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Histoire
Docteurs ou Pères de l'Eglise ?
Docteurs ou Pères de l'Eglise ?

| François-Xavier Esponde 937 mots

Docteurs ou Pères de l'Eglise ?

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Quatre docteurs de l'Eglise ©
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Canonisés tout d’abord puis déclarés Docteurs de l’Eglise on en compte 36 à ce jour en reconnaissance de “leur contribution spirituelle, théologique et doctrinale à la pensée de l’église.”
Hommes et femmes de toutes les époques, non titulaires de diplômes académiques tels ceux de la Sorbonne médiévale de Paris, ces récipiendaires sont vénérés, pour avoir enrichi significativement le magistère.

Le pape Boniface VIII en 1295 fut le premier à conférer à Grégoire le Grand, à Ambroise de Milan, à Jérôme le traducteur de la première bible en latin de l’hébreu, à Augustin d’Hippone cette reconnaissance, avec la volonté de célébrer ces témoins de la foi avec la même importance que les apôtres et les évangélistes des premiers temps.
Souvenons nous que Paris fut la capitale intellectuelle et spirituelle des grandes synthèses de la foi avec ces noms gravés dans la mémoire : Thomas d’Aquin, Bonaventure et leurs disciples. Dominicains, Franciscains, Augustins, se départageront le profil spirituel de penseurs de génie après le tumulte des invasions barbares qui ensanglantèrent l’europe et prépareront l’établissement de l’Eglise au Moyen Âge.
Les Pères de l’Eglise retrouveront de la sorte une saveur intellectuelle et théologique revisitée par ces chercheurs de la foi devenue une science de l’esprit, au coeur des universités, havres de la réflexion pour des étudiants venus de l’europe entière, qui se croisent à Paris

Les quatre premiers docteurs désignés par Boniface VIII sont aussi des pères de l’église.
Mais les pères de l’Eglise ne seront pas tous des docteurs de l’église, et les docteurs de l’Eglise ne seront datés pour tous dans l’histoire, comme des pères de l’église..
Question de chronologies qui séparent des siècles de distance. Car les pères de l’Eglise auront vécu les premiers siècles durant jusqu’à la chute de l’empire romain pour les latins, et jusqu’au VIII ème siècle pour les orientaux.

Ces docteurs de l’Eglise héritiers de ces témoignages antérieurs de la foi sont ultérieurs et définissent une postérité spirituelle au cours du temps et de la transmission doctrinale, depuis deux millénaires désormais acquis.
Critères communs de la sainteté de la vie et de la doctrine concordantes, tous les docteurs de l’Eglise seront canonisés. Ce qui ne se fera pour tous les Pères de l’église dont le profil ne sera universellement reconnu comme étant celui des Docteurs de l'Eglise.

Le terme “père” venu de la part de jésus lui même et attribué aux pasteurs de la foi sera réservé aux hommes tandis que les docteurs de l’Eglise auront lé bénéfice de la reconnaissance pour avoir enrichi la doctrine de l’église sans supplanter le témoignage des fondateurs désignés comme des Pères de la Foi.

L’histoire des origines fit des pères de l’Eglise comme pierres d’angles d’un édifice en construction.
Les docteurs de l’église seront soumis au débat théologique en vue d’une reconnaissance posthume, qui prendra le temps nécessaire et le suivi théologique disputé par des penseurs de talent.

La procédure de désignation étant inscrite dans la durée, les dossiers seront analysés par la Congrégation des causes des saints et la Congrégation pour la doctrine de la foi avant de soumettre au pape le nom de ces élus ou élues.
C’est en effet le pape qui au terme d’un processus long proclame les docteurs de l’église par lettre apostolique. Une célébration solennelle à Rome est organisée et le nom souligné de leur déférence est rapporté dans le calendrier liturgique avec une mention spéciale de leur statut de docteurs de l’eglise, pour l’église universelle>.

La désignation des docteurs n’est nullement le fruit du hasard et correspond à une attente des croyants qui qualifient ainsi une tradition vivante renouvelée par les fidèles dans un temps postérieur de l’histoire de l’Eglise.
Hildegarde de Bingen en fut un exemple vivant. Le premier procès en vue de sa canonisation à la mort de son mari, date du XIIème siècle mais le procès ne put aboutir.
C’est Benoit XVI qui fera de ce procès une canonisation acquise et la reconnaissance du statut de docteur de l’église des siècles bien après.

Chaque docteur de l’Eglise ayant son génie propre. Ephrem de Nisibe et Grégoire de narek poète et artiste musiciens laisseront à la postérité une richesse liturgique propre qui ne ressemble en rien à la Somme théologique de Thomas d’aquin, mais traduit dans la beauté spirituelle la richesse d’une création originale de leur temps.
Saint Thomas dans sa Somme théologique réfutait une conception immaculée de la vierge marie.. Elle sera déclarée comme un dogme de la foi par le pape Pie IX le 8 décembre 1854, laissant au pape en ultime toute décision pour le bénéfice de la doctrine et de l’enseignement de la foi pour l’église.

La première femme déclarée docteur de l’église sera Thérèse d’Avila, en 1970 suivie par Catherine de Sienne, Thérèse de Lisieux, et la dernière Hildegarde de Bingen...
Cette postérité étant ouverte sur l’avenir, le pape François pourrait proclamer de nouvelles élues dont la française Marguerite Marie Alacoque, ou Véronique Giuliani, Gertrude de Helfta, Brigitte de Suède , Julienne de Norwich ?

Sans oublier Bernardin de Sienne, JohnHhenry Newman, Jean Bosco, Cyrille et Méthode, Laurent Justinien, d’Antonin de Florence, Thomas de Villeneuve, Ignace de Loyola, Vincent de Paul, Louis Marie Grignon de Montfort, Jean Eudes ou Irénée de Lyon?

Chaque église nationale ayant ses propres vues et ses ambitions, on devine la complexité de décision de l’autorité papale à choisir pour notre temps et notre église tel ou telle élue docteur de l’église dont la doctrine pourrait par capillarité enrichir la vie spirituelle de l’église aujourd’hui !
Les églises du nouveau monde ayant aussi leurs vues propres, le débat s’enrichira inévitablement au sein de l’institution pour le temps avenir.

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