Samedi 28 janvier, plus de 300 œuvres d'art, du mobilier à la porcelaine (aux accents anglais pour certains) et autres provenant des villas de la côte basque ont été sélectionnées par les commissaires-priseurs Lelièvre à Saint-Jean-de-Luz.
Parmi les pièces promises à la vente, le visiteur pourra découvrir une fine sculpture à la pose charnelle en bronze à patine brune d'une hauteur de 75 cm, représentant une "Diane chasseresse" d'Eugène Antoine Aizelin (1821-1902). Cet artiste de la deuxième moitié du XIXème siècle était le fils du dessinateur Claude-Jacques Aizelin. Après l'École des Beaux-Arts à Paris en 1844, il fut l'élève des sculpteurs Jules Ramey et Auguste Dumont. Aux Salons de 1852 à 1897 et aux Expositions universelles de 1878, 1889 et 1900, l'artiste fut médaillé à trois reprises. Parmi ses réalisations les plus connus, la sculpture du groupe Mignon présentée une première fois en plâtre, puis en bronze, fut récompensée par une médaille d'or à l'Exposition de 1889.
Aizelin est alors lancé et reçoit des commandes pour des monuments parisiens : le théâtre du Châtelet, l'Opéra Garnier, l'hôtel de ville de Paris, le palais du Louvre et les églises de la Trinité et Saint-Roch. Ses œuvres sont alors éditées par le fondeur Barbedienne, en bronze et en plusieurs dimensions. Sous le Second Empire puis sous la troisième République, en « brillant soldat qui s'adapte vite aux nouvelles circonstances politiques », il fut nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1867 et promu officier du même ordre en 1892 ! Bronze "Diane châsseresse" signé sur la base Eugène Aizelin (bout de l'arc à restaurer ) estimé 3000 € à 4000 €).
Egalement exposée, une huile « Le sermon » de Jules René Hervé (1887-1981) retient l'attention. Fils d'un ancien séminariste, originaire de Langres, il poursuivit ses études à l'Ecole des Arts Décoratifs de Paris. Il reçut une médaille d'argent au Salon des artistes français de 1914 puis une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1937. Elu vice-président du Salon des artistes français, Jules René Hervé enseigna également. Connu pour ses scènes de processions religieuses, il fut parallèlement le peintre des scènes de genres de la vie parisienne qu'il décrivit avec poésie. Estimé 800€ à 1200€.
Egalement sur le thème religieux, deux icônes russes, illustrent la vie du Christ, au centre figure l'Ascension. La deuxième représente en plus la Trinité. Estimées chacune 150€ - 200€.
Non loin, deux cartons à tapisserie - probablement d'Aubusson - évoquent « La Chasse au renard » et « la Chasse au Cerf ». Peints sur papier, ils furent réalisés fin du XVIIIème / début XIXème siècle. De dimensions 155 cm x 200cm, elles sont chacune estimées 500€ à 600€.
Une tradition qui rappelle que la tapisserie d'Aubusson compte six siècles. La tapisserie d'Aubusson se caractérise principalement par des verdures que les lissiers tissent jusqu’à maintenant. Au XVIIIe siècle, le peintre Jean-Baptiste Oudry qui exerça une grande influence, modernisa Aubusson en représentant les fables de la Fontaine et toutes sortes scènes de chasse à la licorne, au loup, au sanglier, au cerf aux cavaliers... Les peintres François Boucher, Watteau, Baptiste Huet, Le Brun …pour leurs scènes pastorales ou mythologiques suivront l’inspiration du maître. En 1805, le sous-préfet d'Aubusson affirmait dans un rapport que les « fabriques ont éprouvé, pendant la Révolution, un anéantissement complet ». Seule, la fabrication des tapis à pied permit de maintenir les ateliers d’Aubusson en état. En 1884, la manufacture va connaître un nouvel essor par la création de l’École nationale des Arts décoratifs permettant des recherches de techniques et décors. Au XXème, le peintre graveur André-Marius Martin redonna une certaine dynamique et assura sa pérennité.
A côté des deux cartons de tapisserie, ovoïde sur piédouche, d'une hauteur de 54 cm et d'un diamètre 25 cm, un rafraichissoir en cristal taillé bleu à pointes de diamant dévoile un porte-verre à 6 flûtes, 6 verres à eau et 6 verres à vin. Dans son écrin d'origine, cette pièce de cristal honorera les plus belles tables. Estimé 400 € - 600 €.
La visite fera encore découvrir de très nombreux et intéressants objets d'art qui figurent à cette exposition-vente !
Côte Basque Enchères, 8, rue Dominique Larréa à Saint-Jean-de-Luz
Exposition : jeudi 26 janvier 14h- 18h, vendredi 27 janvier 10h- 12h/ 14h - 19h et samedi 28 janvier 9h30 - 11h30.
Enchères : samedi 28 janvier à 14h.
Anne de Miller La Cerda