0
L'esprit gascon-béarnais-bigourdan
La centenaire Académie de Béarn et les souvenirs de l'entrée d'un Gascon très actif
La centenaire Académie de Béarn et les souvenirs de l'entrée d'un Gascon très actif

| Baskulture / Alexandre de La Cerda 1003 mots

La centenaire Académie de Béarn et les souvenirs de l'entrée d'un Gascon très actif

Créée il y a un siècle par des "pionniers", tels Georges Sabatier, Pierre Lasserre, l'Académie de Béarn compta dans ses rangs quelques ministres, dont Louis Barthou, Léon Bérard et François Bayrou, ainsi que plusieurs prix Goncourt : Thierry Sandre, Joseph Peyré, Jean-Louis Curtis – également à l’Académie française – et plus récemment, Paule Constant. Sans oublier de mentionner mon collègue de la presse - "et néanmoins ami", selon l'expression de l'ancien rédacteur en chef de "Sud Ouest", Paul Bayle - il s'agit de mon cher ami palois Jean-François Bège, à l'intronisation duquel j'avais assisté, il y a bien des années déjà, au Parlement de Navarre...

Et précisément, un autre ami était entré à l'Académie en 2007 : Eric Gildard. Nous nous étions connus il y a des décennies, lorsqu'il régentait Radio Orthez, alors que j'avais fondé à Biarritz, puis à Bayonne, Radio Adour Navarre, qui disposait également d'un bureau et d'un correspondant à Pau... et que dans ce même Parlement de Navarre, son ancien président, Franz Duboscq, nous traitait avec une pointe d'ironie bienveillante, de "station périphérico-pirate" (puisque notre création, avec un émetteur situé "tras la muga", outre-Bidassoa, avait devancé de plusieurs années l'autorisation en France des radios privées, en 1981). 

Pour en revenir à l'entrée à l'Académie d'Eric Gildard, Christian Desplat avait mentionné dans son discours de bienvenue que le nouvel académicien était deux fois Gascon : par sa naissance à Seignosse, sa terre natale, et par ses attachements durables en terre béarnaise, à Orthez : "chimiste à la SNPA, puis Elf-Aquitaine, entre 
1960 et votre retraite, vous avez été impliqué dans les activités de la plus puissante entreprise de notre région, mais aussi dans des recherches avec notre Université. Votre activité professionnelle s'est accompagnée d'un engagement précoce au service des lettres provinciales, voué à l'histoire, aux belles-lettres et aux arts du Béarn et de la Côte d’Argent. Maire-adjoint à la Culture de la ville d'Orthez, vous avez enfin été le promoteur de nombreuses activités culturelles et touristiques.

L'Académie de Béarn, qui reconnaît avant toute chose les services rendus au renom du Béarn, a retenu la part que vous avez prise dans la vie associative et culturelle : Président de l'Office du Tourisme d'Orthez pendant douze années, vous avez porté sur les fonds baptismaux la première radio locale de notre département, Radio-Orthez. Gascon, donc diplomate, vous avez réussi la fédération de cinq offices municipaux de tourisme qui créent des circuits communs ; cet exemple de synergie mériterait d’être imité. Le succès du Béarn par les Gaves, devrait suffire à convaincre les réticents. Fidèle aux plages de sable de votre enfance, vous animez l'Association littéraire des Amis du lac d'Hossegor qui' compte déjà à son actif cinq colloques, accompagnés de la publication d'actes de qualité".

Dans son discours de remerciement, Eric Gildard évoqua d'abord le flux des gaves accompagnant celui des écrivains Paul-Jean Toulet,  Charles de Bordeu, Francis Jammes et le poète palois Louis Ducla, ainsi que les personnages célèbres de l'histoire du Béarn qui l'ont inspiré, et encore "Maître Ritter qui le reçut dans son appartement de Pau pour lui parler du château de Morlanne qu'il fallait sauver de la ruine"... 
(...)
"En créant les premiers « Jeux poétiques du Béarn » à Saint Christau j'apercevais déjà ce duel symbolique de prés et cascades, entre la vallée d'Aspe et d'Ossau, et son écho jusqu'en Barétous qui allait se signer, dans un silence d'ours et de bergers, à l'église acérée de pierres, de Saint-Engrace.

Il n'y a plus que le Pont Vieux d'Orthez et son gave rosi de sang pour se souvenir des batailles entre catholiques et protestants et de celle sanglante du 27 février 1814, durant laquelle l'armée française est décimée, le maréchal Soult défait et le général Foy encore blessé. Nous entrons dans l'ère d'une nouvelle turbulence où se distingue par leur savoir et leurs découvertes les cinq frères Reclus et la famille Planté, Gaston le physicien, le musicien Francis et Adrien, le député, historien, homme de lettres, président de la société des Sciences Lettres et Arts de Pau et fondateur de l'escole Gastou Fébus : « le passé vient sur nous à l'heure où tout s'endort... »

Mais le Béarn vit au rythme de secousses sismiques, intellectuelles, créatives, faites de déchirements et de passions. Il vit à l'heure des recherches agricoles et industrielles, il est leader de la thiochimie qui s'engage dans la médecine et l'alimentaire, il fréquente les plus grands pays de la planète et part à la découverte des profondeurs océaniques..."

Amis d'Hossegor.jpg
Les innombrables publications des Amis du Lac ©
Amis d'Hossegor.jpg

Et depuis un bon quart de siècle, Eric Gildard développe ses dynamiques activités culturelles et patrimoniales à Hossegor où il avait recréé avec quelques amis l'Association littéraire des amis du Lac / voyez notre article :
https://baskulture.com/article/patrimoine-art-de-vivre-hossegor-eric-gildard-et-les-amis-du-lac-ont-le-vent-en-poupe-4408 
"Même affaibli par les vents contraires d’une Société de consommation et l’usure aux résistances, l’Association des Amis du lac, modelée par des principes affichés par les exigences littéraires et artistiques, est toujours active... Sans rien lâcher du nécessaire refus aux modes éphémères et à l’appel à la facilité, nous avons la certitude que nous sommes sur le bon chemin, celui repris aux hommes qui ont ici avant nous façonnés une station de rêves... Certitude sur les objectifs à poursuivre inlassablement tant nous sommes minoritaires et menacés par une mondialisation diabolique qui nivelle et détruit... Certitude encore sur nos choix – il n’y en a pas d’autres – de liberté, de protection, de créations et d’ouverture aux autres... »

Et dernièrement, face à un salon du livre en déclin, les Amis du Lac d'utiliser la terrasse du Café de Paris à Hossegor : "un lieu chaleureux et convivial qui a accueilli le livre des 100 ans et ceux des villas d’Hossegor.

C’est la troisième expérience des Amis du lac de s’installer, avec la complicité des nouveaux jeunes patrons du Paris, à cette terrasse si fréquentée pour présenter les livres sur Hossegor. 
Beaucoup d’Amis sont venus – confortablement installés autour d’une sangria offerte - pour les livres, pour l’ambiance et pour soutenir les Amis qui travaillent sur la mémoire et l’identité d’Hossegor".

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription