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Mémoire vive
Biarritz : 110ème anniversaire du génocide des Arméniens, 24 avril 1915 - 24 avril 2025
Biarritz : 110ème anniversaire du génocide des Arméniens, 24 avril 1915 - 24 avril 2025

| Baskulture/Alexandre de La Cerda 849 mots

Biarritz : 110ème anniversaire du génocide des Arméniens, 24 avril 1915 - 24 avril 2025

Jeudi 24 Avril à 11h, AgurArménie, Association Culturelle France-Arménie du Pays basque, vous invite à participer au 110ème anniversaire du génocide des Arméniens de 1915.
La cérémonie officielle se déroulera au pied de la stèle de la Mémoire future au Monument aux Morts de Biarritz en présence du Sous-Préfet de Bayonne, Fabrice Rosay, Madame le Maire de Biarritz, Maider Arostéguy et de diverses personnalités.

L’Association AgurArménie souhaite vous retrouver nombreux pour cet hommage aux martyrs de ce génocide et à leurs enfants qui portent la douleur d’une tragédie reconnue par la France mais encore niée par l’État turc.

Renseignements : https://agurarmenie.com/   / contact :   agurarmenie64@gmail.com 

Rappel historique

1894 / 1896 - Les premières exactions du Sultan Abdul Hamid, excédées par les pressions occidentales qui souhaitaient que l'Empire ottoman adoptât des réformes pour améliorer le sort lamentable des populations chrétiennes, firent 300 000 victimes arméniennes. Toute la classe intellectuelle et politique française s'insurgea contre cette élimination brutale : mon arrière-grand-oncle Eugène de Roberty de La Cerda avait participé à la rédaction du journal bimensuel Pro Arménie, créé en 1900 en faveur de la cause arménienne, avec Charles Péguy et Marcel Proust. Jean Jaurès, Anatole France, Georges Clemenceau, Georges Duhamel, et tant d'autres les rejoignirent, qui qualifièrent le sultan de « Grand Saigneur » ou de « Sultan rouge » . Ce fut la première étape du désastre des Arméniens.

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Massacre des Arméniens ©
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Mais c'est du 24 avril 1915 que l'on date le début du génocide des Arméniens par la Turquie, premier génocide du XXème siècle qui a fait plus d'un million et demi de morts. Génocide qui visait à maîtriser le territoire de l'Arménie mais aussi à exterminer des chrétiens pour assurer l'unité islamique de l'Empire ottoman dont le triumvirat des «Jeunes Turcs», Talaat (ministre de l'Intérieur), Enver (ministre de la Guerre) et Djemal (ministre de la Marine), qui dirigeait le gouvernement, avait déclaré ce télégramme aux cellules des Jeunes Turcs : « Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut pas tenir compte ni de l'âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici » .

Cette action entraîna l’élimination, dans la nuit du 24 avril 1915, de 600 intellectuels d’Istanbul, puis l’assassinat des hommes par petits groupes, séparés de leur famille, et enfin la déportation et le massacre programmés des populations composées de femmes, d’enfants et de vieillards.

C’est ainsi que disparurent dans la phase ultime du génocide, 1 500 000 Arméniens, 300 000 Grecs Pontiques, 250 000 Assyro-Chaldéens et 100 000 Syriaques chrétiens. Après ces différentes phases de l’élimination, la population chrétienne, de 30 % dans les années 1915, est passée à 0,01 % dans la Turquie actuelle !

Qui étaient les «Jeunes Turcs» ? Ce mouvement révolutionnaire trouve son origine en 1889, à l’école de médecine militaire de Constantinople (qui deviendra Istanbul en 1930) avec quatre étudiants (un Albanais, deux Kurdes et un Azerbaïdjanais) pétris des idéaux de la Révolution française – célébrant cette année-là son centenaire – qui souhaitaient le rétablissement de la Constitution ottomane de 1876... Mais qui, une fois au pouvoir, ont sombré dans le meurtre de masse en déclenchant, entre autres, l’extermination des Arméniens !  

Il n'est pas inutile de rappeler à cet égard qu'un certain nombre d'Arméniens avaient pu être sauvés par l'empereur russe Nicolas II : en effet, en 1915, c'est sur ordre personnel du tsar que la frontière russo-turque avait été ouverte, ce qui avait permis d'évacuer et de sauver du génocide 375 000 Arméniens, comme l'avait écrit G. Ter-Markarian, en relatant les terribles crimes des Turcs : « A la frontière, en plein air, ont été placés de nombreuses tables où les autorités russes ont accueilli les réfugiés arméniens sans aucune formalité, remettant des roubles impériaux à chaque membre des familles et un document spécial, leur donnant le droit de s'installer librement tout au long de l'année dans tout l'Empire russe, en utilisant gratuitement tous les modes de transport. Sur place, des cuisines de campagne ont été mises en place pour nourrir les personnes affamées et organiser la distribution de vêtements aux nécessiteux. Les médecins et les infirmières russes fournissaient les médicaments et une assistance d'urgence aux malades, blessés et femmes enceintes. Au total, donc, plus de 350 000 Arméniens de Turquie ont ainsi pu passer la frontière et ont trouvé refuge et salut en Russie » .

Et le professeur Pavel Nikolaïevitch Paganutstsi d'ajouter à ce sujet (en 1990) : « Depuis la décision de l'Empereur russe qui avait permis de sauver près du quart de la population arménienne de Turquie, il s'est passé 75 ans. Et personne, ni depuis, ni actuellement, ne se souvient de ce qu'il a fait pour le peuple arménien. Pourtant, ne serait-ce que pour un seul sauvé, il aurait pu rejoindre la communauté des saints » . Afin de marquer cette date mémorable, un monument en souvenir de l'Empereur Nicolas II a été inauguré à la fin d'octobre 2015 dans le parc du Musée arménien de Moscou.

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