13 sur 25 des danseurs/chanteurs/musiciens qui avaient participé à la grande tournée africaine et américaine des ballets et choeurs Etorki en 1972 se sont retrouvés récemment autour de Philippe Oyhamburu, merveilleuse et très riche personnalité de la culture basque à 98 ans !
Rappelons que Philippe Oyhamburu avait débuté sa carrière artistique – danses et musique basques - en 1942 avec Segundo de Olaeta, maître de danse biscayen, chorégraphe et musicien, alors réfugié à Biarritz. D’abord accordéoniste, danseur puis metteur en scène du groupe Olaeta qui deviendra Oldarra en 1945, il enseignera la danse aux étudiants basques de Paris de 1943 à 1944 avant d’être directeur artistique et chef des chœurs des ballets basques de Biarritz Oldarra de 1945 à 1953.
« Poupou » Oyhamburu poursuivra sa carrière à la tête des ballets et chœurs Etorki qu’il avait fondés en 1954. Dès ses débuts, au théâtre des Champs-Élysées, Etorki recueillera les éloges de la presse parisienne, puis internationale. En 1972, la troupe effectuera d’abord une grande tournée en Afrique du Sud où le régime d’apartheid produira quelques situations cocasses. Dans ses mémoires « De Biarritz à Tbilissi... », Philippe Oyhamburu note : « Les premières sept semaines d’Afrique, qui ne devaient être qu’une étape, un moyen, pénible et indispensable, d’atteindre l’Amérique, furent en définitive les plus gaies de toute la tournée. C’était le début de notre vie en commun, nous en étions encore au registre de la légèreté et les inimitiés dues au caractères ou aux complications sentimentales ne vinrent que plus tard. Et puis, on est forcé de le constater, l’opulence matérielle dans laquelle nous vivions, l’absence totale de préoccupations financières, nous permettaient de vivre sans souci et de nous éclater dans des troisièmes mi-temps collectives folâtres ». Et un journal du Cap écrivit : « Le nouveau monde sud-africain apprécia ce souffle d’air du vieux monde, à en juger par les chaleureux applaudissements ». Quant au « Cap Times », il apprécia : « Cette jeune compagnie interpréta avec technique et enthousiasme les styles riches et variés d’une splendide culture… Particulièrement remarquables furent l’admirable force des hommes, la tranquille dignité des femmes et la belle interprétation des choeurs ».
Quittant l’Afrique du Sud pour Rio de Janeiro, Etorki débutera ainsi par le Brésil sa tournée américaine mise sur pied grâce aux Basques d’Amérique, aux attachés culturels des ambassades de France et à des impresarii locaux...
De cette célèbre tournée afro-américaine, treize « survivants » accompagnés de quelques conjoints sur les 25 danseurs-chanteurs d’origine se sont ainsi retrouvés récemment autour de leur ancien dirigeant à la Confrérie Basque de Gastronomie (Cofradia Vasca de Gastronomia) à Donosti. Jose Antonio (vétérinaire en Argentine) avait délaissé ses vaches pour venir les rejoindre. Jérôme arrivait (exprès aussi) de Lorient où il réside et les autres vivent « au Pays ». Les trois musiciens se sont retrouvés : Modesto de Beasain (alboka), « socio » (membre) de la Confrérie, Gotzon (correspondant France Bleu Pays Basque) de Zarauz et Kepa de Pasajes San Juan, les deux Txistularis, mais tous chanteurs ou/et danseurs qui ont entonné quelques chants du choeur et marqué quelques pas de fandango (Maryse, Uxoa, Anik), Aurresku (Jakesa, Maitena), Baztan dantza, Banako (Pello)... presque comme à l’époque ! « Philippe nous a étonnés en s’y essayant aussi mais si content de cette réunion qu’il n’a pas failli à quelques pitreries. Et qu’on se le dise une fois pour toutes, « il n’est pas parti avec la caisse en 1972 », comme j’ai encore ouï dire, il y a peu », notait un des participants à ces belles retrouvailles dans une ambiance très chaleureuse, autour d’une bonne table, après le poteo, entrecoupées d’irrintzinas (Maiani) et de rires en évoquant quelques souvenirs... Merci à Modesto pour cette belle organisation (menu de Fête: tapas, esparragos y bacalao, etc.). Sur la photo du groupe, manque Kepa Sein (qui figuresur une autre, avec les musiciens (Modesto, albokari) et Jose Antonio l’Argentin ( le plus “costaud”) ainsi que Maryse de Biarritz (Amalabak),Jérôme Kuhn, (neveu de P.O.), Uxoa (fille de P.O.), Maiani Lissar de Mendionde, Jakesa Artola d’Hendaye, Anik Landrieu de Biarritz, Pello Coudroy de Saint-Jean-de-Luz,