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Histoire
Hendaye : conférence et des visites d’Agora-Txingudi pour les Journées du Patrimoine
Hendaye : conférence et des visites d’Agora-Txingudi pour les Journées du Patrimoine

| Manex Barace 1301 mots

Hendaye : conférence et des visites d’Agora-Txingudi pour les Journées du Patrimoine

Maquette du vieux fort d'Hendaye.JPG
Maquette du vieux fort d'Hendaye ©
Maquette du vieux fort d'Hendaye.JPG

Hors journées du patrimoine officielles mais participant pleinement au thème de cette année, Agora-Txingudi propose des animations en cette fin de semaine : une conférence sur l’arrivée du train, une chance pour Hendaye et des visites commentées autour des vestiges du fort d’Hendaye.

Du fait des dommages subis lors des épisodes guerres de 1793 et 1813, puis des mutations économiques qui ont suivi, Hendaye s’est trouvée en délicatesse avec son patrimoine pourtant témoin d’un passé fourni en faits importants et anecdotes.

Paradoxalement, alors que la Révolution pose les bases du concept de patrimoine, Hendaye un moment pressentie comme ville-musée, destinée à édifier les populations sur les méfaits de la guerre, s’engage dans un processus d’oubli. Mouvement mémoriel d’autant plus important que la décision, à contre-cœur, en 1863, de faire passer la ligne ferrée Paris-Madrid par cette ville, induit un renouvellement quasi-total de la population par des nouveaux-venus étrangers au passé local.

Cette arrivée du chemin de fer, branche la cité sur un réseau ouvert sur l’Europe et porteur de nouvelles idées, notamment à travers l’influence des Saint-Simoniens très implantés dans les directions des Compagnies de Chemin de fer. Oubliés les grands horizons maritimes, les combats contre les grands mammifères marins, la course et ses traités de bonne correspondance, les réseaux de parentèles sur les terres canadiennes. Hendaye est sensible aux discours des ingénieurs de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi qui voient en la baie de Txingudi et le littoral un lieu d’accueil adapté aux nouveaux besoins des bourgeoisies urbaines et aux préconisations du corps médical, mais aussi un moyen d’augmenter la fréquentation d’une ligne ferrée aux résultats encore modestes. 

Le temps est à l’aménagement du nouveau quartier de la plage et à l’amélioration de sa liaison avec la gare internationale. Balayés au passage, le patrimoine militaire témoin du 17ème et 18ème siècle et aussi, une grande partie du patrimoine lié à la course et aux aventures maritimes, du fait du nouvel isolement du bas-quartier. Un bouleversement qui, toutefois, donne naissance à un patrimoine typique de la première moitié du 20ème siècle avec son architecture régionaliste, néo-basque, son éphémère théâtre de la nature. Un patrimoine qui, pour mieux exister, a détruit son prédécesseur.

Dans tout ce remue-ménage, seule l’Ile des Faisans, il est vrai avec l’appui d’Eugénie et Napoléon III et malgré l’ironie de Théophile Gautier « Cette ile plate comme une limande », a résisté et se présente en exemple de bonne entente transfrontalière.

Aujourd’hui, la gare Montparnasse affiche toujours la destination « Hendaye », bien des villas néo-basques signées Durandeau existent encore, le mystère plane sur les relations Martinet, Godbarge, Durandeau, l’Eglise domine la place de la République, quelques édifices profitent des pierres du fort, la gare a effectué une cure de jouvence, mais l’Ecole d’Hydrographie qui a produit un Ministre, Grand Amiral de France, est rentrée dans l’anonymat, le Prieuré, son hôpital, ses dépendances, témoins du chemin Jacquaire par la côte ont disparu, la rotonde typique de l’architecture de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi a été détruite. Le fort ne présente qu’une batterie basse objet de tous les projets depuis un siècle. 

De même la conscience des itinéraires et réseaux qui ont contribué au développement de la cité est en veilleuse. En effet, bien peu connaissent le réseau des Compagnies d’Invalides reliant les différents forts du Sud-Ouest et ce faisant diffusant des savoir-faire appris à l’Hôtel Royal des Invalides. Il en est de même pour le réseau Jacquaire avec les opérations obligatoires à Hendaye et ses étapes à Irun et Fontarabie. Le réseau de familles qui de Plaisance à Terre-Neuve puis à l’Ile Royale ont fait en sorte que Louisbourg soit un Eldorado et que la pauvreté du Pays basque soit atténuée, est totalement inconnu. Enfin, du grand projet de réseau des cités balnéaires reliées par une route touristique et sportive de la Gironde au Guipuzcoa, il ne reste que la route de la Corniche, d’ailleurs en péril.

