Les obsèques religieuses de Didier Borotra seront célébrées le lundi 26 août prochain à 14 heures en l'église Saint-Martin de Biarritz
"Je t'aime, moi non plus"... telle apparaît parfois la relation ambiguë, voire contradictoire ou de toutes façons "compliquée" qui s'établissait entre le sénateur-maire de Biarritz et nombre de ceux qui apparaissaient comme ses soutiens, voire des amis...
C'était le cas entre celui qui oscilla tantôt comme son rival politique ou comme son adjoint, Max Brisson (ma photo de couverture, lorsque Max Brisson avait reçu les Palmes Académiques).
Ce fut également mon cas lorsque, encore jeune créateur de la première station de radio privée dans la région, "Radio Adour-Navarre", il était régulièrement interviewé sur mes antennes quand il se présentait au Conseil Général au début des années 80, dans des conditions compliquées déterminant la méfiance des autres médis : comme entrepreneur, ayant repris l’entreprise d'un parent qui produisait des lits médicaux, lors d'un marché important pour l’Égypte il n'avait pas était payé, ce qui avait entraîné sa faillite.
Et je me rappelle encore ma visite chez lui, dans sa maison qui était une ancienne dépendance du "Pouy", la propriété voisine à Arbonne de son oncle Jean Borotra, le célèbre « Basque bondissant » et l'un des « mousquetaires du tennis »... une visite effectuée avec mon filleul et très jeune collaborateur Guillaume afin de l'encourager à s'opposer le soir même au conseil municipal à Bernard Marie, alors maire de Biarritz, à propos de son projet d’hôtel casino à la place du Casino Municipal dont le bâtiment se dégradait depuis que Bernard Marie avait en 1977 succédé comme maire à Guy Petit et que son directeur Charles Pereyre avait été emporté par la maladie en 1980.
Dans mes articles publiés par divers journaux locaux, examinant les diverses solutions proposées, je préconisais de garder le Csino Municipal en le restaurant et en l'adaptant, en me fondant sur de nombreuses impressions recueillies d'habitants ou de visiteurs de Biarritz : "démolir le Casino Municipal et sacrifier la colline aux hortensias semblait alors une bêtise inacceptable en tenant compte qu'à l'époque on voulait préserver au maximum le patrimoine architectural et naturel, particulièrement à Biarritz où le front de mer était déjà assez détérioré"... (voir mon livre "Histoire et anecdotes du Casino de Biarritz" avec une préface de Jean des Cars, Biarritz, juin 1997).
Heureusement, l'opposition au néfaste projet de Bernard Marie menée par Didier Borotra aboutit à de nouvelles élections déterminant un changement de municipalité : l'architecte François Lombard rénovera le Casino Municipal qui, littéralement miraculé, surgit à nouveau, tel un phénix renaissant de ses cendres, prêt pour l'été 1994 !
Biarritz pouvait respirer à nouveau, les beaux jours revenaient et l’exploitation du Casino sera confiée au Groupe Barrière qui l'inaugurera le 23 juillet 1994. Et déjà les 7 et 8 novembre suivants, le casino put accueillir 18ème conférence franco-africaine des Chefs d’Etat…
Et durant ses mandats de maire de Biarritz, en dehors de la rénovation du Casino municipal et de l’ancien casino Bellevue, Didier Borotra transformera le visage de la ville en la dotant de nouvelles infrastructures culturelles et d’accueil de congrès : Médiathèque, Maison des associations, Halle d’Iraty…
Autant d’écrins pour une programmation culturelle exigeante, à l’image de festivals internationaux comme Le Temps d’aimer la danse que son adjoint Jakez Abeberry fera prospérer grâce à la venue de la troupe de Thierry Malandain.
Et Biarritz privilégiera la protection et la valorisation du bâti historique en se dotant d’une zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (ZPPAUP).
De belles fêtes auront pour cadre l'Hôtel du Palais où sera servi mon bordeaux "château Miller La Cerda", en particulier lors de cet exceptionnel gala national des "Clefs d'Or" des palaces les plus renommés !
En revanche, on regrettera sa réponse "disproportionnée" aux remarques envoyées par écrit en 2009, sur un ton extrêmement courtois, par l'évêque de Bayonne qui s'indignait des outrages faits aux croyants chrétiens lors de la gay-pride de 2009 par les dites « Sœurs de la perpétuelle indulgence », association affichant avec virulence son anti-christianisme... Actuellement "dans l'autre monde", comment Didier Borotra "reconsidère"-t-il cet épisode peu glorieux ?
