Deux chantiers imposants se développent sous les yeux des passants bayonnais, celui de la cathédrale dont la flèche menaçait de s’écrouler dans le cloître : elle a été désormais restaurée à quelques dizaines de mètres du sol, par des spécialistes des chantiers architecturaux "en altitude". Dans la poussière d'une saison estivale nourrie, des hommes "encagoulés" ont travaillé sous la chaleur avec leurs moyens à la restauration de la pierre et la consolidation de l’édifice.
Bayonne n’avait semble-t-il connu une telle ferveur spirituelle au bénéfice de “ces bâtiments religieux”, la cathédrale s’entend et l’ancien évêché dit "de Mgr Gieure", devenu bibliothèque municipale et qui par ces jours de Noël 23 se voit enrichi d’une toiture refaite dans le bâti ancien de l’édifice, et découvert dans les dépendances en attendant la main heureuse des charpentiers menuisiers appelés à l’ouvrage début 2024 pour en garantir la sécurité de la structure.
Mais en fouillant le sol à la pelleteuse, on a découvert des murs d’enceinte, des structures à même le sol, objets de fouilles méthodiques pour en connaitre l’origine sous le pavement récent ou la couverture de terre du jardin de l’évêché !
Sans doute quelques sépultures, rien d’étonnant dans cet espace de la cathédrale qui fut aussi celui d’un cimetière ancien et des structures édifiées de pierres et de briques rouges. Quel en était l’usage ?
Attendons de le savoir un jour !
Point de trésor majeur, l’information publique en eût révélé l’existence, mais somme toute l'attestation que rien dans cet espace sauvegardé ou protégé ne laisse indifférente la population bayonnaise, attachée à ses origines.
Seul arbre dominant ce chantier mobile et ininterrompu, le magnolia, selon toute vraisemblance, a résisté à la main "scélérate" des démolisseurs, tandis que les grilles du portail épiscopal et l’armature de pierres taillées ont pour l’heure été déplacées en attendant un jour de trouver place en un autre lieu de la ville !
La population avisée de l’intention de se priver de cet arbre souverain selon des raisons peu religieuses sans doute mais bien réelles aujourd’hui écologiques, se dressa pour demander aux autorités de la ville de protéger ce témoin du passé et de l’évêché, et de la cathédrale et de ce quartier haut de la vieille ville bayonnaise !
Le sentiment de désolation du chantier en cours que laisse le paysage alentour augure d’une restauration élégante de l’ensemble, piétonnier, ouvert aux passants, et sans doute interdit désormais aux voitures. Avec les rues Notre Dame, Place du Réduit, rue d’Espagne fréquentées en nombre par les visiteurs chaque week end.
Un jour tout cela rendu aux Bayonnais qui pressentent l’érection d’un espace culturel inédit de la ville, où bibliothèques, salles de conférences, de réunions cohabiteront avec "l’ancien" et la vieille dame cathédrale bien debout, et pour quelle vocation future ?
Il se dit que le Ministère de la Culture français réhabilite les cathédrales en terres républicaines avec la main généreuse pour le bien public. Que deviendra-t-elle outre sa mission cultuelle ?
Pour l’heure, l’accès des deux édifices n’étant point facilité à cause des deux chantiers, la question semble prématurée. Mais se pose déjà aux visiteurs de plus en plus nombreux (comme cet été) de la cathédrale de Bayonne, la destination sans doute l’édifice le plus visité de la ville, tous les jours et le long des mois courants.
Bayonne la vieille cité médiévale garde son charme désuet et de plus en plus modernisé.
On s’habitue à la disparition du bitume, remplacé par des pierres, des bancs pour les passants, un éclairage somme toute discret, quelques points d’eau - actuellement réduits au minimum - et des sanitaires encore peu nombreux pour les foules qui se pressent lors des "populeuses" rencontres de l’année !