Par milliers, certaines espèces d'oiseaux de nos campagnes ont disparu depuis les années 1980, disent les ornithologues patentés qui les suivent à l'œil, au radar et aux techniques modernes en cours. 57 % de telles espèces ne sont plus.
Un résultat lourd, 18 % des oiseaux urbains suivant une étude documentée parue dans la revue américaine PNAS en mai 2023. Les espèces d'oiseaux préférant les températures froides se seraient réduits de 40 %, et à l'inverse, ceux préférant les températures chaudes, de 18 %. Cependant, certaines espèces profiteraient de ces variations d'oiseaux, tels les macareux, ont disparu en annonce préalable de la baisse effective de l'effondrement du reste du vivant. Un phénomène en cours et qui toucherait les espèces les plus communes après les plus rares ou les plus vulnérables.
Invertébrés, chauves-souris, mammifères confondus avec les souris - amphibiens -, toutes ces catégories de la biodiversité sont touchées par ce déclin.
Insectivores d'un côté, granivores de l'autre, migrants ou sédentaires, de nuit ou de jour, Tous ces oiseaux demeurent "des baromètres" de la capacité des milieux à encaisser les pressions humaines. Les oiseaux sont, selon l'Académie des sciences américaines PNAS, le lot le plus surveillé par les ornithologues disposant de telles données recueillies dans 20 000 sites européens depuis 37 ans, pour 170 espèces d'oiseaux différents.
Exception faite pour certains oiseaux, la population s'effondre, selon les experts consultés 20 millions d'oiseaux disparaissent chaque année, soit un recul de 25 % en 40 ans. Le travail des scientifiques mesure les causalités de tels phénomènes, L'agriculture intensive ou exclusive en est la principale cause, L'urbanisation et le réchauffement climatique, la diminution du couvert forestier sont repérables mais plus pour certaines espèces que sur toutes.
Les milieux agricoles sont les grands perdants de ces disparitions. Les insecticides et les herbicides en font foi par dépit et provoquent les conséquences induites sur les oiseaux et la nature alimentaire des espèces vivantes.
La disparition d'habitats de reproduction suit par la suppression de bandes enherbées ou l'arrachage de haies. L'urbanisation, l'artificialisation des sols, la pollution et la lumière influent sur le comportement libre des espèces. Exception du pigeon ramier qui résiste en France mais ne remplace pas le déclin des autres espèces en cours. La disparition des alouettes des champs qui pouvaient consommer la moitié des plants adventices des champs est un cas.
En changeant des pratiques, on parviendrait cependant à favoriser leur retour ! Si ces espèces ne disparaissent pas totalement.
Les populations d'insectes auront chuté de 70-80 % ces 30 dernières années. Un risque d'effet sur les écosystèmes. En septembre dernier, une étude parue dans la revue américaine Science a donné les résultats d'une enquête réalisée dans 245 Comtés des USA. La disparition des chauves-souris avait provoqué un usage de pesticides élevé et des conséquences sur la mortalité infantile dans ces territoires.
Selon le CNRS, le déclin des oiseaux nous dit quelque chose de profond sur notre incapacité à préserver le vivant en Europe, tandis que les gouvernants affichent des ambitions sur les zones protégées et mesurent le peu de résultats effectifs actuels de ces mesures.
Zones privilégiées au risque de renoncer aux autres espaces concernés par la question ? Les Etats concernés considèrent désormais que la biodiversité ordinaire ne se résume plus à l'enjeu de la protection de quelques espèces ou de certaines zones. Au niveau européen, l'idée "d'une approche globale" commence à faire son chemin, même si contestée en interne par les uns autour de la PAC, l'idée de prioriser les haies, les jachères, les surfaces boisées tend à concilier des avis partagés sur ces sujets.
2024 : l'adoption du Règlement européen sur la restauration de la nature est considérée comme un tournant. En vue de rétablir plusieurs catégories de zones terrestres et marines, y compris les écosystèmes agricoles pour y faire revenir les espèces d'oiseaux et d'insectes pollinisateurs. Mais l'idée a perdu de son champ d'action au vu de la Commission européenne en raison de la crise agricole de ce début d'année et du renoncement aux pesticides qui mettent en difficulté le travail quotidien des agro-cultivateurs et producteurs.
La cohabitation oiseaux, insectes, humains est un enjeu majeur du futur, dès aujourd'hui. Mettre en jachère ou en marge telle ou telle de ces "espèces" vitales de l'environnement pénalise chacun en retour. Jamais sans doute n'avons-nous mesuré l'interdépendance existante entre nous, dans cette bio-écologie vitale qui nous oblige et nous retient !