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Centenaire de Loti : la maison Kilika réédite son "Ramuntcho"
Centenaire de Loti : la maison Kilika réédite son "Ramuntcho"

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Centenaire de Loti : la maison Kilika réédite son "Ramuntcho"

Après avoir édité la totalité - peu connue - des récits « basques » composés par Pierre Loti au long des 32 années de son séjour à Hendaye, des textes qui jalonnent l'évolution de la passion qu'Euskal Herria avait éveillée chez ce grand voyageur désireux de s'ancrer et qui révèlent ses paradoxes, ses emballements, ses engagements, son dépit, en même temps qu'ils renseignent sur ce que furent le Pays Basque à la charnière du XXème siècle et l'observateur sensible qui le décrivait, Vincent Ahetz-Etcheber et ses éditions Kilika republient à présent le célébrissime roman "Ramuntcho".

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Jean-Louis Marçot ©
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Jean-Louis Marçot présente ce grand classique de la littérature de Pierre Loti accompagné des magnifiques gravures de Jean-Baptiste Vettiner.

Fort de nombreux repérages, enquêtes, expériences, Pierre Loti a construit une représentation d’Euskal Herria qui va à l’essentiel : au-delà de « l’identité » d’un paysage et d’un peuple reconnaissables à des traits qui sont conservés presque tels quels, il questionne le destin humain. 

Sur le besoin d’« attachement presque maladif à la demeure, au pays de l’enfance » et le risque d’enfermement qu’il contient, finit par l’emporter la tentation des « si vastes et libres ailleurs ».
 
C’est le choix de la liberté. Il faut lire « Ramuntcho » comme en contrebande, pénétrer le roman par ses chemins creux, passer invisiblement la frontière où réalité et fonction font mine de se séparer. 
Alors on comprend que l’auteur, à travers les tourments de ses personnages, parle de lui et de nous et de notre temps sur terre.

A la naissance de Ramuntcho, en juin 1895, Loti, qui y assistait activement, aurait pu s’exclamer : « Cela (me) ressemblait ! » 
Arrivé à l’âge de son double de papier, il est fort possible que le garçon ait assez bien coïncidé avec l’image que l’auteur s’en était faite en écrivant son roman, c’est-à-dire au moins une moitié de lui-même. 

Il est cependant une autre hypothèse qu'évoque l’écrivain aurait pris pour modèle un habitant d’Ascain malheureux en amour. Revenu d’Amérique, il se serait marié avec une autre et aurait fini sa vie au village comme hôtelier. Les indices que donne au compte-goutte le livre ne suffisent pas à trancher.

Ces publications interviennent alors que le centenaire de la disparition de Pierre Loti est commémoré par l'émission d'un timbre à son effigie (valeur faciale lettre verte, 1,16 €) qui rend hommage à la personnalité fantasque de l’écrivain-voyageur, avec des décors et un costume orientaux. D’autres timbres avaient porté son image en 1872 et 1937...
Rappelons également qu'Olivier Weber est lauréat du prix Pierre-Loti pour son livre « Au Royaume de la lumière » paru chez Plon, un récit de voyage en Himalaya ; et que le Festival Musiques au Pays de Pierre Loti, désormais dirigé par le baryton Victor Sicard, fait les délices des amateurs de musique française du côté de Rochefort et de l’Île d’Oléron (jusqu'au 19 mai).

"Ramuntcho" de Pierre Loti ; anotations de Jean-Louis Marçot, gravures de Jean-Baptiste Vettiner / Éditions Kilika, 248 pages, 18 €

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