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Tradition
Carnaval & mascarades au Pays Basque
Carnaval & mascarades au Pays Basque

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Carnaval & mascarades au Pays Basque

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Conférence de Thierry Truffaut samedi 12 février à 15h ©
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Hartzaro à Ustaritz ©
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Bassussarry le 12 février ©
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Le calendrier carnavalesque

Bayonne
+ Journée du Carnaval le samedi 26 février toute la journée : manèges et points gourmands – Esplanade Roland-Barthes (ouvert du vendredi 25 au dimanche 27 inclus de 11h à 21h)
- 11h : Baionan Kantuz sur le thème du carnaval – devant le Musée Basque
- 11h30 à 13h30 : animations du carnaval dans les rues avec Orai bat et les groupes traditionnels du Pays Basque et de Gascogne
- 14h à 16h : animations dans les rues avec les chorales bayonnaises
- 15h45 : arrivée de San Pantzar avec l’Ours et les Hommes sauvages – Esplanade Roland-Barthes
- 16h : départ de la Cavalcade de San Pantzar depuis l’Esplanade Roland-Barthes à travers les rues de la ville. Arrivée et départ : rue Pelletier (voir le parcours complet sur bayonne.fr)
- 17h30 : retour de la Cavalcade – Esplanade Roland-Barthes
- 17h45 : lecture du procès de San Pantzar par le Groupement des associations bayonnaises – Esplanade Roland-Barthes
- 18h : Exécution de la sentence, embrasement du bûcher et danse de l’Ours et des Hommes sauvages
- 18h30 : Départ de la " Carnavalcade" des peñas bayonnaises (depuis la porte d’Espagne jusqu’au Petit-Bayonne) - Happy Hour dans les établissements participants pour toutes les personnes déguisées (voir liste sur bayonne.fr)
+ Conférence "Plus de 800 ans de Carnaval à Bayonne" - samedi 12 février à 15h (et non pas à 17h comme indiqué dans le programme), Musée Basque et de l'histoire de Bayonne : à Bayonne, la période marquant le passage de l'hiver au printemps a toujours été teintée d'une ferveur bien particulière. L'anthropologue Thierry Truffaut, spécialiste des carnavals, propose une conférence agrémentée de nombreux documents dont un témoignage de 1289 évoquant le lâcher de bœufs gras dans les rues de la ville. Visites des "Kaskarots" et déambulation des "Trastous", la richesse de la documentation collectée permettra également d'éclairer de nombreuses traditions basques et gasconnes. Inscription obligatoire au 05 59 59 08 98
+ Exposition "Ihaute denbora" jusqu'au 29 février, place de la Liberté : Les photos en noir et blanc d'Eliane Heguiaphal plongent le visiteur dans l'origine des rites carnavalesques appelant le renouveau de la nature et le réveil de la terre.

Urrugne : ce samedi 12 février, de 11 heures à 13 heures, Urruñan Kantuz et les musiciens de Kuxkuxtu animeront le marché. À 16 h 30, Hazia Elkartea organise le défilé de carnaval dans les rues du bourg qui finira sur la place de la mairie pour le procès de Zan Pantzar avec les mutxiko. Dès 20 heures, l’association Uga Urrunako Gaztetxea propose des concerts avec Iluma, Aho Zakil Konexion, DJ Jo ta Txo, avec restauration sur place. 

- Espelette : le carnaval, qui aura lieu le 26 février Le défilé du carnaval, auquel participeront plusieurs associations du village, débutera à 15 heures au quartier Xerrenda, près de l’église et du foyer rural. Le goûter sera offert aux enfants à l’issue de la déambulation de rue, place du marché.

- Saint-Pée-sur-Nivelle : le carnaval se déroulera les 11 et 12 février

- Hendaye : samedi 19 février, à 17 h 30, Beñat Zintzo Garmendia donnera une nouvelle conférence gratuite sur le sujetcarnaval à "Mer et Golf" à  Sokoburu.

