0
Photo
Hendaye : « Un conte » de Florence D’Elle à découvrir à la galerie L’Angle
Hendaye : « Un conte » de Florence D’Elle à découvrir à la galerie L’Angle

| Manex Barace 505 mots

Hendaye : « Un conte » de Florence D’Elle à découvrir à la galerie L’Angle

A chaque photographe son style, son travail. L’actuel accrochage de la galerie présente Un conte, de la photographe Florence D’Elle, une série de ferrotypes réalisés sur une année, à la chambre, avec la technique ancienne du collodion humide, comme l’aboutissement d’un voyage introspectif. Bercée par La Leçon de Piano de Jane Campion, La Belle et la Bête de Jean Cocteau ou les ballades de Loreena McKennitt au coin du feu en forêt de Brocéliande, la photographe a écrit ce conte, son conte, son histoire, qu’elle présente ainsi : 

 Un conte :

 Fureur éparpillée
Les Lucioles s’invitent au bal une nuit de lunaison
Une Intuition qui flamboie dans un château au Portugal
Ornement tel une renonculacée
L’aurore suivie de son silence
Un secret, le temps, un poème, un rêve
La noce n’a pas encore eu lieu
Elle est mystère et mélancolie
Pythonisse ne s’est pas méprise
Après le chaos vient la respiration lente
L’aveu d’une lumière distillée de ses doutes
Bruissement fantasmagorique, onirique et vénéneux
Des odeurs d’encens, de jasmin et de mousse
Le sacré rejoint l’humain
Arbre de vie
Diane accompagne la lumière d’une glycine
La femme ère et la forêt lui fait écho
Douceur d’Anatidae sur un lac
Malgré l’emprise, les arborescences s’épanouissent
Propylée est le sens, vestibule du temple
Racine éthérée n’est pas rêve : l’âme est beauté et élan
Poème visuel d’une pluie mystérieuse
Au plus profond de l’âme
Le lierre trouve le chemin du sacré
Une place dans le monde
L’intériorité est un lent interstice
Une identité précieuse

 « Onirique, rêveur, silencieux, avoué, chaotique, brûlant, incertain mais lumineux, il s’agit d’un conte qui puise ses racines sur plusieurs décennies dans un passé rêveur mais aussi à une certaine forme de violence.

Il était important pour moi d’être présente sous forme d’autoportraits et d’images de ma fille et de porter ce projet vers l’extérieur, une forme de labyrinthe de Pan, de suaire de Turin, un monde magique qui crée une autre réalité dans un langage intergénérationnel : la photographie lente est un prolongement de soi avec un dépassement à des situations d’impact ou de douleur.

L’utilisation de la chambre photographique en collodion est un processus qui se passe à l’intérieur de moi. Elle donne un rythme d’atemporalité. L’arbre est une porte qui ouvre l’espace. Les imperfections appartiennent au processus lent et représentent les clés de son langage. Je me plais à brouiller les pistes et garder une part de mystère.

La volonté de le réaliser uniquement avec la technique ancienne du collodion humide en ferrotypes était d’y apporter matérialité, lenteur, rêverie palpable d’un support organique et charnel dans une écriture empreinte de symboles mais laissant néanmoins libre cours à l’imagination. La lenteur du temps consacré à cette technique est indissociable du contenu sans cesse construit que l’on souhaite y déposer. »

On peut retrouver ses œuvres en galeries en Belgique, France et Ile Maurice et dans des collections privées. Jusqu’au 23 décembre à la galerie L’Angle, 6 rue des citronniers à Hendaye. Du jeudi au samedi 11h/13h – 15h/19h, le dimanche 11h/13h et sur RDV au tél. 06 80 06 28 57

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription