Difficile de ne pas convenir du chaud de l’été 22 avec des températures qui frisent les 40 degrés dans le sud-ouest et au-delà en des régions françaises peu exposées à ces canicules.
“On ne peut exclure de nouvelles vagues de chaleur au mois d’août” prévient Samuel Morin directeur du Centre National de recherches météorologiques, une unité de Météo France et du CNRS.
Selon les études de Météo France depuis 1947, “la tendance s’est accentuée ces dernières années sous l’effet du changement climatique.”
“Sur 35 dernières années, on enregistre trois fois plus de canicules que sur les 35 précédentes”. Soit une multiplication par neuf du nombre de jours de fortes chaleurs en 70 ans.
“Si l’exception devenait la norme, la planète s’étant réchauffée de 1,1 degré C, par rapport à l’ère préindustrielle, la France connaissant déjà une hausse de 1,7°C, il faudrait prévoir un doublement du nombre des vagues de chaleur d’ici à 2050, les émissions de gaz à effets de serre suivant leur tendance actuelle”.
On a créé un nouveau terme relatif aux incendies, les mégafeux, qui n’existaient pas dans le paysage environnemental à l’occasion de ces catastrophes naturelles.
Mais avec le réchauffement climatique et l’embroussaillement des massifs, le phénomène ne peut être marginal et devient un sujet de protection de l’espace public préoccupant.
Un feu du même type que ceux des Landes représenterait une puissance de 900 MW, celle d’une centrale nucléaire, on en déduit que les moyens actuels pour y remédier ne semblent suffisants et modifient la technique de toute prévention face à la menace.
Un avis partagé par l’ONU qui appelle à l’engagement.
Serions nous à terme menacés en toutes régions de France, et chez nous où les forêts publiques et privées existent ?
La Bretagne et l’Aquitaine ne semblaient pas exposées à cette calamité et pourtant, ce furent ces deux régions d’ordinaire contrôlables qui en ont fait l’épouvantable exposition.
Le déficit de pluie cet hiver et au printemps ont asséché les végétaux et rendu les surfaces sujettes à la menace.
Habitants de l’est du pays, des Vosges et du Jura traditionnellement riches de forêts, en mesurent les risques pour eux, et comprennent qu’il n’y aurait en ce cas d’exception possible face à l’amplitude d’un feu incontrôlable.
Plus de 20 000 hectares sont partis en fumée, campings et maisons d’habitation ont été réduits en cendres, sans victime humaine semble-t-il, mais à quel coût écologique et professionnel ?
Les pompiers sont en première ligne sur le sujet.
Eteindre les feux en premier, avant toute autre réponse à l’urgence. prépare à la mise à l’abri des biens et des personnes, sur les lieux critiques en lisière des forêts ?
Mais cela suffit-il lorsque le brasier devient incontrôlable ?
Le métier des Pompiers composé de professionnels et de volontaires, s’interroge.
La France ne compterait que 41 800 sapeurs pompiers professionnels, 5 % de militaires, soit 22 % des effectifs au total.
Des critiques se lèvent. On reposerait trop sur la générosité des volontaires, car il faut beaucoup de métier pour tenir face au front d’un incendie d’une telle gravité. Jusqu’à quand recruter chez les volontaires les professionnels à la lumière des risques passés comme en une entreprise à flux tendu ? Mais la ressource est-elle disponible à l’infini ?
En France la flotte aérienne existe en sus avec 19 bombardiers d’eau et trois appareils de reconnaissance. Leur nombre à convenir a fait l’objet des échanges avec le Chef de l’Etat lors de sa visite en Gironde.
Pour circonscrire les départs de feu dans le sud de la France, cette réponse immédiate suffira-t-il face à des menaces plus amplifiées toujours possibles ?
Les interrogations demeurent.
Comment exploiter les forêts à nouveau, créer des zones pare feux et sensibiliser la population ?
Tout cela semble encore à venir et pourtant, la calamité du feu détruisant toute nature comme ce spectacle désormais probant de cet été 22 chez nous, laisse peu de choix aux autochtones et aux visiteurs face à toute menace un jeu encore, si rien ne se fait en ce sens.
Un choix obligé par les circonstances ! Sans l’oublier et on l’a peu dit, la faune fut parmi la flore impactée par les dommages collatéraux de l’incendie.
Mais où sont passés les oiseaux, les rongeurs, les animaux chassés de leur habitat naturel ?
Le métier de pompier extrapole désormais le premier objectif du feu pour embrasser les missions larges de la protection de l’environnement face à la menace de l’incendie qui tue, sous des formes multiples la vie et les essences de la nature !
Face au feu peu de place à l’improvisation. Prévention, civisme, éducation et solidarité seules répondent à la survie des humains et de leur cadre de vie menacé.