Plusieurs figures importantes du diocèse se sont éteintes cette semaines. François-Xavier Esponde les évoque avec Dominique Sentucq :
- Jean Pierre Belhagorry, né à Ossès en 1926, il fera ses études à Ustaritz et au séminaire de Bayonne. Ordonné prêtre en 1951, ses années de service commenceront au petit séminaire d’Ustaritz comme professeur, avant de rejoindre comme vicaire les paroisses de Bardos, Saint-Léon de Marracq à Bayonne, Saint-Martin à Biarritz, puis devenir successivement curé de Guéthary, de Saint-Amand à Bayonne, et de Ciboure. Il poursuivra ses missions sur la côte basque, sensible et proche du monde du travail, et des jeunes comme prêtre auxiliaire...
Jean Pierre Belhagorry avait l’âme du Pays Basque, un tempérament direct et clairvoyant. Un prêtre basque actif et aimant sa mission, il voulut accomplir son sacerdoce jusqu’à la limite de ses forces à 93 ans, profondément attaché à la cathédrale, sa dernière maison de prière qu’il fréquenta assidûment comme chanoine titulaire du Chapitre.
Doué d’un sens aigu pour connaître et apprendre la vie de ses amis de longue date, il aimait se renseigner sur le devenir de chacun. Fidèle et proche des gens les plus humbles, il fut prêtre de Jésus Christ, de terrain. Là où la vie conduit tout un chacun dans les aléas de l’inconnu. Ses amis ne l’oublieront pas dans leur souvenir et leurs prières.
- L’abbé Jean Irastorza, natif d’Urrugne, a été accompagné mardi dernier en son église natale par une foule de parents et d’amis fidèles à sa mémoire.
Il fut, selon l’évêque du diocèse, Mgr Aillet, un prêtre pasteur de son église, et selon le curé d’Arcangues, connu pour être « un père pour tous ». Les nombreux témoignages rendus au cours de ses obsèques ont conforté le souvenir qu’il laissera d’un curé attaché à tous ses fidèles de toutes origines et de toutes convictions. On se souviendra de sa présence au sein du mouvement CCFD dans le suivi des campagnes de carême assurées dans l’Eglise, et de sa délicate attention au mouvement Guides de France régionaux. Urrugne était son village natal, auquel il resta attaché parmi les siens, sa famille et ses amis venus nombreux pour le saluer une dernière fois avant le passage vers l’autre rive d’un homme actif, pudique et respectueux de chacun. François-Xavier Esponde.
Le décès du Père Jean Irastorza : un père nous a quittés
Monsieur le Curé Jean Irastorza s’en est allé rejoindre Celui que toute sa vie il a servi comme prêtre de l’Eglise : Dieu en Jésus-Christ. Père, il l’a été pour nous tous. Quarante années de présence à Bassussarry et, depuis 10 ans, à la paroisse des 4 clochers. Trois générations et plus ont bénéficié de ses services, soutiens, accompagnements : combien de célébrations, baptêmes, mariages, obsèques, visites, réconfort des malades, rencontres, réunions….
Ce qui nous a tous marqués de lui : sa disponibilité constante, son sens de l’accueil, avec son sourire bienveillant, son humour fin, ses gestes attentionnés, son pas tranquille, sa voix douce, son écoute sans faille, sa générosité discrète..
Avec un immense respect pour chacun. Le tout sans démonstration : avant tout, il était modeste.
Une autre image, ces dernières années : assis, à son bureau, le bréviaire toujours ouvert, la prière sans fin : c’était pour nous encore.
Il avait le charisme d’un confident : on pouvait lui parler. On repartait réconforté.
Tout cela, au nom de sa foi au Christ de la bonté et de l’espérance. Il lui avait donné sa vie. Toute sa vie. Oui, sa vie, son Eglise, son ministère, sa paroisse étaient indissociablement liés.
Il a voulu être là et jusqu’au bout. Il y est presque arrivé : les misères du grand âge ont eu le dessus. Mais pas sur ce qu’il a été, et ce qu’il a voulu être.
Que garderons nous de lui, pour lui être fidèle ? Il a voulu la paix entre tous, l’amour en acte, la prise en compte de chacun, surtout des plus humbles. Une fraternité bien réelle. Il en a témoigné et a donné de sa personne. Pour sa paroisse, pour sa commune. C’est cela qu’il nous confie : ne le laissons pas perdre. Pour l’heure, en même temps que le chagrin, c’est une fervente action de grâce qui monte de nos cœurs.
Merci Père Jean. En Dieu, nous nous retrouverons un jour pleinement.
Père Dominique Sentucq, curé de la paroisse d’Arcangues, le 5 avril 2019.
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta Parole, car mes yeux ont vu le salut » Cantique de Syméon (Lc 2).