Une inscription sur un petit obélisque proche du sommet rappelle que le 30 septembre 1859 l’impératrice Eugénie caracolait, c’est le mot qui convient, au sommet de La Rhune. Selon les explications de Jean Loup Ménochet, guide du musée historique de Biarritz, qui connaît beaucoup de choses sur le couple impérial (entre autres), Eugénie de Montijo était une femme hors du commun pour son époque. Elle aimait la natation et les éléments marins, s’intéressait aux profondeurs de la terre (elle avait visité les grottes de Sare) et maniait le couteau mieux que son éventail. Si l’aviation avait existé, elle aurait survolé La Rhune. A défaut, elle y organisa une excursion, accompagnée de la cour impériale. Pas encore de train à crémaillère, c’est donc assise sur un cacolet, espèce de double panier sanglé sur le dos d’une mule, elle d’un côté, une dame de compagnie de l’autre afin d’équilibrer l’ensemble que se fit la montée depuis la plaine. Une véritable expédition que ne goûtèrent pas forcément les autres invités, pareillement véhiculés.

Quelques années après cette journée mémorable « les Basques » érigèrent un petit obélisque pour rappeler cette impériale équipée. Le temps, et quelques vandales peut-être avaient quelque peu abîmé le monument. Michel Guilhou et ses amis des Commensaux de Biarritz, sont bien connus à Biarritz et au-delà pour réparer certains oublis (la fabrication et remise en due place du buste de Pierre Forsans, maire de Biarritz, dont la statue avait été volée par l’occupant allemand, est un exemple récent). Ils sont à l’origine de la remise en état de cet obélisque commémoratif, inauguré de façon officielle et festive dimanche dernier 29 septembre, soit presque jour pour jour 165 ans après l’excursion impériale.

Une journée fort belle et fort venteuse, ponctuée par les mots de bienvenue et remerciements pour toutes les aides, par Michel Guilhou, les explications sur l’histoire d’Eugénie, de Biarritz et de La Rhune par Jean Loup Ménochet, la réception du cortège de l’Impératrice arrivant sur un cacolet et quatre autres mules avec des figurantes. Auresku interprété par les danseurs des Ballets Oldarra, accompagnés des chants du Chœur Oldarra, avant l’inauguration de la restauration de l’obélisque par le sénateur Max Brisson, et retour à l’abri de la venta Udako pour les discours et la suite, festive et animée.