Dans le cadre des commémorations « Edmond Rostand 2018 », l’administration postale mettra en vente ce vendredi 20 juillet un « timbre Edmond Rostand » réalisé en 3 000 exemplaires, ainsi qu’un livret commémoratif avec quatre timbres imprimé seulement en 200 exemplaires et lancé le même jour : affranchissant des lettres prioritaires de 20g, y figureront Edmond Rostand, Rosemonde Gérard, Arnaga ainsi que les profils de « Cyrano » et de Chantecler » (parvis de la poste à Cambo, vendredi 20 juillet de 10h-17h).
Précisément, l’épouse d’Edmond Rostand sera à l’honneur au cours d’une lecture-spectacle de ses textes poétiques les mardi 31 juillet, mercredi 1er et jeudi 2 août dans le grand salon d’Arnaga : sous l’invocation de son célèbre vers « Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain…», Françoise Gillard, sociétaire de la Comédie-Française, mettra en valeur la finesse et la richesse des écrits de Rosemonde Gérard, poétesse à la plume raffinée, confidente et conseillère d'Edmond Rostand, qui a mis son talent dans l’ombre par fascination pour l’homme dont elle partagea longtemps la vie. Durant ces trois soirées, elle retrouvera une mise en lumière justement méritée dans le majestueux grand salon de sa Villa. Les lectures seront suivies d'un temps d'échange avec l'artiste.
Rosemonde Gérard, une poésie exquise
Petite-fille du comte maréchal Étienne Maurice Gérard, héros de Wagram, son parrain est le poète Leconte de Lisle et son tuteur Alexandre Dumas fils. Quant à son prénom de scène, Rosemonde, il lui vint de sa grand-mère, Rosemonde de Valence, fille du comte de Valence et épouse du maréchal Gérard. Dans son ascendance, elle comptait aussi la célèbre Mme de Genlis (elle avait de qui tenir : La comtesse de Genlis, femme de lettres, se chargea également de l'éducation des enfants d'Orléans et notamment de celle du futur roi des Français). Elevée par sa mère, Mme Lee, qui se présentait cependant comme sa « tutrice », Rosemonde reçoit la meilleure éducation et évolue dans les plus hautes sphères littéraires. Cette amoureuse des belles lettres publie « Les Pipeaux » en 1889, ouvrage couronné par l’Académie française.
Belle, intelligente et fortunée, la jeune fille rencontre Edmond Rostand, alors jeune étudiant, lors d’un séjour à Luchon en 1887. Unis par une commune passion pour la poésie, ils se marient en 1890. Subjuguée par le talent de son époux, elle choisit de sacrifier sa carrière pour servir la gloire de son poète. Leur fils aîné, Maurice Rostand, dira de sa mère qu’« il lui semblait que le temps et l’attention qu’elle vouerait à son œuvre personnelle risqueraient de nuire à celle d’Edmond Rostand ».
Après avoir vendu leur petit hôtel parisien en 1900, l’installation au Pays Basque se révélera « difficile » pour cette femme habituée au charme de la vie parisienne, lui faisant dire : « N’est-ce pas la nature seule qui retient Edmond Rostand dans ce Pays Basque où il n’y avait pas une seule des choses qui amusent les gens de Paris : pas un plaisir, pas une distraction, pas un théâtre… ».
Le couple se sépare en 1913. Ecrivant de nouveau, Rosemonde publie L’Arc-en-ciel (1926), qui lui vaut les honneurs de l’Académie française. Elle travaille régulièrement avec son fils Maurice et signe de nombreuses pièces de théâtre. Elle avait reçu la Légion d'honneur en 1931 et fut membre du jury du Prix Fémina.
Admirative de son défunt époux, elle lui dédia une biographie en 1935 en lui rendant un hommage vibrant : « Chacune des pensées d'Edmond Rostand avait une rime, chacun de ses regards un reflet, chacune de ses actions un symbole ».
Mardi 31 juillet, mercredi 1er août et jeudi 2 août à 20h30 lecture-spectacle à Arnaga (ce spectacle à jauge limitée n'est accessible que sur réservation (en ligne : www.arnaga.com). Tarif plein : 13€ ou 6,80 € (12-18 ans, personnes handicapées) ; 4 € (7-11 ans). Achat possible des places le jour du spectacle à la billetterie.