Succédant à Francine de Stampa, c’est le jeune maire de Bernadets, Jean-Paul Vidailhet, qui prendra les rênes de la délégation Béarn & Pays Basque des « Vieilles Maisons Françaises ». La passation se fera ce samedi au cours d’une réunion tenue au château de Saint-Pé à Salies-de-Béarn.
L’association créée en 1958 par Anne de Amodio et reconnue d’utilité publique en 1963, se consacre depuis 60 ans à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine bâti et paysager, accomplissant ainsi une mission d’intérêt général au service des des régions dont c’est un atout économique et culturel majeur pour le développement.
Elu maire de Bernadets en 2020, Jean-Paul Vidailhet avait également été choisi en décembre dernier comme 32ème Master du « Pau Hunt » par l’équipage ainsi que les nombreux et fidèles amis de l’association qui vient de fêter son 180ème anniversaire !
Fidèle à ses origines, il pratique la chasse à courre à l'anglaise : le Drag. Le renard ici est prétexte pour monter à cheval et c’est le "Drag" qui importe car il s'agit d'une fausse piste, tracée le matin même par des Dragueurs à pieds, que suivra ensuite la meute de chiens et les cavaliers…
Toujours installé dans la propriété de Berlanne - avec son chenil historique construit pour trois meutes - qui avait été cédée en 1890 par Lady Torence à la ville de Pau, en souvenir de son fils décédé lors d’un « point to point », sous la condition que l’équipage du Pau Hunt y soit maintenu, l’équipage de drag a connu un regain de vitalité porté à la fois par la redécouverte d’une équitation sportive en plein air, qui pousse les cavalières et cavaliers à sortir du confort des manèges, ainsi que par sa nature même.
L’occasion également de revenir sur l’histoire de Bernadets, ce village proche de Pau, et de son château, restauré et entretenu par le nouvel édile et son associé, Christian Olive, tous deux talentueux défenseurs du patrimoine : après l’avoir acquis dans un état de ruine (murs effondrés, boiseries et cheminées volées, fenêtres sans carreaux, intérieurs tagués) les deux amis avaient œuvré depuis plusieurs années, patiemment et souvent de leurs propres mains, ou avec l’aide des artisans des environs.
Fondé par un féal de Gaston Febus, puis reconstruit en partie au XVIIIème siècle, il avait vu naître Pierre-Clément de Laussat (dont les parents avaient acquis cette terre en 1766) : reçu avocat au parlement de Navarre en 1775 et parti l’année suivante étudier le commerce chez son grand-père, un des premiers négociants de Bilbao, il administrera la Louisiane sous Bonaparte et un de ses fils sera député des Basses-Pyrénées au XIXème siècle.
Quant à Christian Olive, formé à l'Istituto per l'Arte e il Restauro au Palazzo Spinelli de Florence après une maîtrise et un DEA d'histoire médiévale à l'Université de Bordeaux III, il a installé au cœur du château un laboratoire de haute technicité pour la restauration d'œuvres sur papier. Succédant à des années de recherche et une pratique affinée à l'Atelier du Patrimoine, entreprise bordelaise spécialisée dans les documents graphiques et parchemins, il participe à de nombreux salons d'antiquaires du grand Sud-Ouest (en particulier Biarritz), offrant ainsi aux collectivités publiques comme aux personnes privées l’occasion de restaurer et conserver leur patrimoine : je lui suis redevable du "rafraîchissement" de ma propre généalogie familiale, un document datant de 1750, et de l'extraordinaire restauration des lettres patentes attenantes (tél. 06 88 41 19 26).