Didier à Alexandre : "continuez dans la belle voie où vous vous êtes engagé"
A propos de mon livre sur "Napoléon III, Eugénie et la Chapelle impériale" édité avec le concours du Conseil Régional (obtenu grâce à Max Brisson)
Le 5/7/98
Merci, cher Alexandre, de l’envoi de votre dernier livre.
Intéressant, utile, bien écrit comme d’habitude. Je l’ai lu avec un réel plaisir et beaucoup d’intérêt.
A bientôt et fidèles amitiés à vous et votre épouse.
Continuez dans la belle voie où vous vous êtes engagé.
Didier
Malgré quelques manœuvres "dilatoires", voire franchement hostiles, ourdies à mon encontre dans le proche entourage de Didier Borotra, le sénateur-maire de Biarritz avait toujours accueilli favorablement mes initiatives en faveur de Biarritz, aussi bien dans le domaine de la promotion touristique de la ville que j'ai assurée concurremment avec celle de Donostia/Saint-Sébastien, à Toulouse, Bordeaux et Paris grâce à une très efficace et amicale collaboration avec l'adjoint au Tourisme, Philippe Morel.
En particulier dans le domaine des relations avec la Russie. J'avais déjà organisé dès la chute du régime communiste le séjour d'une délégation biarrote à Saint-Pétersbourg, avec entre autres les adjoints Philippe Morel et William Marcel ainsi que leurs épouses, puis facilité l'organisation à la Gare du Midi de deux représentations des prestigieux ballets du théâtre Mariinsky.
Inauguration du square Tchékov et bals russes
A la suite de ma lettre au maire du 8 juin 2004 par laquelle je "confirmais mon souhait de voir attribuer à la placette située à l’angle de l’avenue Edouard VII et de la rue des Cent-Gardes le nom du grand écrivain russe Tchékhov qui séjourna à Biarritz en 1897 et dont on commémorait cette année-là le centenaire de la disparition, l'inauguration eut lieu en été avec Didier Borotra, Léonid Slutsky, président de la commission des Aff.-Etrangères au Parlement russe, l'ambassadeur Viktor Tchernomyrdine (ancien premier-ministre du gouvernement russe) et Léonid Kadyshev, Ministre-conseiller de l'Ambassade de Russie à Paris.
Une réception eut lieu ensuite à la mairie, à laquelle se joignirent les adjoints Pierre Grenade, Philippe Morel, Max Brisson, ainsi qu'Eleonora Mitrofanova, à l'époque vice-ministre des Affaires étrangères de Russie.
Et à propos des bals russes que j'avais organisés au Casino Municipal (succédant aux soirées Biarritz-Pétersbourg ainsi qu'aux expositions que j'avais organisées au Palais, Didier Borotra avait écrit dans les dépliants distribués aux participants (en 2010 et 2013) :
"Biarritz était une des villégiatures préférées des Pétersbourgeois et des Moscovites. On y croisait à la fin du XIXe siècle les écrivains Tchekhov (à qui une place de Biarritz a été consacrée en 2004) et Nabokov qui connut ses premières amours enfantines sur la Grande Plage ; les peintres Aïvazovsky, qui fit don d’une de ses marines pour la construction de l’église russe, Sérov dont un célèbre portrait féminin a pour fond la Roche Ronde, et le sculpteur Antokolsky qui bougonnait contre cette mode des stations étrangères.
Légèrement en retrait de l’avenue de l’Impératrice et de l’église russe, et non loin de la villa où mourut le violoniste navarrais Sarasate, une plaque apposée sur la façade du chalet des Rochers rappelle que Stravinsky y composa plusieurs œuvres dans les années vingt. C’était l’époque où son amie Gabrielle Chanel finançait une nouvelle création du « Sacre du Printemps » par Diaghilev, s’inspirait de la traditionnelle blouse russe pour les robes qui assuraient sa renommée et s’éprenait du grand-duc Dimitri dont l’amitié l’aida à mener à bien une des plus importantes et lucratives entreprises de sa vie : le célèbre « Numéro 5 » !
Dans la villa Belza, sur sa presqu’île imprenable face au Port-Vieux, un « encombrant » beau-frère de Stravinsky avait ouvert un cabaret russe ? Les grands-ducs y tenaient table ouverte au son des orchestres tziganes et la piste de danse devint « le dernier refuge des noceurs impénitents ».
C’est dire les liens qui nous unissent à la Russie et à beaucoup de ses artistes, qui se sont toujours trouvés chez eux, ici à Biarritz.
Je suis heureux qu’ils se tissent à nouveau aujourd’hui.
Didier BOROTRA
Sénateur Maire"