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Patrimoine
Bidart : la chapelle Ur Onea en fête ce dimanche 12 juin
Bidart : la chapelle Ur Onea en fête ce dimanche 12 juin

| Alexandre de La Cerda 731 mots

Bidart : la chapelle Ur Onea en fête ce dimanche 12 juin

Uronea Pèlerinage 1900.jpg
Uronea à Bidart, pèlerinage en 1900 ©
Uronea Pèlerinage 1900.jpg

La Paroisse St Joseph des Falaises de Bidart organise une journée de fête, de rencontre, de prière et d’animations en partenariat avec les associations culturelles de Bidart et Guéthary ce dimanche 12 juin, à l’occasion de la renaissance d’une longue tradition de Bidart, qui avait été relancée en 2015 : la procession de Notre-Dame d’Ur Onea.
A la fin de la messe, la procession de Notre Dame d’Ur Onea portée sur les épaules s’élancera depuis l’église de Bidart, au milieu des rues de la ville, jusque la chapelle Ur Onea, le long d’un parcours d’environ une demi-heure de marche, avec la participation des paroissiens, des enfants et de leurs familles. Cette procession sera animée par la batterie-fanfare « Alegera » et les danseurs de « Goiz Argi ».
Cette journée festive se poursuivra sur l’esplanade de la chapelle Ur Onea, avec des animations et un repas champêtre ouvert à tous, après réservation au préalable (tél. 06 45 35 59 63 ou 06 32 91 19 86).
Programme de la journée :
- 10h30 Messe à l’église de Bidart, animée par les enfants, les danseurs, et les musiciens.
- 11h30 Procession vers la chapelle Ur Onea. Prières, chants, danses, Musique.
- 12h30 Apéritif et repas champêtre (18€ par adulte, 10€ par enfant) sur l’esplanade d’Ur Onea

Notre-Dame de la "Bonne Eau"

L’eau est présente partout au Pays Basque, et sa valeur est magique depuis les rivières souterraines qui ont procuré son abri à l’homme préhistorique de Sare ou d’Isturitz et fourni leur décor aux ébats des sorcières à Zugarramurdi, débordant même dans les Landes voisines pour donner un nom à la propriété de l’ancien chef d’Etat François Mitterrand (« Latché », de latxia, le ruisseau en euskera). Les Lamiñak, petits êtres de la mythologie basque, y puisaient leurs forces nocturnes…

Mais, qu’est-ce donc que cette Ur Onea ou « la bonne eau » en basque ?    La chapelle est édifiée en 1704 à l’emplacement d’une source située à Bidart et baptisée Ur Onea.
Cette construction correspond à une recrudescence du culte de la sainte Vierge au XVIIIe siècle, amorcée au siècle précédent, peut-être, également, l’influence du pèlerinage de Compostelle sur son itinéraire côtier. Les diverses routes des pèlerins sont en effet parsemées de sources bénéfiques pour la santé.

La chapelle Ur Onea est accompagnée d’une légende dans la tradition locale. La statue de la Vierge qu’elle abrite serait revenue seule à son emplacement d’origine après avoir été transférée à l’église paroissiale. Faite de bois doré, cette statue de la Mère de Dieu est restaurée à la fin du XIXe siècle par l’artiste décorateur Étienne Decrept.
Au milieu du XVIIIème siècle, lors d’une épidémie de peste, les habitants d’Anglet éradiquent la contagion en priant à Ur Onea, un événement qui ne fait que renforcer sa vocation de lieu de pèlerinage pour les populations basques et gasconnes.

Pendant son séjour à Saint-Jean-de-Luz pour son mariage avec l’Infante d’Espagne en 1660, Louis XIV est également conquis par les eaux bienfaisantes de la source d’Ur Onea. Il s’en fait livrer deux tasses par jour, rapporte le chroniqueur Saint-Simon dans ses Mémoires retraçant l’histoire de la cour au début du XVIIIe siècle.

À la chapelle Ur Onea, le culte marial est particulièrement pratiqué au mois de mai, le mois de Marie, mais le succès de la chapelle et de sa fontaine est tel qu’il devient nécessaire de réglementer leur fréquentation, ce qui est fait par arrêté municipal dès 1749. Ainsi, l’accès gratuit en est réservé aux habitants de Bidart. L’arrêté définit officiellement les différents usages que l’on peut faire de l’eau de la fontaine, depuis le lavage du linge jusqu’au traitement des maladies de peau.

Cette source consacrée représenta longtemps l’archétype du pèlerinage populaire décrit de manière pittoresque par plusieurs témoins au cours des temps. Par exemple dans un ouvrage intitulé « L’Océan au Pays Basque édité à Bayonne en 1932 » : après l’office, les pèlerins accourent à la source. Les uns lavent les yeux tout meurtris et larmoyants. Les autres pansent des ulcères qui, depuis des années, refusent de se fermer. De petits bébés boivent les timbales d’eau fraîche que la mère leur présente. Des vieillards trempent leurs articulations noueuses. Des jeunes filles très pâles, les pommettes rosées, les gestes lents et lymphatiques, boivent à petites gorgées. De jeunes couples au rire joyeux boivent l’un après l’autre dans la même timbale pour sceller leur union future…

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