21 décembre 2016 : à l’occasion de la libération d’Alep et des festivités de Noël, la ville, où la vie reprenait son cours et s’illuminait autour du plus grand sapin de Noël dressé depuis le début de la crise syrienne. Là, chrétiens et musulmans célébraient ensemble la libération d'Alep.
La ville, libérée des djihadistes (ceux qui l'ont à nouveau occupée, grâce - au moins, indirectement - à la politique occidentale, ndlr.), méconnaissable après plus de quatre années de guerre, se préparait à célébrer un double évènement : sa libération et Noël. À l’occasion des victoires de l’Armée syrienne et de la libération d’Alep du terrorisme, simultanément avec les fêtes de Noël, l’Association culturelle arménienne « La nouvelle génération » avait allumé sur la place Aziziya dans la ville d’Alep le plus grand sapin de Noël depuis le début de la guerre en Syrie (notre photo de couverture).
Après l'expulsion des terroristes/islamistes de tous les quartiers, les habitants avaient commencé à regagner leurs foyers et à fêter cet événement. Les gens étaient avides de partager leur joie. Loin de la désinformation de la presse "main-stream", il suffisait de voir les vidéos postées par les témoins de ces réjouissances.
Quelque temps après, c’est dans une cathédrale arménienne bondée que trois parlementaires français, parmi lesquels Jean Lassalle, à l'époque député du Pays Basque Intérieur, étaient arrivés à Alep pour participer aux célébrations de Noël, une initiative prise « en solidarité des communautés chrétiennes persécutées ».
Selon Rami, jeune chrétien arménien d’Alep interrogé (c'était en 2017, ndlr) par un de nos confrères, s’il évoquait alors « la libération de la ville », c’est « parce que c’est une évidence : la moitié de notre ville était tombée entre des mains islamistes en juillet 2012 ; nous en sommes maintenant débarrassés. Comment voulez-vous que nous parlions d’autre chose que de libération ? Nous aurions tous préféré éviter cette guerre, aucun d’entre nous – civils – ne l’a voulue, et nous avons souffert le martyre pendant ces cinq dernières années, mais maintenant les canons se sont tus, et nous pouvons à nouveau parler d’avenir. Cela va être difficile car la reconstruction sera longue et la réconciliation difficile, mais nous y arriverons, j’en suis certain ».
- Mais cette libération s’est accompagnée de bombardements massifs par les armées syrienne et russe...
« Mais comment vouliez-vous faire autrement? La guerre est une chose atroce que tout homme devrait avoir à cœur d’éviter. Mais lorsque des ennemis redoutables vous la déclarent, il faut réagir ! Nous recevions tous les jours des obus terroristes, nous étions privés d’eau et d’électricité par ces sauvages qui réclamaient l’instauration de la charia... Il fallait bien que quelqu’un vienne à notre secours. Vos médias n’ont cessé de pleurer pendant les quelques jours de l’offensive finale. Mais où étaient-ils pendant cinq ans ? Beaucoup d’Occidentaux ont pris parti pour cette opposition armée (qui a, pourtant, tué aussi chez vous), comme si nos vies n’avaient aucune importance. Je peux vous assurer que, pour quiconque a vécu à Alep pendant ces années de guerre, le soulagement est immense depuis quelques jours. Les destructions nous arrachent le cœur, mais il y a parfois un prix à payer pour retrouver sa liberté. [...] Cherchez la vérité sur cette guerre. Les médias occidentaux ont fait preuve d’une partialité dramatique ces dernières années. Certains viennent sur le terrain et rapportent ce que nous vivons : écoutez-les » !
Invité de la matinale de LCI quelques instants seulement après son retour de Syrie, le député Jean Lassalle avait livré son point de vue sur Alep : « Ce que j’ai vu, c’est cataclysmique. C’est une ville qui sort des combats, la mort est partout et en même temps la vie et l’espoir (aussi). Les hommes et les femmes reviennent de toutes parts ». Interrogé à propos des témoignages d’atrocités commises sur les habitants qui ne veulent plus revenir à Alep, le député des Pyrénées-Atlantiques réplique que ce n’est « pas du tout » ce qu’il a vu.
Accusé par certains, comme le député socialiste Sébastien Pietrasanta, de « soutenir ce régime de barbares » (ndlr : celui de Bachar al-Assad), Jean Lassalle dénonçait des paroles « indignes. On va continuer à m’assassiner et à raconter des histoires, mais pendant ce temps l’Histoire se fait là-bas. Nous nous contentons, sauf quelques-uns, de deviser sur les plateaux de télévision et de tromper et trahir le peuple français », s’était-il emporté. Le député basco-béarnais avait par ailleurs souhaité que la question du rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme s’invite dans le débat présidentiel : « Il faudra expliquer aux Français à qui nous avons vendu des armes, à qui nous continuons à en vendre et pourquoi, alors que nous savons absolument qu’ils sont derrière Daech » avait expliqué Jean Lassalle en citant l’Arabie Saoudite et le Qatar, dont des soupçons de financement de groupes djihadistes étaient relayés par des spécialistes mais contredits par le gouvernement français. Voilà qui tranchait assurément avec les déclarations du soi-disant « maire d’Alep-Est », reçu officiellement par les autorités françaises, mais qui avait pour particularité de ne jamais avoir été élu, de ne pas être aleppin et d’avoir été proclamé représentant des quartiers de la ville par… Al Nosra !
Et maintenant que la ville d'Alep, comme la plus grande partie de la Syrie, a été reprise par les djihadistes ?
Face aux dangers pesant sur la Syrie, les communautés chrétiennes s'engagent
Mercredi dernier 18 décembre, un individu aurait ouvert le feu sur la cathédrale grecque orthodoxe de Hama ; à l’église Saint-Georges, un autre aurait tenté de briser les croix en fer et d’accrocher une banderole portant l’inscription de la Chahada, la profession de foi musulmane. Des tombes de chrétiens auraient également été vandalisées dans le cimetière de la ville.
Ce même 18 décembre, au siège du Patriarcat grec orthodoxe de Damas, s’est tenue une importante rencontre entre S.S. Éphrem II, patriarche syriaque orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, S.B. Jean X, patriarche grec orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, Joseph Ier, Patriarche grec melkite catholique et le Cardinal Mario Zenari, Nonce Apostolique en Syrie, ainsi que Geir O. Pedersen, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie.
Cette rencontre visait à statuer sur la situation actuelle en Syrie et sur les moyens de soutenir et d’encourager les fidèles des communautés chrétiennes syriennes, en leur apportant consolation et espoir au milieu des multiples inquiétudes liées à leur réalité quotidienne et à leur avenir.
Ils ont insisté sur la nécessité d’un témoignage chrétien unifié, tant au sein de la société syrienne que sur la scène internationale. Pour répondre aux besoins croissants, ils ont décidé de créer un comité commun, ayant pour mission de coordonner les actions, de suivre les initiatives et de travailler sur les aspirations des fidèles et de la nation syrienne.