- Septembre et octobre sont les mois-phares des célébrations religieuses dans le judaïsme en ce début d’année juive qui commence en automne, au mois de Tichri, mois des grandes fêtes, qui tombe cette année en septembre.
Ainsi donc sept fêtes se répartissent le long de l’année en trois groupes :
- Deux fêtes austères, l’Ouverture de l’année et le Jour du Grand Pardon, cette année en septembre.
- Trois fêtes de pèlerinages au printemps, la Pâque juive en mars-avril, l’été la Fête des Semaines en mai-juin, en automne la Fête des huttes, Soukkot, ou des récoltes, cette année en septembre.
- Enfin, deux fêtes plus récentes, la Fête de la Dédicace et la Fête des Sorts.
Si les cinq premières fêtes sont mentionnées dans la Torah (Lévitique, chapitre 23), elles sont considérées comme de « grandes fêtes », les deux dernières ajoutées par les rabbins sont appelées « petites fêtes », et le travail est interdit lors de ces jours considérés comme jours destinés à l’Eternel.
Avec Roch - Hachanah célébré en septembre, on se rappelle de l’anniversaire de la Création, le jour du Jugement où « l’Eternel passe en revue toutes les créatures comme le berger compte ses brebis ». La pratique associe la corne de bélier, le chofar (Genèse, 22) corne d’Abraham où des sons alternativement violents, plaintifs et stridents secouent les fidèles de leur torpeur et les incitent au repentir. Dix jours de pénitence suivront pour se repentir, faire acte de réconciliation, obtenir le pardon de Dieu et mériter d’être inscrit dans le Livre de la Vie.
- Yom kippour ou fête considérée comme « le sabbat des sabbats » est précédé d’un jeûne absolu de vingt-cinq heures pour toute la communauté adulte des fidèles.
Peu de Juifs - même éloignés des pratiques religieuses - se soustraient à ces obligations, les synagogues se remplissent en Israël et dans la diaspora : à la veille et au terme de ces journées austères, au milieu des prières, les louanges, méditations et confessions privées ou publiques des péchés ne manquent pas tout le long de la journée. Les Rouleaux de la Torah et les synagogues s’habillent de blanc, signe de pureté liturgique, et certains juifs pieux se couvrent d’un linceul en signe de pénitence.
- Viendra la Fête de Soukkot, des huttes et des tentes, selon une désignation différente rappelant « la délivrance du peuple juif, les retrouvailles après l’exil et les réjouissances rendues à l’Eternel pour les abondantes récoltes de la création rendu possibles par le Créateur ».
Confectionner la hutte ou la tente hors de la maison et auréolée de quatre plantes désignées la décorant constitue un exercice dicté par les rabbins. Le choix des matériaux, les nœuds faits à la main et la décoration visée par les rabbins, font l’objet minutieux des attentions symboliques de cette fête. En chaque synagogue on en réalise un exemplaire et chaque fidèle passe ainsi sous la hutte pour se remémorer ce temps béni par Dieu, de délivrance et de reconnaissance.
Au cours de cette fête - célébrée cette année en septembre -, objet religieux d’observance et accompagné d’un jour férié en Israël, le juif pratiquant ou de naissance respecte ce temps béni jusque dans nos villes, même situées loin de Jérusalem, car attaché aux traditions des pères dans la foi des origines du peuple d’Israël.
L’ambiance joyeuse et festive des croyants est partagée avec les autres fidèles issus de la tradition du Livre et d’Abraham : ainsi, à Bayonne, à la synagogue de la rue Maubec, nous participions à ces fêtes chantantes, dansées et conviviales dans le cadre de l’Amitié Judéo Chrétienne autour de Sœur Geneviève Ruellan, de la communauté de Sion, d’heureuse mémoire.
La lecture de la Torah, les bénédictions reçues de l’Eternel, le partage des fruits des récoltes annuelles de la terre donnaient lieu à la réjouissance annuelle de ces traditions qui se sont quelque peu perdues chez les descendants chrétiens du Livre que nous sommes... Difficile pour nous de ne pas voir de correspondance dans la filiation que ces fêtes premières établirent avec nos propres traditions chrétiennes autour de la semaine pascale. Pétris de ces pratiques anciennes, nous redécouvrons parfois leur origine terrienne, agricole, dont les réminiscences sont portées pour célébrer l’Auteur de toute vie qui ne cesse de combler de joies et de bonheur notre histoire religieuse judéo chrétienne !