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Livre
Eugénie, la dernière impératrice
Eugénie, la dernière impératrice

| Anne de Miller-La Cerda 737 mots

Eugénie, la dernière impératrice

Portrait de l'Impératrice Eugénie d'après Winterhalter ssur porcelaine de Sèvres.jpg
Portrait de l'Impératrice Eugénie d'après Winterhalter sur porcelaine de Sèvres ©
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Corsage porté lors de l'attentat d'Orsini.jpg
Corsage porté lors de l'attentat d'Orsini ©
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Parallèlement à la remarquable exposition estivale du musée historique de Biarritz « Eugénie créa Biarritz, Ville Impériale » organisée par les commissaires Gilles Schmidt Lissarague et Bernadette Schmidt-Burn à l’occasion du centenaire du décès de l’impératrice Eugénie le 11 juillet 1920, la conservatrice du patrimoine Laure Chabanne et le conservateur du Patrimoine en chef de Compiègne Gilles Grandjean ont rendu hommage à la dernière impératrice en publiant récemment un livre intitulé « l’Impératrice Eugénie ».

Ce condensé d’écrits précis est complété par le regard de la photographe Pascaline Noack sur les collections du château de Compiègne, haut-lieu du Second Empire, qui conserve une partie des appartements qu'elle fit aménager. L’ouvrage est préfacé par le conservateur général du patrimoine au Musée d’Orsay Rodolphe Rapetti qui l’introduit par la citation surréaliste de Cocteau : « Les yeux conservent un bleu céleste, mais le regard s’est délayé. Une eau bleue qui vous inspecte… ». Le poète fit la connaissance de l’Impératrice à la fin de sa vie, alors que lui débutait la sienne. L’impératrice aimait s’entourer d’artistes et d’artisans : écrivains, architectes, ébénistes, couturiers, décorateurs, peintres… qu’elle faisait travailler ! 
En 1865, n’avait-t-elle pas remis de ses propres mains, et pour la première fois à une femme, la Légion d’Honneur à l’artiste-peintre Rosa Bonheur, contribuant à l’émancipation du sexe opposé. En 1864, l'impératrice Eugénie acquit des tableaux du jeune Léon Bonnat dont elle contribuera ainsi à asseoir la renommée.
Rappelons également que le Canal de Suez construit par l’ingénieur Ferdinand de Lesseps, cousin de l’impératrice, sera inauguré en 1869 par le couple impérial qui le finança en partie.

En souvenir de la tragique bataille de Sedan en septembre 1870 contre les Prussiens qui annonça l’échec définitif du Second Empire, l’impératrice Eugénie n’avait-t-elle pas conservé une lettre du roi de Prusse dans laquelle ce dernier estimait que l’Alsace-Lorraine n’avait pas à entrer dans le conflit qui opposait la France et la Prusse ? Ceci permit le retour de l’Alsace-Lorraine lorsqu’Eugénie produisit le document pour le traité mettant fin à la guerre de 14.
Réfugiée en Angleterre gouvernée par la reine Victoria avec qui elle s'était liée d'amitié, l’Impératrice, veuve de Napoléon III, prisonnier puis libéré par les Prussiens - décédé à Chislehurst en janvier 1873 des suites de la maladie de la pierre qui le rongeait depuis des années -, perdait quatre ans plus tard son fils unique Louis. Ce dernier, parti combattre en Afrique du Sud avec l’armée anglaise, fut tué sauvagement à l’âge de 23 ans lors d’une embuscade des Zoulous ! Dans sa demeure de Farnborough Hill, l'impératrice constitua un musée à la mémoire de son fils et de l'empereur.
Lors d'un séjour à Madrid, au palais de Liria chez son neveu le duc d'Albe, elle s'était faite opérer de la cataracte. L'intervention s'étant remarquablement passée, l'Impératrice décida de rentrer chez elle dans sa propriété de Farnborough Hill. Soudainement très affaiblie, la derrière impératrice de France s'éteignit le 11 juillet 1920 à Madrid. Son corps fut rapatrié en Angleterre où elle fut inhumée à l'Abbaye Michael's à Farnborough auprès de son fils et de l'empereur.

Comme le rappelle ce livre, ce parcours tout en pleins et déliés sur les pas d’ Eugénie de Montijo, depuis son Andalousie natale jusqu’au trône impérial, puis son deuil et sa fin en exil, réhabilite l'image de la dernière impératrice : une eau bleue… Les dépouilles de la famille impériale ne pourraient-t-elles pas revenir en France ?
A l'occasion de la réouverture du musée Basque et d'Histoire de Bayonne, le musée organisera un focus sur l'Impératrice Eugénie (1826-1920).
Livre : "L'impératrice Eugénie" éditions Flammarion - 207 pages 

Légendes : 
1 Couverture du livre « L'Impératrice Eugénie » éditions Château de Compiègne représentant l’impératrice agenouillée sur un prie-Dieu dans le salon du palais de Saint-Cloud, photo recadrée de Gustave Le Gray, 1856 © RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Franck Raux
2 Conservé comme une relique par l'impératrice, corsage porté lors de l'attentat à l'Opéra de Paris d'Orsinii en 1858 © RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) - photographe Pascaline Noack
L'activiste Orsini reprochait à l'Empereur des Français  d'avoir provoqué la chute de la République romaine et d'entraver l'unificatin de son pays. 
3 L'Impératrice Eugénie d'après une reproduction du portrait de Winterhalter sur porcelaine de Sèvres © RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) - photographe Pascaline Noack
4 Salon de thé de l'Impératrice au château de Compiègne © RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) - photographe Pascaline Noack
5 La famille impériale en 1864
6 Impératrice Eugénie en deuil de son fils en 1880.

L'Impératrice entourée de son fils Louis et de son époux Napoléon III.jpg
L'Impératrice entourée de son fils Louis et de son époux Napoléon III ©
L'Impératrice entourée de son fils Louis et de son époux Napoléon III.jpg
Impératrice Eugénie en deuilde son fils 1880.jpg
L'impératrice Eugénie en deuil de son fils, 1880 ©
Impératrice Eugénie en deuilde son fils 1880.jpg

Répondre à () :

Nikolaï Singier-kurzawa | 30/01/2021 20:11

Merci infiniment pour ce texte merveilleux ce livre fabuleux et cette lettres les pays basque qui tient chaud à nos cœur et à notre culture

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