En ces Journées Européennes du Patrimoine, Agora Txingudi a décidé de dépasser la simple présentation des vestiges du fort et d’y ajouter une réflexion sur des réseaux qui ont renouvelé Hendaye et supportent en partie son dynamisme, à savoir ceux de la Compagnie des Chemins de fer du Midi, des différents Tramways ayant sillonné le territoire local et du chemin de fer à voie métrique, « El Tranvia de San Sebastian à la Frontera », le « Topo », irriguant le couloir transfrontalier Saint-Sébastien – Hendaye.

Les réseaux ferrés : une chance pour Hendaye, conférence théâtralisée ce vendredi 20 septembre à 21 heures aux Halles de Gaztelu, pour évoquer l’histoire des chemins de fer, leurs effets sur la ville et son développement à l’occasion du 160ième anniversaire de l’arrivée du train.

La position géographique de Hendaye en fait une zone de passage et d’interchanges entre le Continent et la péninsule Ibérique. Il était normal que les nouveaux modes de transport prennent la suite des pèlerins, des cavaliers et des diligences. Pourtant, en ce qui concerne le chemin de fer, l’automaticité de l’emprunt de cette voie ne fût pas évidente. En effet, en cette moitié de 19ème siècle, régions, responsables administratifs, financiers et journalistes s’affrontent sur le tracé Paris-Madrid autour des Pyrénées. Heureusement pour Saint-Sébastien et la Côte Basque, la reine Isabel II est du bon côté. Cette décision ouvre des perspectives nouvelles à Hendaye et son urbanisme va en être bouleversé, non sans quelques tiraillements avec la Compagnie des Chemins de Fer du Midi.

Au début du 20ème siècle, la ligne de chemin de fer ne peut assumer tous les besoins qu’elle a induit, notamment les liaisons interurbaines ou avec les cités de l’intérieur. C’est l’âge d’or des Decauvilles et tramway à voie métrique. Hendaye est concernée par plusieurs projets nationaux ou transfrontaliers. En définitive, en 1913, une aberration du droit international, après un vote à l’Assemblée nationale, arrive en gare de Hendaye. C’est le dénommé « Topo », emprunté chaque année par plus de 700.000 voyageurs.

De ces trois sortes de chemins de fer, Hendaye a tiré les forces de sa résilience après les coups durs des destructions et de la création de l’espace Schengen. 

Les visites commentées des vestiges du fort sont également proposées samedi 21 septembre à 10 heures et 15 heures, dimanche 22 septembre à 16 heures. Rendez-vous sur l’esplanade basse des Halles de Gaztelu. Pour les Journées Européennes du Patrimoine, Agora Txingudi, ne manquera pas de mobiliser ses animateurs, en particulier le Caporal D’Estienne Dorbes, le « Catédratico » Pedro Sanchez et le bâtisseur Robert de la Tailledepierre pour commenter la visite gratuite des vestiges du fort. 

Le fort d’Andaye (1685 – 1793) construit tant pour des raisons géopolitiques (marquer la limite du Royaume de France), économiques (mettre fin aux entraves sur les activités fluviales et maritimes hendayaises orchestrées par les voisins de Fontarabie) et militaires (participer en tant que poste avancé à la défense de Bayonne), a été puni d’abord en 1793 par les Espagnols, puis en 1813 par les troupes de Wellington et enfin, effacé afin de laisser la place aux ambitions balnéaires de la ville.

A ce jour, après une longue période d’oubli, subsistent des vestiges importants qui méritent attention et mise en valeur. Depuis plusieurs années, l’association Agora-Txingudi après avoir, d’après les documents officiels, reconstitué une maquette du fort dans sa dernière version, propose une visite commentée de ces vestiges.

Les commentaires dispensés tout au long du cheminement autour des vestiges ont l’ambition d’effacer l’oubli dont a été plongé cet ouvrage militaire visité par Vauban en décembre 1685 et recommandé par Louis XIV, en 1701, à ses petits-fils. Ils permettent de se replonger au 18ème siècle, de comprendre les caractéristiques géopolitiques du territoire, celle de Hendaye, les enjeux de la construction de ce fort, avant de passer à la description architecturale originale, à l’évocation de sa garnison et aux démonstrations des techniques d’arpentage de l’époque.

Accès libre pour ces animations !

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Hendaye en 1935 ©
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Hendaye en 2014 ©
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