C'est à l'ombre de Rostand et dans le fil de cet Éden artistique et littéraire qu'illustra Pierre Espil, le talentueux poète hazpandar, un des fondateurs et la pierre angulaire jusqu'à ses derniers jours des "Trois Couronnes", que ses successeurs réuniront à la Villa Arnaga les nouveaux lauréats de ce réputé Prix littéraire le vendredi 17 mai à 18h30.
Tristan Derème ne considérait-il pas que "l'art divin de la poésie, loin d'être hermétique, se révélait comme la chose la plus commune et la plus précieuse du monde, tout de même que l'air que nous respirons" ?
Le même air avait-il poussé une jeune basquaise d'Hasparren à se rendre dans la ville voisine de Cambo, par une belle journée de ce XXème siècle commençant, "pour porter des roses de son jardin au poète qui faisait alors vibrer et rêver toute la France : Edmond Rostand. Touché, celui-ci retint pour le thé sa jeune admiratrice. Et comme elle avait une voix de rossignol, elle chanta, chanta tout un après-midi, pour lui et pour les siens, des chansons basques en s'accompagnant elle-même sur le piano à queue offert par Massenet en cadeau de noce à Rosemonde Gérard..."
Cette "basquaise mélodieuse" était la mère de Pierre Espil, qui saura, plus tard, si bien éveiller la sensibilité de son fils à la poésie d'Edmond Rostand.
Le jeune Hazpandar eut dès lors l'occasion de fréquenter la famille du grand écrivain, particulièrement Madame Rostand ainsi que ses fils Maurice et Jean.
Mais également Paul Faure, son grand confident et, parmi d'autres amis de l'auteur de l'Aiglon, le poète provençal Emile Ripert, Albert Bauzil, le chantre de l'Occitanie, dont on ignore souvent qu'il lança Charles Trenet à ses débuts...
Dans son dernier livre qu'il consacra à Edmond Rostand, Pierre Espil saura d'ailleurs admirablement faire revivre l'époque, "remettant les pendules à l'heure et les maîtresses à leur place !"
Dans le fil de cette belle tradition, jeunes poètes et littérateurs déjà accomplis seront ainsi primés ce vendredi 17 mai à 18h30 dans le Grand Salon d'Arnaga, l'exquise demeure d'Edmond Rostand et de Rosemonde Gérard, réception suivie d'un verre amical offert à tous les participants.
Notre photo de couverture : quand Pierre Espil présentait le palmarès du Prix des Trois Couronnes