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Tradition
De l'automne à l'hiver : Saint Simon & saint Jude, fêtés à Bayonne, en Alava... et en Alsace !
De l'automne à l'hiver : Saint Simon & saint Jude, fêtés à Bayonne, en Alava... et en Alsace !

| Alexandre de La Cerda 680 mots

De l'automne à l'hiver : Saint Simon & saint Jude, fêtés à Bayonne, en Alava... et en Alsace !

Lundi dernier, 28 octobre, on fêtait les saints « apôtres » Simon et Jude… Surnommé « le Cananéen », Simon fut l’un des douze apôtres, tout comme Jude, également appelé Thaddée pour le distinguer du traître Judas Iscariot (l'Église arménienne revendique son titre d'« apostolique » en faisant remonter ses origines, entre autre, à l’apôtre Jude Thaddée). 

- Saint Jude était frère de saint Jacques le Mineur et de saint Siméon, évêque de Jérusalem, et comme eux, cousin du Sauveur. Avant son élévation au ministère évangélique, il était agriculteur.  
- Saint Simon prêcha d’abord en Égypte, en Mauritanie, en Libye; saint Jude, après avoir prêché en Afrique avec beaucoup de succès, revint en Orient et annonça l’Évangile dans la Judée, la Samarie, la Syrie et la Mésopotamie. Simon et Jude se rejoignirent en Perse, et là ils combattirent et moururent ensemble.

Les deux apôtres furent saisis et emprisonnés à l’instigation des prêtres du Soleil et de la Lune et de la foule excitée par d’odieuses calomnies. On conduisit chacun d’eux dans un temple païen différent, on les pressa de sacrifier aux idoles qui y étaient vénérées. Les prisonniers refusèrent, et pour prouver aux idolâtres que Jésus-Christ était le seul vrai Dieu, en son nom ils commandèrent aux démons de quitter les statues et le temple. A cet ordre, les édifices furent violemment secoués et les idoles se brisèrent en morceaux dans leur chute. La vue de ces débris augmenta encore la fureur de la foule qui réclama à grands cris la punition exemplaire des auteurs d’un pareil sacrilège. Les deux apôtres furent donc mis à mort (photo de couverture : le martyre des saints Simon et Jude, par Stephan Lochner).

Quant à Bayonne, c’est au XVIème siècle que la capitale du Pays Basque Nord avait initié des processions en l’honneur de Saint Simon et Saint Jude : plus précisément depuis ce 28 octobre 1578, le surlendemain de l'ouverture de la Barre alors que les eaux de l’Adour mêlées à celles de l’Océan auraient pu engloutir la ville à la suite du percement du canal par Louis de Foix afin de redonner vie au port bayonnais.

Mais en d’autres lieux du Pays Basque, on commémorait également « San Simon eta San Juda », en fonction d’une « sagesse climatique » bien ancrée parmi nos ancêtres si attachés à leurs terres et à la nature qui les enveloppe. En témoigne cette chanson reprise par Xabier Lete :
« San Simon eta San Juda
joan zen uda, eta negua heldu da: (bis)
ez baletor hobe, bizi gara pobre
eremu latz honetan
ez gara hain onak benetan
Ez dugu zaldirik, ez gara zaldunak
ez dugu abererik, ez gara aberatsak
euskara guk dugu, gu gara euskaldunak
euskara guk dugu, gu gara euskaldunak ».
(en français : Saint-Simon et Saint-Jude, l'été terminé, l'hiver est arrivé. S’il n’était pas arrivé, c’eut été mieux. Nous vivons pauvres dans cette nature agreste. Vraiment, nous ne sommes pas si bons. Nous n’avons pas de chevaux, nous ne sommes pas des « gentilshommes ». Nous n’avons pas de bétail, nous ne sommes pas riches. (Mais) nous avons la langue basque, nous sommes bascophones).

En Alava, la petite ville d’Amurrio (env. 10 000 hab.) avec ses aciéries comporte un quartier à flanc de montagne, pratiquement dépeuplé depuis l’urbanisation et l’essor industriel du centre : il s’agit du hameau d’Aldama où l’on continue de célébrer « San Simon eta San Juda » auxquels est consacrée une vieille chapelle qui a retrouvé sa cloche il y a quelques années (notre photo).

En Alsace également, on continue de fêter - le dernier week-end d'octobre - les deux saints apôtres  à Habsheim (près de Mulhouse) où leur est consacrée la traditionnelle « Foire Simon et Jude », un grand marché de textiles en tout genre, de produits du terroir et de l'artisanat ainsi qu’un concours de bovins qui amène veaux, vaches et autres bœufs au cœur de la ville.

Pour en revenir au Pays Basque, le changement de saison était encore illustré par les vieilles amatxis : « à Toussaint, la neige sur les hauteurs, à Saint-André, à nos pieds » !
Entre temps, il y avait encore « l’été de la Saint-Martin », avant que ne débute l’époque des pélères ou « tue-cochon »…

zLa chapelle d'Amurrio en 1924.jpg
La chapelle d'Amurrio en 1924 ©
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zProcessions actuelles de San Simon eta San Juda à la chapelle d'Amurrio.jpg
Processions actuelles de San Simon eta San Juda à la chapelle d'Amurrio ©
zProcessions actuelles de San Simon eta San Juda à la chapelle d'Amurrio.jpg

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