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Tradition
Crèches de Noël de Bardos et "crèche basco-verte" pour aujourd'hui
Crèches de Noël de Bardos et "crèche basco-verte" pour aujourd'hui

| F.-X. Esponde & ALC 645 mots

Crèches de Noël de Bardos et "crèche basco-verte" pour aujourd'hui

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Les crèches de Noël de Bardos ©
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Les crèches de Noël de Bardos ©
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Une cinquantaine de petites crèches de Noël en provenance du monde entier sont actuellement exposées sous le porche d'entrée de l'église paroissiale de Bardos, accessible tous les jours de 8h à 18h, jusqu'au lundi 10 janvier 2022 (renseignements : ndducheminbardos@hotmail.com ou tél. 05 59 56 80 29).

L'occasion pour François-Xavier Esponde d'imaginer une "crèche basco-verte" pour aujourd'hui :

 Si Francesco de Assisi eut l’idée de donner vie à la crèche de la Nativité au XIIIème siècle les historiens rapportent cependant que la tente du désert authentique et spartiate de ces transhumants de l’Antiquité laissait peu de place au toit de chaume et à l’abreuvoir du Moyen Age.

Mais qu’importe quelque anachronisme du récit !
Les personnages de l’Exode y sont présents : des parents, un enfant, des moutons ou des chèvres, un âne royal connu par son authenticité légendaire, des vaches ou des boeufs, au demeurant pourquoi le boeuf et non les vaches allaitantes et nourricières ?
Et ce chameau haut sur pied, perpétuellement en mouvement, qui domine par son altitude le décor domestique d’un havre protégé.
Il y faudra convenir des rois mages venus de l’universel de l’Orient, - Gaspard, Melchior, Balthazar - qui n’ont rien à envier à la mixité des populations d’aujourd’hui, arc-en-ciel pour les uns, multicolore des autres.

Qu’importe, la symbolique s’est enrichie plus tard des corps de métier, des santons, et des personnages importants de l’histoire.
Et jusqu’à nous où l’Olentzero revient comme un sujet sorti des antres d’une forêt imaginaire, avec ses cloches pendantes, ses masques et ces visages bariolés de crèmes colorées et de senteurs exotiques !
Rien ne résisterait à voir ajouter à ce collège imaginaire daté d’un passé fantasmé, des tisserands de la laine de brebis, des fromagers et des métiers de bouche qui refleurissent dans le paysage alimentaire de nos pays.

Parmi ces viticulteurs produisant ces vins et liqueurs revisités jusqu’au houblon et les bières locales, les pains de céréales de blé, d’orge ou de seigle, plus encore ces boissons détrônant la liqueur Izarra traditionnelle, ces manzanas traditionnels et ces petits fours au chocolat dit de Bayonne qui n’en finit toujours de proposer des versions parfumées de nouveaux genres.

On ne pourrait oublier d’ajouter dans ce décor statique et silencieux la cohorte inachevée des choeurs, des chorales et des voix qui produisent tous les ans dans ce pays ce patrimoine immatériel des animations de toutes sortes jusque les stades sportifs où le chant choral entretient la ferveur du jeu et de l’engagement.

Une mention spéciale venant à loisir pour la pratique et la langue locale - l’euskara - en nette croissance chez  les plus jeunes et des parents en quête d’intégration culturelle dans cette terre, son histoire et ses traditions.

Un amour infini pour la nature, ses sommets, ses cours d’eau et ses plaines ne saurait faire oublier que les premiers écologues du territoire sont les paysans, gens du pays, qui entretiennent toujours les espaces naturels de leur savoir faire et de leur métier.

Le pays exerçant un attrait irrésistible de nouveaux venus et d’évasion, la pression sanitaire de ces deux années écoulées n’a fait qu’accroitre la séduction de cette terre. On prédit une croissance de population exponentielle chaque année future, et une évolution de cette géographie somme toute délimitée à des défis insoupçonnés.

Dans un plus en moins ou d’un moins en plus, la crèche basco-verte de ce pays change de visage.
Au fil de la décennie écoulée, les figurants de ce tableau vivant de la population locale ajoutent de la nouveauté, en quête de l’authenticité, et requiert de la perpétuité, une valeur à présent quelque chahutée du présent, où le provisoire et le précaire dominent sur la durabilité des sujets, des objets et des récits historiques.
Ainsi donc la crèche basco-verte vit à l’infini de ces dimensions innovantes auxquelles le numérique en ses ambitions industrielles  n’en finit d’ajouter des prouesses technologiques insoupçonnables.  

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