- Saint-Palais : ce dimanche 13 février, carnaval/libertimendu d’Amikuze avec les danseurs, musiciens, zirtzil et bertsolari qui défileront dans les rues de Saint-Palais à 10 h au départ de la piscine. Ensuite, à 11h, le spectacle (en euskara) se déroulera sur la place du foirail. Il sera possible de prolonger ce moment avec le repas proposé par l'Ikastola à la salle Airetik (réservation au 06 49 59 07 01).

- Ustaritz : festival Hartzaro avec sa traditionnelle Txilindron Txapelketa, ou journée du txilindron d’agneau dimanche 27 février au quartier Hiribehere. Les cuisiniers concurrents seront actifs de 10h à 12h45 / jugement puis repas à l’issue duquel seront annoncés les résultats. Nombreuses animations prévues : carnaval d’Ustaritz avec les Kaskarots, gaiteros, trikitrikalaris, mutxikoak.
Au programme de la journée du 27 février : à 9 h, carnaval traditionnel d’Ustaritz avec passage des Kaskarots ; à 10 h, Txilindron Txapelketa ; à 13 h 30, repas populaire à Latsa (20 euros, réservation recommandée) ; à 17 h, résultats du concours gastronomique ; à 18 h, mutxikoak, apéro et talo ta xingar. 

Saint-Palais : le carnaval/libertimendu d’Amikuze aura lieu dimanche 13 février dans les rues de Saint-Palais, à partir de 10 h (départ à la piscine). Il sera suivi d’un spectacle (en euskara) à 11 h, place du Foirail. Musiciens, danseurs, zirtzil et bertsolari seront présents. En clôture, un repas ouvert à tous se tiendra à la salle Airetik. Contact : 06 49 59 07 01 

Barcus : après le bel accueil réservé dernièrement par les Barkoxtars à la trentaine de jeunes acteurs de la mascarade de Tardets et Alos, la prochaine sortie se déroulera le dimanche 13 février à Aussurucq. 

De très vieilles traditions

La tradition remonterait à la période paléolithique (15 000 à 10 000 ans av. J.C.) pour se développer  pendant l’Antiquité et se concrétiser à l’époque chrétienne qui l’a adoptée malgré ses rites païens. Le mot carnaval vient de l'italien carnevale ou carnevalo. Il a pour origine carnelevare, mot latin formé de carne « viande » et levare « enlever » et  se place ainsi avant le premier jour du Carême, le mercredi des Cendres. En les enterrant l’hiver, le carnaval brave les interdits pour les réactualiser lors de la nouvelle cosmogonie. Sous le masque, le roi devient un simple habitant et le villageois devient roi, bousculant les codes sociaux. En effet, c’est le jour où tous les débordements sont permis, en nourritures et en licences de toutes sortes, jour de « gras » s’opposant aux jours de « maigre » du carême à venir. A carnaval, le monde marche ainsi à l’envers pour qu’il marche à l’endroit les autres jours de l’année ! Le jour du mardi gras, on brûlait le personnage de carnaval, mannequin de paille, symbolisant la vieille année qui va mourir avant de renaître. On faisait aussi « ripailles ». Chahuts et « charivaris » étaient de la partie ! Ils consistaient à faire du bruit ! Souvent les maris trompés étaient ainsi désignés… Mais surtout, mardi gras rimait avec « joie », On dégustait les ancêtres de nos beignets et autres « kruspetak ».

L'Europe ne manqua pas d'ailleurs de « Processions du Renard », jeux, « Mystère des Farces et des Sotties », auxquelles participèrent des souverains de gaie réputation, tel Philippe le Bel, et Charles VI qui mit à la mode les bals masqués où il faillit périr, brûlé vif (au "Bal des Ardents" périt d'ailleurs un frère de mon ancêtre) ; quant au célèbre carnaval de Venise, Voltaire y conduisit même ses héros de roman. Ni les anathèmes du pape Innocent III, ni les ordonnances de la calviniste Jeanne d'Albret, ni les interdictions des commissaires d'une révolution française peu encline au divertissement, ne purent limiter les débordements joyeux d'une société qui, ayant reconstitué ses forces matérielles à Carnaval, et le calme de l'hiver aidant, retrouvait une vigueur nouvelle pour les travaux des champs.

