Samedi dernier, les Amis d’Arnaga et leur président Christian Perret découvraient, avec les explications érudites d’Alexandre de La Cerda, la capitale de la Communauté autonome basque Vitoria-Gasteiz avec son musée Bibat - regroupant le musée Fournier de cartes à jouer et le musée d’archéologie - ainsi que la cathédrale Santa Maria.
Fondée en 1181 par les rois de Navarre, Vitoria-Gasteiz règne sur la province basque d’Alava. En 1181, le roi Sanche VI de Navarre, dit le Sage, fit construire la ville sur le village de Gasteiz (peut-être une dérivation patronymique de Gazte, signifiant jeune en basque), changeant l'ancienne dénomination par celle de « Nueva Victoria ». Parmi les événements historiques les plus remarquables que la ville ait connu, « il y eu la bataille de Vitoria le 21 juin 1813, durant laquelle les troupes françaises, furent mises en échec par le duc de Wellington. Cette bataille a pratiquement mis fin à la Guerre d'Indépendance espagnole. À la fin juillet de la même année, à Vienne, Johann Nepomuk Mälzelde – inventeur du métronome et nouveaux instruments de musique – chargea son ami Ludwig van Beethoven d'écrire la composition d'une symphonie que le compositeur intitula « la Bataille de Vitoria ». Et le 20 mai 1980, sur décision du Parlement basque, Vitoria-Gasteiz, sera désignée capitale de la nouvelle communauté autonome basque », expliquait Alexandre de La Cerda.
Les Amis d’Arnaga découvrirent d’abord le Palais de Bendaña, une bâtisse médiévale reconstruite en 1525 qui comporte un beau cloître Renaissance et se prolonge par une construction contemporaine assez déséquilibrée.
Dans ses étages, le musée Bidat abrite le musée archéologique comprenant 1500 pièces de la période paléolithique, de l'âge du fer, du monde romain, et un parcours à travers le Moyen-âge de la ville de Vitoria fondée au cours de cette longue période : dolmens, stèles et sculptures romaines témoignent de la présence de la civilisation romaine en Alava.
Dans la partie du musée Fournier, une sélection du fonds de plus de 20.000 jeux de cartes issus des cinq continents provient de la fabrique mondialement connue d’Heraclio Fournier, petit-fils de François Fournier, un français établi en 1785 à Burgos, puis à Vitoria. Le parcours thématique présente le développement de cartes à jouer du XVe siècle à nos jours. En plus des cartes, le centre expose également les différentes machines d’imprimerie et lithographie et autres objets utilisés pour la fabrication de cartes à jouer tout au long de l'histoire (pli imprimé dans le Haut-Rhin vers 1460 avec trois cavaliers qui emmènent un sanglier, un lion et un chien, tarot milanais de 1497 peint à la main sur du parchemin avec un Empereur et une papesse, jeu de cartes brodé en soie en provenance de France, un autre péruvien en argent, ainsi que des jeux gothiques, renaissance, baroques, néoclassiques et contemporains, de diverses formes etc.
Non loin du musée Bridat, les amis d’Arnaga atteignirent ensuite la Cathédrale Santa Maria, emblématique de Vitoria et du Pays Basque, non sans réserver une surprise au groupe qui enjamba les parapets et divers chemins tortueux dans la pénombre des souterrains et de la crypte soutenue par d’énormes chapiteaux de béton et poutres en restauration. Au bout d’un long périple, le premier des groupes qui n’avait pas utilisé d’ascenseurs atteignit la cathédrale gothique recouverte sur ses étages d’échafaudages. Autour de la sacristie baroque du XVIIIe siècle, les visiteurs les plus « athlétiques » se munirent de casques de chantiers pour emprunter un escalier à vis montant dans les degrés élevés de la nef où ils découvrirent de nombreuses lézardes dans les murs mais aussi la vue époustouflante donnant sur la ville. « On se croirait dans l’émission « Des racines et des ailes », murmurait pas très rassuré l'ancien maire de Cambo, le député Vincent Bru qui s’était intéressé auparavant, à l’entrée de Santa Maria, à une sculpture hyperréaliste figurant Ken Follett. La magie de ce lieu avait inspiré l’écrivain gallois pour son nouveau roman « Un monde sans fin ». Une merveille de l'architecture gothique, que vous pourrez visiter d'une manière très spéciale. « On ne voit ça nulle part ailleurs », avait commenté Ken Follett après avoir contemplé à plusieurs reprises cette cathédrale et les travaux de restauration entrepris. À l'entrée, un panneau indique « ouvert pour cause de travaux » et des visites guidées sont organisées expliquant entre autres comment les restaurateurs ont réussi à retrouver les couleurs d’origine.
Après s’être éclairé des nourritures célestes, le groupe retrouva celles - bien terrestres – dispensées dans l’un des endroits les plus réputés de Vitoria, l’auberge du Portalon, ancien relais de poste du XVème siècle. Ayant franchi la grande porte d’entrée, les amis d’Arnaga s’acheminèrent dans une belle salle où un menu exquis les attendait dans un remarquable décor composé de meubles basques anciens (kutxa /coffre en basque/ et zuzulu), de tapis fleurdelisés et d’argenterie…
Enchantés par cette visite de Vitoria qui vaut le détour (et le retour), les Amis d’Arnaga regagnèrent en soirée la Côte Basque !
- Le musée Bidat regroupe le musée Fournier des cartes à jouer et le musée d’Archéologie) 1 € (+65 ans) sinon 2 € (groupes) Ouvert samedi 10h - 14 h - Info 945 20 37 07
- Cathédrale de Vitoria 11h - 14h et 17h – 20h entrée 5.5 € (+65 ans)
Autres visites : - Musée des Beaux-Arts dans un palais de style Renaissance : Peintres basques et art espagnol des XVIIIe et XIXe siècles. Samedi de 10h à 14h et de 17h à 20h (Entrée gratuite).
Auberge du Portalon, Correría Kalea 151, 01001 Vitoria-Gasteiz, Araba. Réservations : tél. (+34) 945 14 27 555 142 755 ou mail reservas@restauranteelportalon.com