Médecin et archéologue né en 1933 à Nay en Béarn, il fut diplômé en médecine (oto-rhino-laryngologie) à Bordeaux en 1963 avant d’exercer à Saint-Jean-de-Luz l’année suivante.
A propos de son initiation à l'archéologie, il s’était confié à l’encyclopédie basque Auñamendi d’Eusko Ikaskuntza : « Mon père était amateur d'archéologie et m'a très tôt initié en m'amenant à Lascaux, à Altamira ... Quand les hasards de la vie m'ont mené à Saint-Jean-de-Luz, je me suis procuré le livre de l'abbé Barandiaran (ethnologue, archéologue, un des pères de l'ethnographie basque) et je suis allé dans les montagnes à la recherche des monuments protohistoriques et préhistoriques dont il parlait. J’en ai trouvé bien d'autres, je les ai référencés, j'ai proposé cette liste à Jean Haritschelhar, alors directeur du Musée Basque. Et ils ont fait l'objet de ma première publication ».
Avec une équipe d’une vingtaine de persones, il a réalisé de nombreuses campagnes de fouilles à la recherche des restes protohistoriques disséminés sur la montagne basque, publiant les résultats de ses recherches dans diverses revues locales et nationales : le Bulletin du Musée Basque, le Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne » ainsi que dans ses ouvrages, tels « Artzainak » (1984) et « Archéologie et Montagne Basque » (Elkar, 1993). Il y signale les chemins de la transhumance, persistants depuis l'âge du bronze, où se trouvent les cromlechs, dolmens, tumulus où se trouvent les populations d'autrefois dressaient leurs tentes et qui coïncident avec le Kaiolar. Après plus de 50 000 kilomètres parcourus à pied, ce document recense un ensemble très conséquent de 216 cromlechs, 213 tumulus, 61 tumulus-cromlechs, 110 dolmens, 11 menhirs et plus de 600 tertres d'habitat.
Jacques Blot réalise également un important travail de sensibilisation en tant que conférencier et organisateur d'expositions.
Correspondant de la Direction des Antiquités Historiques d'Aquitaine. Président de l'Association Archéologique Basque "Herri Harriak". En mai 2001, ij’ai eu l’honneur de recevoir avec lui le Makhila d'honneur de la culture basque 2000 décerné par la Société d'études basques-Eusko Ikaskuntza :
https://www.euskonews.eus/0119zbk/freisev.htm
- En 2000, Jacques Blot avait versé l’ensemble du mobilier mis au jour durant ces 30 années de recherches au Musée Basque et de l’histoire de Bayonne dont une partie est visible dans l’exposition permanente.
- Ses écrits sont à découvrir au centre de documentation du Musée Basque :
http://pmb.musee-basque.fr/opac_css/index.php?lvl=author_see&id=2875&fbclid=IwAR3QPcWiLumpR-5iX7oRl4cPYBHfRSfD8M7JQRcpSFGNlm3imB7Rr9QOxns
Le fonds d’archives de Jacques Blot, déposé à la Drac Aquitaine à Bordeaux, se compose de photographies de fouilles et de monuments protohistoriques du Pays basque, classées par communes. Aux côtés de ce fonds iconographique, on peut consulter les cinq tomes en version papier ou électronique de son Inventaire des monuments protohistoriques en Pays basque de France ainsi que ses rapports de fouilles ou ses publications, fruits d’un travail de longue haleine qui constituent désormais une référence incontournable pour tout chercheur ou amateur intéressé par les origines singulières de la société basque.
En novembre 2019, sur son blog «Archéologie et montagne basque », le Dr Blot inventoriait :
« Au cours des cinquante dernières années, nous nous sommes attachés, à la suite de JM. de Barandiaran - et d’autres - à poursuivre inlassablement la prospection des monuments protohistoriques en Iparralde et à effectuer de nombreuses fouilles de sauvetage qui nous ont permis de mieux connaître la structure et la finalité de nombre d’entre eux.
Mais, comme chacun aura pu le remarquer, les monuments protohistoriques n’apparaissent pas comme les champignons, après chaque pluie et après 50 ans de prospection intensive, les monuments inédits de plus en plus rares…Par contre ils disparaissent très facilement, et de manière définitive, lors des travaux routiers, agricoles, ou lors des lotissements, etc.
C’est pourquoi, dans un but de conservation du patrimoine, nous avons régulièrement publié tous ces résultats dans le Bulletin du Musée Basque et dans bien d’autres publications, euskariennes ou non.
Avec le recul du temps, nous nous apercevons qu’il reste maintenant un gros travail de décantation, de mise en ordre de toutes ce données, d’une uniformisation, et d’une standardisation des termes utilisés lors de cette collecte étalée sur cinquante ans ».
Passant en revue les mégalithes, dolmens, cromlechs ou baratz, tumulus, monolithes et tertres d’habitat, le Dr Blot concluait que c’était maintenant à la nouvelle génération de prendre en main la suite de l’ensemble de ces travaux :
« Nous pensions que ce relais se ferait dans une parfaite entente entre les « anciens » et les « nouveaux » et nous nous réjouissions de leur passer le flambeau. A notre grand étonnement à tous - les « anciens » - il n’en n’a rien été, aucun contact n’a pu être établi. Par contre nous avons découvert un grand tapage médiatique ( journaux, radios TV), allant d’ailleurs de pair avec un travail archéologique sur le terrain… fort réduit. Ce qui a aussi beaucoup frappé les observateurs c’est le désir féroce de cette nouvelle génération de faire table rase du travail des archéologues déjà sur le terrain depuis fort longtemps : J. Blot, P. Boucher, L. de Buffières, Cl. Chauchat, E. Dupré, D. Ebrard, Ch. Normand, J.l. Tobie et j’en passe, tous tenus pour quantité négligeable, pour « amateurs » et quasiment ignorés, quand ce n’est pas critiqués ; ces critiques s’étendant même à des archéologues bordelais fort estimés de leurs pairs… Une seule exception pour JM. de Barandiaran, à qui il eut été, en effet, mal venu et de très mauvaise politique de ne pas rendre un hommage, même bref…
C’est donc maintenant le règne du « ôte toi de là que je m’y mette ». Nous espérions mieux pour l’avenir archéologique du Pays Basque, en général, et celui d’Iparralde en particulier ». http://jacquesblot.over-blog.com/2019/11/additif-2018.html