Jean Gayas s’en est allé à l’âge de 83 ans, le 21 décembre, à quelques jours de Noël.
Laissant le souvenir de l’homme discret, intelligent et humble d’un ingénieur des espaces publics lié à Bayonne et au district BAB.
La ville et ses environs se sont enrichis de sa créativité, le Pont Grenet, l’avenue Arritzague, les espaces HLM de la cité, l’Hôpital et bien d’autres lieux encore ont profité des idées de ce génie en architecture et directeur des travaux publics. Il ne demandait point de cette reconnaissance, mais ses proches le savaient, la modestie et l’humilité l’emportaient sur toute autre considération.
On le savait ami de quarante ans de complicité et de travail avec l'élu Mario Solano, les maires de Bayonne, Henri et Jean Grenet ; membre actif des Corsaires de Saint-Jean-de-Luz, un ami fidèle disait-on...
Esthète dans l’âme, il avait fait sienne la sentence que “la beauté sauvera le monde”. Il en avait fait sa foi juvénile et indélébile pour son travail en cette cité bayonnaise qu’il affectionna au point d’identifier sa vie à celle des bâtisseurs et des ingénieux compagnons artisans qui sur pilotis, à la croisée de l’Adour et de la Nive, ont su fonder notre cité maritime.
Au lendemain de Noël, le lundi 26 décembre à 10 heures en l’église saint Amand de son quartier d’adoption, le Béarnais de naissance réunira ses proches pour un adiu à la fois gascon-béarnais et basque, celui d’un honnête sujet qui selon son propos servit sans décompter son temps, ceux qu’il aimait avant tout avec tendresse .
Au revoir Monsieur Gayas, on ne pourra vous oublier de sitôt !
Fx Esponde

Une carrière au service des collectivités

D’abord directeur des services techniques de la Ville de Bayonne, puis du District BAB après le départ à la retraite de Jean Ferrère, et enfin directeur général des services de ce même District - un poste qu'il occupa de 1987 à 1996 - Jean Gayas était une mémoire de la Communauté d'agglomération du BAB dont il vécut la transformation en Agglomération Côte basque Adour.
Lors d’une entrevue avec notre confrère Emmanuel Planes, il avait livré ses souvenirs à propos de sa collaboration avec le Dr Henri Grenet : « le travail avec lui était d'autant plus facile que chacun avait son domaine d'intervention : à lui la politique, à moi le soin de faire fonctionner le service à partir des directives qui m'étaient données. Nous avions, au minimum, deux heures de réunion par semaine où nous parlions très librement du District, mais aussi de la société, et parfois de politique. Un peu comme un père et un fils… »

Jean Gayas dirigea également à partir de 2005 l'Ordre des Corsaires de Saint-Jean-de-Luz. Il confiait volontiers son intérêt pour Bernard Renau d'Elissagaray : « un corsaire de haut vol, qui s'illustra aussi bien dans l'art naval que dans celui des mathématiques, de la poudre à canon… ou des liqueurs ! »

Jean Gayas fut également secrétaire général du Syndicat mixte Bayonne Côte basque gérant conjointement le conservatoire et l'orchestre...

Yves Ugalde, pour sa part, se souvient d'avoir « rêvé dans le hall de la Communauté d'Agglomération du Pays Basque, au 15 de l'Avenue Foch à Bayonne (…) Au milieu de cette grande salle où tant de pas sont perdus quotidiennement, l'indétrônable piano à queue, posé là aux tous débuts de l'agglo, dite BAB alors. Tache noire majestueuse, tranchant élégamment avec la dominante blanche du sol. Trois élus y ont posé des dossiers et conversent en s'y appuyant alternativement, traitant l'instrument comme une simple table qu'il est devenu au fil du temps.
Se doutent-ils que ce piano est le survivant miraculé d'un renouvellement du matériel de l'orchestre Bayonne Côte Basque en 1990, que Jean Gayas, directeur général de l'époque, détourna in extremis de la remise, pour ne pas dire de la casse promise. Un temps où l'art osait encore se glisser dans la vie publique, où les discours pouvaient être de vrais pans d'écriture, puis de rhétorique »...