Elle se démarque des autres lieux d’exposition-vente, la galerie L’Angle ne présente que les travaux de photographes. Et chaque photographe présente un travail différent de celui de ses confrères. Le tout nouvel accrochage met en images des photographies de Frédéric Desmesure, né à Talence, qui a vécu en région parisienne et ici à Guéthary. Durant deux années difficiles, s’il s’est senti personnellement et d’une certaine façon « écorché ». D’où le titre de l’expo. Il s’en explique.
Mieux que quiconque, il présente son travail. « Cette exposition présente 3 séries de photographies qui se répondent, s’interpellent et interagissent : Banlieue, D301 et Yeux fermés. Un paysage urbain, fabriqué, bétonné par le dessin de l’homme, fait face au paysage naturel et originel traversé par une petite route sinueuse, la D301 qui relie Estérençuby à Mendy au cœur du Pays basque. Et puis en interférence il y a ces visages yeux fermés qui se transforment en paysage comme pour mieux s’offrir au regard. Métaphoriquement un écorché est un être fragile sans protection, sensible à la violence du monde, ou à sa beauté.
Je fus un écorché lors d’une période difficile durant les deux années précédentes (2022-2023), celles où j’ai produit les photographies de Banlieue et de la D301. En cause un profond mal-être, une dépression : une sidération. Mais a contrario ce moment pathétique a produit une sensation d’acuité qui a augmenté ma boulimie photographique et confirmé une appétence pour le regard. Avec comme moteur le spleen et la marche, j’ai photographié la couronne parisienne sans but précis quant à la destination provoquant des rencontres fortuites avec ce paysage urbain, comme des épiphanies se transformant en photographies.
Et puis, telle une apparition, il y a la lumière et la joie quand je découvre la petite route D301 qui parcourt le plateau de Cize offrant un spectacle aérien, grandiose, magnifique et réconfortant de la montagne basque.
La série Yeux fermés est une étude sur le vieillissement de la peau mais plus encore une métaphore sur l’introspection. J’ai plaisir à mélanger et faire se télescoper mon travail plus ancien (2014) avec des travaux plus récents.
Ces images rassemblées sous le titre Les écorchés sont par analogie des morceaux de peau, miroir d’une vision personnelle se projetant sur le monde, donnant naissance à des interprétations nécessairement subjectives : des photographies ».
Jusqu’au 18 novembre, du jeudi au samedi de 11h à 13h et de 15h à 19h. le dimanche de 11h à 13h ; L’Angle, 6 rue des citronniers (rond-point du Palmier) à Hendaye.