Monsieur l'abbé Xavier Snoek, curé de la paroisse N.-D. de Lourdes dans le XXème arrondissement de Paris et chapelain de l'Ordre de Malte, de passage à Saint-Jean-de-Luz, donnera une conférence le jeudi 5 octobre prochain à 19h30 sur Madame Elisabeth de France (sœur de Louis XVI) dont il est le postulateur (entrée libre).
Madame Elisabeth a été guillotinée le 10 mai 1794 sous la Terreur par le tribunal révolutionnaire. Un processus de béatification est en cours.
La conférence sera précédée à 18h30 d'une messe présidée par Mgr Aillet à l'église de Ciboure.
Élisabeth de France, dite Madame Élisabeth, dernière sœur de Louis XVI, naît à Versailles le 3 mai 1764 et grandit à la cour. Si elle est aujourd’hui l’objet d’une procédure en béatification, c’est, explique l’abbé Xavier Snoëk, le postulateur de la cause, « qu’elle a très vite compris qu’elle ne se marierait pas et qu’elle n’était pas non plus appelée à la vie religieuse, et qu’elle a choisi, dès 1782, de se donner radicalement aux pauvres ».
D’abord à la cour, discrètement, puis publiquement quand, après avoir reçu du roi le domaine de Montreuil, près de Versailles, elle y secourt pauvres et malades mettant en place un dispensaire informel. Une dévotion confirmée par l'historienne Dominique Sabourdin Perrin : « Dévouée aux pauvres, elle le sera également à sa famille, quand, en 1792, elle est emprisonnée au Temple. Elle soigne, console et défend sa belle-sœur Marie-Antoinette, et ses nièces et neveux. Elle ira même jusqu’à prendre soin de Madame Tison, sa geôlière, qui l’avait pourtant dénoncée à plusieurs reprises. »
Car Élisabeth de France a refusé de fuir afin de veiller sur sa famille. Elle sera guillotinée avec vingt-quatre autres prisonniers le 10 mai 1794, les soutenant de sa confiance en Dieu miséricordieux.
« Elle n’a alors que 30 ans, mais une foi indéfectible en la vie éternelle, souligne l’abbé Xavier Snoëk. Elle s’inscrit parfaitement dans ces mouvements de spiritualité qui naissent en plein cœur de la Révolution. Elle-même a fondé, en 1790, une confrérie dédiée au Cœur immaculé de Marie, dont quelques-unes de ses dames de compagnie font partie. »
Ce sont leurs témoignages écrits, transmis à travers les générations, qui serviront à appuyer sa cause, portée par l’archevêque de Paris, lieu de son exécution. Mais en quoi cette femme du XVIIIème siècle, issue de la famille royale, peut-elle être un exemple aujourd’hui ?
« Madame Élisabeth a choisi d’assumer son célibat en le vivant comme un don de soi fait aux autres. Or ce qui guette parfois les célibataires non consacrés, c’est le repli sur soi. C’est en cela qu’elle est un beau modèle aujourd’hui. »
Comme lecture, nous ne saurions trop recommander "Le sacrifice du soir. Vie et mort de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI (1764-1794)" le remarquable ouvrage publié aux Éditions du Cerf (2010) par Jean de Viguerie, ancien professeur émérite à l’Université de Lille (hélas disparu en décembre 2019), membre de l’Académie des Jeux Floraux où il occupait le 26ème fauteuil depuis 2001, élu l’année qui avait suivi ma propre entrée comme Maître ès-jeux dans ce plus ancien cénacle littéraire d’Europe.