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Tradition
François d'Assise et les hirondelles, en ce temps festif de la famille franciscaine
François d'Assise et les hirondelles, en ce temps festif de la famille franciscaine

| François-Xavier Esponde 794 mots

François d'Assise et les hirondelles, en ce temps festif de la famille franciscaine

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Le pape Innocent III approuvant la règle proposée par François et ses compagnon ©
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Enarak - les hirondelles (en basque) ©
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Les voilà parties, elles seront de retour pour la nouvelle saison.
Mardi dernier 4 octobre, on fêtait (selon le calendrier liturgique) François d’Assise, le patron des écologues. De tous les continents on le connaît parlant aux oiseaux, et admirant particulièrement les hirondelles.

Dans une miniature conservée au British Library de Londres, François prêche aux oiseaux, dans une enluminure tirée de Vie et miracles de saint François d’Assise par Saint Bonaventure en 1478.

Le grand maitre de l’Ordre franciscain, auteur théologique fécond du Moyen Age, illustre lors du Chapitre général des Frères mineurs de Narbonne, la vie de “l’alter Christus”, ainsi dénommé - François d’Assise.
Le supérieur veilla à rétablir l’esprit franciscain originel du poverello et réalisa une enquête détaillée des lieux traversés par le sujet pour y recueillir des témoignages de ceux qui connurent Francesco mort une trentaine d’année auparavant.

Voici comment est relatée la saison du printemps sur les flancs du Mont Subiaso au dessus d’Assise.
C’est en ce lieu que sera implanté l’ermitage célèbre des Carceri. D’autres évoqueront cependant les environs de Pérouse, à vingt kilomètres d’Assise ?
Dans cette province prolifique en végétation de fleurs innombrables au printemps, François parle aux oiseaux et particulièrement aux voyageuses du nord de l’Afrique qui tous les ans repeuplent la province.
L’une d’elles semble descendue du ciel et authentifie selon le poverello la manifestation de l’Esprit Saint.

Derrière François se tient le frère Massée, l’un de ses premiers disciples. L’artiste qui a réalisé cette miniature est une clarisse de Fribourg, une fille de saint François comme le furent les clarisses toutes vivant en couvent fermé.
Elle est citée par son nom Sibilla von Bondorf.
Sa peinture en miniature traduit la vision enfantine d’une perception naive de la spiritualité franciscaine de la création.
Les personnages présentés portent une bonhomie de Bienheureux de la vie, comme des revenants du ciel de plénitude et de visions paradisiaques de l’Eternité avec Dieu.

La dimension franciscaine d’une nature réconciliée et harmonieuse est demeurée la constante d’une forme de vie religieuse détachée de superflus, de simplicité et de rapport à la nature en sa prime singularité.
Le tableau illustrera plus tard encore l’oeuvre musicale d’Olivier Messiaen mort en 1992, François d’Assise.
L’enseignement de l’artiste ne personnifie le sens de ce message et laisse à chacun la liberté de l’éprouver en sa propre vie, d’une âme simple et aimante.

Ce dialogue entre les oiseaux, où l’on peut désigner passereaux et hirondelles demeure de tous les temps, un mystère et un langage qui dépasse l’entendement humain et se perpétue dans l ‘échange des espèces et des hommes.

L’hagiographe en un style qui semble daté raconte l’épisode historique de François avec les hirondelles.
“Non loin de Bevagna, François trouva un lieu où s’étaient réunis en grand nombre des oiseaux de toutes sortes. 
L’homme de Dieu courut à eux avec joie et les salua comme s’ils eussent été doués de raison. Arrivé à eux, il les avertit d’écouter la parole de Dieu avec attention et leur dit, “ mes frères les oiseaux vous devez louer beaucoup votre créateur qui vous a accordé des plumes pour vous couvrir, des ailes pour voler, la région la plus pure de l’air pour demeure, et qui vous nourrit sans aucune sollicitude de votre part”.

Pendant qu’il leur parlait, les oiseaux lui témoignaient leur joie d’une façon admirable: ils commencèrent à tendre le cou, agiter leurs ailes, et ouvrir leur bec en regardant le serviteur de Dieu.
Et lui, tout plein d‘une ferveur merveilleuse, passant au milieu d’eux, les effleurait du bord de sa bure.
Mais aucun n’en fut effrayé, enfin leur ayant donné sa bénédiction par un signe de croix leur permit de s’en aller. Tous s’envolèrent.

Ses compagnons considéraient toutes ces choses du chemin d’où ils l’attendaient.
Lorsqu’il fut revenu à eux, cet homme simple et vraiment pur s’accusa de négligence pour n’avoir pas encore jusqu’à ce jour prêché aux oiseaux.
Ensuite il passa par les villages voisins annonçant la parole de Dieu, et arriva à un bourg appelé Alviano où il assembla le peuple.

Après avoir invité la foule au silence, il commença. Mais des hirondelles qui avaient leurs nids tout proches firent un tel bruit, qu’à peine pouvait-on entendre ses paroles.
L’homme de Dieu s’adressa donc à elles en présence de tout le monde, et leur dit : "mes soeurs les hirondelles, vous avez parlé jusqu’à ce moment, c’est à mon tour maintenant, écoutez la parole de Dieu, et demeurez en silence jusqu’à ce que j’ai fini mon discours, aussitôt elles se turent comme si elles eussent compris et se s’éloignèrent pas, que la prédication fut terminée”.

Alors vint le propre de ce message illustré de Bonaventure, “Bienheureux tous les pauvres de cœur notre père céleste leur a donné les petites hirondelles du ciel pour confidents.“

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