délassement.
Ainsi va la vie bayonnaise de Léon le plus ancien et des accros de Léon le plus récent de son histoire, un flot dense de fruits juvéniles à évangéliser un jour, affaire de génération sans doute et de ressourcement futur !
Dans cette cité bayonnaise administrative, militaire, scolaire, économique et touristique d'active et de retrait de la vie civile, ces échos de la cité doivent de toute évidence faire bourdonner le tympan des témoins du jour !
La ville est un havre de passage et de vie irrépressible !
La cathédrale monument le plus visité de la ville tout au long de l'année le rappelle, On n'arrête pas à Bayonne ce cours de l'histoire, elle court comme l'Adour à toute saison et par tous les temps, elle en est l'âme de la cité de Léon, patronyme du Lion !