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Histoire
Dimanche 5 janvier à Saint Sébastien : la Cavalcade des Rois-Mages
Dimanche 5 janvier à Saint Sébastien : la Cavalcade des Rois-Mages
© DR – Les Rois Mages à dos de chameau sur la Concha donostiar

| Alexandre de La Cerda 872 mots

Dimanche 5 janvier à Saint Sébastien : la Cavalcade des Rois-Mages

Après les réveillons de Noël et du Nouvel-An, les premiers jours de janvier réservent encore leur part de gourmandise sous la forme de la galette des rois. On oublie parfois que ce rendez-vous si convivial lié maintenant à l’Epiphanie et aux rois mages trouve son origine dans la fête romaine des saturnales. La tradition romaine voulait, qu'à l'occasion des saturnales un roi soit élu parmi les jeunes soldats. Ce « roi » pouvait alors commander tout ce qu'il lui plaisait. Il est vrai que cette tradition a évolué dans un « sens chrétien » depuis qu’au XIVe siècle, la galette était partagée en autant de portions que de convives, plus une, supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge », qui était destinée au premier pauvre qui se présenterait. Selon la tradition, le plus jeune enfant de la famille se glissait sous la table et désignait la part revenant à chaque convive, celui qui découvrait la fève devenant roi ou reine... Au Pays Basque Sud comme dans toute l’Espagne, c'est précisément le jour de l'Epiphanie que les enfants reçoivent les cadeaux et non à Noël car, à l’origine, ce sont « les rois mages qui apportèrent des présents douze nuits après la naissance de l'enfant Jésus ». On confectionne à l’occasion un pain en forme de couronne parfumé de zestes de citron et d'orange, brandy et eau de fleur d'oranger, décoré de fruits confits et d'amandes effilées en y glissant une pièce d'argent ou un haricot sec. 
C’est le dimanche 5 janvier prochain à 11 heures que LL. MM. les Rois Mages arriveront à cheval à Saint-Sébastien en suivant la plage de La Concha. Empruntant le Paseo de La Concha, ils arriveront à la calle Miramar où une ancienne voiture décapotable les attendra ainsi qu’un bus touristique qui prendra en charge leur entourage et la Txaranga qui les accompagnera lors de leur visite des quartiers. Les Rois Mages marqueront des arrêts sur la place José María Sert, Anoeta, la place Sagastieder et la rue Juan XXIII afin de recueillir les lettres des enfants qui s'approcheront du convoi royal. Leur arrivée est prévue à 14 heures à l'hôtel de ville pour la réception officielle avec les txikis (les petits enfants) qui se tiendra dans la salle plénière de 15h30 à 17h30. 
Quant à la Cavalcade des Rois Mages, elle parcourra les rues de Saint-Sébastien ce même dimanche 5 janvier de 18 h à 19 h en partant du « Boulevard ».
Traditions ibérique et sud-américaine
L'identification des Rois Mages comme « dispensateurs de cadeaux » de Noël en Espagne et dans la plupart des pays d'Amérique latine plonge ses racines dans un passé ancien. Cependant, le grand pas est venu au XVIe siècle, lorsque l'Église a décidé de remplacer les étrennes, d'origine païenne, par la distribution de cadeaux lors de la fête des Mages.
Comme on le sait, la première référence aux Mages d'Orient se trouve dans l'Évangile de Saint Matthieu qui n’indique cependant ni leur nombre, noms ou position réelle, et ce n'est qu'au VIème siècle que les noms de Melchior, Gaspard et Balthazar ont été marqués pour la première fois dans une mosaïque de l'église de San Apolinar Nuovo à Ravenne en Italie.
La fête des mages coïncide ainsi avec la célébration dans la nuit du 5 au 6 janvier de la première des trois épiphanies de l'année liturgique chrétienne, en particulier celle qui symbolise la révélation de Jésus devant le monde païen, représenté par les mages .
Au fil du temps, et une fois achevées les disputes théologiques initiales sur ce qu’il conviendrait de célébrer à Noël, la naissance de Jésus ou l’Épiphanie, la réunion des deux a conduit chaque pays à choisir l'une ou l'autre date comme jour par excellence pour les cadeaux.
La plupart des pays ont opté pour la veille de Noël, mais en Espagne, où, comme dans d'autres pays catholiques, l'Épiphanie a été unifiée avec la fête des Mages, le tournant s'est produit au XVIème siècle, lorsque l'Église a interdit la coutume de distribuer des jouets ou des bonbons la veille de Noël (une tradition féodale française d'origine païenne) et d'établir, en compensation, la fête des rois (mages) comme symbole de la victoire du jour sur la nuit. Dès lors, les rois d'Orient ont été définitivement associés aux cadeaux de Noël.
Comme tant d'autres usages, les mages ont voyagé à bord des navires des conquérants du Nouveau Monde (parmi lesquels, d’innombrables marins et missionnaires basques). À l'heure actuelle, la coutume est particulièrement enracinée à Porto Rico où, selon certaines traditions non confirmées, la première messe de l'histoire de l'Amérique a été célébrée précisément le 6 janvier. Sur l'île, les enfants mettent dans une boîte à chaussuresde l'herbe fraîche en guise de pitance pour les chameaux, et le lendemain, les cadeaux ont remplacé l'herbe dans la boîte !
La tradition de mettre des chaussures à la veille des Rois-Mages existe également, avec ses différentes variantes, au Venezuela, en Argentine, en Uruguay, au Pérou, en République dominicaine et au Paraguay.
Une variante curieuse de cette tradition se trouve en Italie, autre pays de forte tradition catholique, où Befana, une bonne sorcière qui avait guidé les mages lorsqu’ils s’étaient rendus à Bethléem (et dont le nom provient de l’Épiphanie), apporte douceurs et bonbons aux enfants qui ont été sages dans la nuit du 5 au 6 janvier.

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