(Notre photo de couverture : les petits chevaux autochtones, grotte d'Oxocelhaya ©Hélène David avec l'aimable autorisation des grottes d'Isturitz-Oxocelhaya)
La nouvelle exposition temporaire à Asporotsttipi, la maison de la Corniche basque à Hendaye, fait la part belle à la photographie, fruit de la résidence d’Hélène David.
Depuis 2022, Hélène David mène un projet de recherche et de création autour du sol vivant au Pays Basque Nord. Un socle fécond, où collecter des récits au-delà de l’humain, des images venues de l’enfoui, et des lignées inattendues. Au cours de son enquête, le mot Sasi [ʃaʃi] surgit. Pour ses interlocuteurs, il s’agit de la ronceraie, de l’hallier, du buisson intriqué et sauvage. Là où se cachent les bêtes et apparaissent les forêts…
Les photographies de ce projet ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale "Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire" financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF."
"Face à l’artificialisation des terres, qui les rend inertes et stériles, je m’intéresse au sol vivant, ici, au Pays Basque Nord. De l’estran atlantique jusqu’aux cimes pyrénéennes, les reliefs de cette région d’adoption m’apparaissent comme un espace de porosité organique ; un socle fécond où collecter des récits au-delà de l’humain, des formes venues de l’enfoui, et des lignées inattendues. Initiée en février 2022 pour la grande commande photographique publique opérée par la BnF, le dispositif d’enquête au long cours devient une sorte de rhizome guidé par l’intuition et le hasard, à la rencontre d’intercesseurs, paysans, scientifiques, forestiers, chasseurs ou habitants".
En 2024, pendant sa résidence de cocréation à Nekatoenea, au domaine d’Abbadia d’Hendaye, le projet s’est enrichi au contact des étudiants du lycée agricole de Saint-Pée-sur-Nivelle. Figures et voix se croisent et s’assemblent, pour émerger aujourd’hui sous la forme d'un tout étrange et intriqué, à l’image du roncier, du buisson, un milieu "sale". Broussaille(s) prolonge ainsi différentes partitions déployées dans l’Hexagone.
La prise de vues et l’écoute sont vécues à l’épreuve d’espaces singuliers, en arpentant les reliefs, pour produire des photographies, recueillir des paroles et collecter des documents d’archives. Chacune de ses restitutions fait l’objet d’une recherche sur la matérialité des œuvres, conçues à l’échelle du corps et de la marche, dans la perspective d’un futur colportage rural.
Une exposition qui voyage : BnF François Mitterrand, Paris (19 Mars - 23 Juin) ; festival Fotohaus, Bordeaux (avril) ; festival Inpakt (Urrugne, 14 Juin-15 Août) ; Musée de la photographie Nicéphore Niepce, (Châlons-sur-Saône, 29 Juin-29 septembre) jusqu’à la Maison de la Corniche (Hendaye, 5 octobre - 14 décembre). Elle est également pressentie au Centre régional photographique des Hauts-de-France (Douchy-les-Mines) début 2025.
Entrée libre jusqu’au 14 décembre 2024, du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h30. Asporotsttipi, maison de la Corniche basque, domaine d'Abbadia (Hendaye).