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Notre disparu
In Memoriam : Pierre Baldi, un artiste centenaire hors-norme
In Memoriam : Pierre Baldi, un artiste centenaire hors-norme

| Anne de Miller-La Cerda 502 mots

In Memoriam : Pierre Baldi, un artiste centenaire hors-norme

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Fresque du port de Saint-Jean-de-Luz ©
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En fin juin dernier, à l’âge de 103 ans, Pierre Baldi nous a quittés.

Cet angloy avait gardé l’enthousiasme d’un jeune homme malgré qu'il ait été agressé dans sa maison d’Anglet il y a un an.
Père du peintre de Saint-Jean-de-Luz Pier (1919-2019) et de son petit fils photographe Bastien Labadie a qui il avait transmis sa flamme, Pierre Baldi aura côtoyé de nombreux artistes : Picasso, Fujita et combien d’autres... 

L’œuvre de Pierre Baldi aux accents poétiques se divise en plusieurs phases : d’abord le réalisme du tout début, suivi de la figuration abstraite aux accents cubistes et surréalistes, apparaît ensuite l’art sacré. 
Dès l’enfance, son père, artiste-peintre, lui avait enseigné les rudiments du dessin en lui communiquant le goût du travail. A l’école des Beaux-Arts (jumelée avec celle des Arts-Déco) de Tours, ses débuts furent perturbés à cause de la guerre. A la libération, en 1945, démobilisé au bout de quatre ans d'armée, Pierre Baldi devint peintre publicitaire, affichiste de cinéma... Les métiers « free lance » et la « galère » s’enchaînèrent alors qu'il fallait faire vivre son épouse et ses trois enfants. Une opportunité s’offrit à lui : un poste de professeur de dessin à l’école Tessier de Tours. Mais après deux ans d’enseignement, Pierre Baldi s’ennuyait. De retour dans le Sud-Ouest, il décida d’ouvrir sa propre galerie, rue Garat à Saint-Jean-de-Luz pour se consacrer à l’étude de la peinture ; une démarche picturale qu’il intitula « CDR » : « construire avec la naissance, détruire la vie et reconstruire pour abriter le monde ». 

Sur la Côte d’Azur, Pierre Baldi reçut un trophée à la suite d’une exposition à l’hôtel Martinez de Cannes. Puis il voyagea aux Etats Unis où il exposa à New York, et s’établit ensuite pendant trois années à Montréal au Canada, avant d'organiser une exposition à Kiev en Ukraine. 

A partir de l'âge de 60 ans, Pierre Baldi s’intéressa à l’art sacré. Il réalisa avec succès son premier chemin de croix accompagné du tableau de la Cène pour l’église Notre-Dame de Cauterets. Puis il en peignit un second ainsi que « la Résurrection » pour la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Depuis lors, installé dans sa maison à Anglet où il disposait d’un atelier, sa palette vive au jaune lumineux et bleu laissa place progressivement au noir et blanc. Sur le support papier de fresques murales, Pierre Baldi évoquait la Sainte Trinité, le Christ en croix et les quatorze têtes du Christ. 

En parallèle à l’art sacré, il restituait de même manière sous son fusain les légendes de Biarritz : le phare, le Rocher de la Vierge, le quartier du Gaz, le lac Marion et la Négresse. 
Connu dans la région, la mairie d’Anglet lui avait commandé un grand diptyque pour le salon Ramuntcho. Une autre fresque orne l’entrée de la mairie de Tarnos. A Saint-Jean-de-Luz où il eut une galerie, on peut trouver son « Boléro de Ravel »... 

Infatigable, Pierre Baldi aura jusqu’à son décès continué de dessiner et de peintre avec le même enthousiasme. R.I.P.

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RENAUDINEAU Josette | 01/07/2022 20:23

J'ai eu le plaisir de le voir un mois avant son décès toujours très lucide et pertinent

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