Né à Toulouse le 24 novembre 1838, Prosper-Olivier Lissagaray était issu d’une famille bourgeoise d’origine basque installée dans le Gers depuis le XVIIIème siècle (d’abord à Vic-Fezensac). Après la mort de son père pharmacien, le jeune Lissagaray est envoyé au collège d’Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Dans ce collège religieux, il sera l’élève de l’abbé Légé qui remarque son intelligence et son intérêt pour les humanités.
Il fit de fortes études classiques et couronna son éducation par un voyage en Amérique ; puis il s’installa à Paris en 1860 au moment où le second Empire amorçait un tournant politique. Ses activités furent à la fois littéraires et politiques ; donnant une conférence sur Musset, le 29 février 1864, il condamna le poète au nom de la morale et souhaita une jeunesse « austère et grave [...] car nous n’avons plus le temps d’être jeunes ». Ces conférences, constituant une sorte d’Université populaire, furent éphémères, comme sa Revue des cours littéraires. Les campagnes électorales ou politiques de la fin de l’Empire apportèrent un renouveau à son activité : fondation du journal L’Avenir à Auch (Gers), le 15 août 1868 ; duel avec son cousin Paul de Cassagnac, député bonapartiste qui défendait l’Empire avec la même fougue que Lissagaray se faisait le champion de la République ; condamnations diverses, etc.
Anarchiste, révolutionnaire, partisan de la Commune dès les premiers temps, sa vie sillonne Londres au cours d’un premier exil où il se lie d’amitié avec Eleanor Marx, la fille de Karl Marx.
Le rapport avec la famille du philosophe de la pensée du même auteur est tumultueux.
Lissagaray retrouve le sol français et s’engage sur les barricades parisiennes. Il recueille auprès des comités communards les informations tenues par les révolutionnaires pour composer le récit historique des évènements parisiens qu’il considère comme le seul et juste rendu de l’Histoire de la Commune.
Eleanor Marx traduit le manuscrit en anglais, la première parution de l’histoire de la Commune de 1871 date de 1876 à Bruxelles suivie de celle de Paris et la toute dernière en 1929.
Le propos diffère de celui des auteurs précités.
Mais pour les chercheurs qui s’en inspirent, Olivier Lissagaray est un témoin de terrain incontournable, convaincu de la lutte des classes engagée par les communards dans un pays déchiré, divisé par une guerre civile franco-française au bilan final de près de 30 000 morts à Paris.
L’activité journalistico-politique avait commencé pour Lissagaray à Auch avec l’Avenir du Gers, puis le Réveil, La Réforme, puis ensuite La Marseillaise, le journal l’Action sous la Commune, la Tribune du peuple, la Bataille et la Grande Bataille, enfin la Revue Blanche...
Et l’ouvrage signé « Le catéchisme républicain » qui rapporte son engagement révolutionnaire.
Auch a érigé un monument à sa mémoire...