En Europe, le carnaval commence le jour de l’Epiphanie et se termine en général le jour de mardi gras à la veille du mercredi des cendres. A l’Est, en  Russie par exemple, appelé Maslenitsa, il se déroule également pendant la première semaine du Carême. 

La Navarre, gardienne des traditions carnavalesques

Au XVIIIème siècle, à Pampelune, l’Eglise avait interdit pendant le carnaval le port des armes à feu car, sous les masques, se déroulaient de discrets règlements de compte ! Mais c’est bien dans quelques villages navarrais que l’on peut encore trouver les restes de la filiation plus que millénaire de ces festivités carnavalesques paraissant surgir de la nuit des temps.

Le carnaval de Lantz (à 50 km d’Irun en direction de Pampelune) est l’un des plus célèbres. Tôt le matin, les garçons enfilent des sacs de jute cousus ensemble qu’ils remplissent de paille incarnant dans le défilé les mauvais jours de l'hiver finissant, des personnages maléfiques, les Ziripot. Un autre personnage, Miel Otxin, géant de quelque trois mètres de haut, domine toute la fête. C'est un bandit qui représente les mauvais esprits. Un porteur tient ce personnage aux habits rouges et à l'air hilare, les bras écartés accueillant le printemps, coiffé d'un bonnet couvert de rubans qui ont remplacé les tiges de verdure dont on l'affublait il n'y a pas si longtemps. Miel Otxin est alors exécuté à coups de fusil avant d’être brûlé sur la place du fronton : c’est, à proprement parler, le Carnaval lui-même qui est sacrifié au rythme du tambourin et du txistu (flûte très ancienne qui remonterait aux exemplaires datant de plus de 15 000 ans trouvés dans les grottes d’Oxocelhaya). Tout autour du bûcher, les habitants - les Txatxo - dansent un zortziko, engainés dans des peaux d'animaux et de vieux vêtements, portant des balais de paille, le visage couvert ; ils crient, harcèlent et accrochent tous les participants de la représentation sans épargner Zaldiko, mi-homme et mi-cheval entouré des forgerons.

Citons encore les Joaldunak avec leurs cloches qui viennent du village navarrais d’Ituren : on les voit maintenant dans toutes les fêtes et les défilés du Pays Basque. A Bera / Vera de Bidasoa, près de Sare, des garçons déguisés en nounous (iñudek) et accompagnés de bergers (des rôles féminins) lancent en l’air des bébés, évidemment faux - ce sont des poupées -, avant de les rattraper avec de grands cris. Leur cortège comprend le roi Momo dans son carrosse et une parodie des autorités locales, le Maire, le Curé, le juge, le militaire, etc…

Depuis 15 ans, d’autres formes de carnavals sont apparus, tels les carnavals d’Oyarzun près d’Irun et Hartzaro à Ustaritz, ce dernier caractérisé par le réveil de l’ours. Bien que très contestés par certains villageois qui souhaitent que « leur » carnaval reste inconnu des touristes, ces « feux d’artifice » surprennent par leur inventivité. 

Ces créations aux costumes chamarrés - véritables exutoires - ont toujours inspiré les artistes. Rabelais écrivait : « à tous survint au corps une enflure très horrible au ventre, qui leur devenait bossu comme une grosse tonne... gens de bien et bons raillars, de cette race naquit San Pantzar et Mardi gras ».

Dans le domaine musical, Maurice Ravel avait reproduit le coup de fouet du Txerrero souletin au tout début de son Concerto en Sol qui est réputé contenir des éléments de musique basque.

En peinture, de nombreux artistes tels Pablo Tillac, Achille Zo ou encore le peintre-poète contemporain du mouvement Paul Jauréguy déploient leur Zamalzain à la gestuelle séculaire d’entrechats rapides.

Il y a quelques années, ces feux d’artifice carnavalesques avaient été délaissés au Pays Basque. Aujourd’hui redécouverts par des historiens et des ethnologues tels Thierry Truffaut et Beñat Zintzo-Garmendia qui leur offrent une lecture approfondie, ils perdurent.

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