Il y a six ans, le 21 mai 2018, au cours de sa tournée mondiale - d’Angleterre aux Etats-Unis, en France et en Australie - destinée à promouvoir et faire mieux connaître le jeu de paume, le Prince Edouard, comte de Wessex, avait passé une nuit au château d’Arcangues et présidé un dîner de gala organisé par le marquis d’Arcangues. Alors que Vincent Bru, député de la circonscription, lui avait remis un makhila, j’avais eu moi-même le plaisir et l’honneur de lui offrir mon dernier livre « Rendez-vous au Pays Basque » qui venait alors de paraître aux éditions Sud Ouest.
La table d’honneur où nous étions placés – Anne à droite du maître de maison et moi du côté du prince, près de son « equerry » (écuyer), le colonel Paul Arengo-Jones (hélas disparu depuis lors), en charge du déplacement du troisième fils de la Reine d’Angleterre – était donc présidée par Son Altesse Royale et, face à lui, mon ami Michel d’Arcangues qui avait Anne à sa droite ; elle comptait également la présence du comte et de la comtesse Laurent de Coral (alors, maire d’Urrugne), non loin de Jean-Paul Brin, premier-adjoint au maire de Pau qui rappela les belles demeures anglaises construites dans sa ville au XIXème siècle, et de Vincent Bru, député de la circonscription.
Cet inoubliable dîner - servi aux convives par un personnel revêtu de costumes traditionnels du Pays Basque, en présence de la cafetière d’argent offerte par Wellington lors de son séjour pendant les guerres napoléoniennes et à la lumière des chandelles victoriennes - ainsi que son cocktail avaient été apprêtés par Roberto Ruiz Aginaga, le chef réputé de l’ancien restaurant « Fronton » de Tolosa. La conversation avec His Royal Highness et son « Equerry » s’avéra aussi conviviale qu’intéressante sur divers points d’actualité au Royaume-Uni.
Le café servi dans le grand salon concluait la soirée avec la remise par Vincent Bru d’un makhila commandé à la maison Bergara sur lequel était inscrit : « Real Tennis Tour 2018 Euskadi HRH Prince Edward, Bihotzez Euskaldun lagunak » (de tout cœur, ses amis basques).
Sur le pommeau d’argent, Liza Bergara avait fait figurer une raquette de jeu de paume ainsi que la lettre « E » de Edward à la façon de Charles Demengeot, graveur connu du XIXème siècle.
Ce fut ainsi le troisième makhila commandé à la Maison Bergara pour un membre de la famille royale d’Angleterre, après le Duc d’Edimbourg en 1992 et le prince Charles en 1995.
Son Altesse Royale, qui reçut également un trophée-cadeau créé par le groupe d’artistes basques « Cultural Memories » composé d’Alvaro Matxinbarrena, Mikel Irazoki, Judith Belmonte et Gorka Ibargoyen, originaires de Vera de Bidasoa. La sculpture stylisée représente la silhouette d’un joueur de paume en aluminium peinte en noir dans un écrin de chêne, l’arbre emblématique du Pays Basque, comme celui, quadricentenaire, qui règne au cœur du parc du château d’Arcangues.
La bannière du prince ondoya sur le château jusqu'à son départ, après avoir passé une nuit dans la plus belle des chambres des invités.
Passionné par le jeu de paume dont il ne reste plus qu’une cinquantaine dans le monde, le dernier fils de feue la reine Elisabeth II s'était rendu au Pays Basque, puis à Pau, afin de patronner des parties de gala au profit de la fondation « Duke of Edinburgh’s International Award » qu’il dirige après avoir succédé à son père qui l’avait créé en 1956. L’association a pour but de soutenir les jeunes des pays du Commonwealth et s’étend aujourd’hui sur 144 pays avec 300 000 jeunes qui y participent chaque année. Au Pays Basque, il avait joué au trinquet Saint-André de Bayonne et dans ceux de La Bastide Clairence et d’Urrugne, ce dernier, réputé le plus ancien pour dater de
Louis XI...