1 - Chacun perçoit que la lecture chrétienne et juive de la Bible n’est pas la même. La Bible héritage et patrimoine reçu de l’origine juive d’une histoire d’un peuple et d’une alliance singulière est un constat avéré et maintenu par la tradition israélite.
La Bible hébraïque est une collection de Livres répartis en trois parties, la Torah appelée le Pentateuque ou recueil de cinq livres de l’Ancien Testament, les Prophètes et les Ecrits.
Les juifs ont coutume de lire et d’interpréter ces livres.
“Par les bonnes actions, la prière, l’étude de la bible” est l’une des manières de servir Dieu.
Lire et étudier la Bible n’est pas réservé aux fidèles car la bible hébraïque est destinée à l’ensemble de l’humanité à la différence de la Loi “halakha” que seul le peuple d’Israël est tenu d’appliquer selon ses prescriptions.
2 – Au-delà des treize ans, l’adolescent étudie les textes sacrés du judaïsme, dans les écoles “yeshivot” sous la direction d’un maître de l’étude et du commentaire.
Entrer dans le monde de la bible est connaitre le vocabulaire utilisé.
Le Talmud ou la commentaire oral accompagne la Torah ou texte écrit.
Révélée par Dieu à Moise et transmise de génération en génération, mise en écrit vers 220 avant JC à Tibériade, on trouve encore la “mishna” ou la répétition en langue hébraïque.
C’est par “la mishna et la guemara” que naitront le Talmud ou recueil des études compilées sur plusieurs siècles en Galilée et en Mésopotamie dans le Talmud de Babylone.
3 -Le livre est sacré et le commentaire libre et distinct, selon l’origine culturelle des croyants du Livre.
La compilation gigantesque de ces traductions est un héritage spirituel considérable et cette œuvre monumentale représente un patrimoine d’interprétations de la Loi dont les commentaires se nourrissent pour évaluer la richesse du Livre d’hier à aujourd’hui.
La Midrash est l’une des méthodes employées par le juif pour jauger le commentaire rabbinique de la Bible à distinguer du Talmud lui-même sur une histoire depuis l’an 70 jusqu’au XIVème siècle, de la transmission religieuse juive.
Dès le début du Moyen-Age, le Midrash se divise en deux branches, “le midrash halakha” qui analyse la législation contenue dans la Torah, et le “midrash haggada” de lecture morale et poétique.
Dans cette tradition on découvre les légendes, et des récits illustrés de la vie du juif au quotidien.
On découvre ainsi que la bible n’est pas seulement le livre de la Révélation figée du temps passé, mais un référent du présent des hommes dans leurs interrogations et leurs préoccupations
Le juif qui réfléchit sur la bible analyse, commente et critique le texte, car le sens profond du texte va au-delà du verset comme mentionné par Emmanuel Lévinas, et engendre par le fait même des différences ou des divisions dues aux interprétations elles-mêmes.
La réception de ces commentaires aura connu des heures sombres au Moyen Age, car de toute provenance, la personne de Jésus fut appréciée diversement dans cette tradition, blasphématoire parfois, critique et rejetée pour d’autres, et donna lieu en 1242 à un premier procès porté contre le Talmud et le feu mis à 24 charrettes de documents de valeur inestimable de manuscrits talmudiques sur la Place de Grève à Paris. Confusion du passé, et regret postérieur, mais le crime était accompli !
Aujourd’hui, il paraît impossible de mettre en défaut, de la part des chrétiens, la valeur unique de la tradition juive de la Bible qui nourrit l’étude et le commentaire des chrétiens, héritiers de cette provenance spirituelle.