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Musique
Biarritz : l'Ensemble Orchestral d'Yves Bouillier et le doigté féerique de Mieko Miyasaki
Biarritz : l'Ensemble Orchestral d'Yves Bouillier et le doigté féerique de Mieko Miyasaki

| Alexandre de La Cerda 655 mots

Biarritz : l'Ensemble Orchestral d'Yves Bouillier et le doigté féerique de Mieko Miyasaki

C'est encore une soirée réunissant talents et inventivité qu'Yves Bouillier a offerte à un public émerveillé de tant de riches couleurs sonores et qui remplissait en nombre les salons du Bellevue.
Car le fondateur et directeur musical de l’Ensemble Orchestral de Biarritz nous a entraînés dans un voyage des plus extraordinaires au pays dont rêvait déjà notre compatriote navarrais saint François de Xavier : le Japon, remarquablement personnifié par la fine, ravissante et talentueuse Mieko Miyasaki dont les doigts, d'une agilité et d'une précision bouleversante, dansaient littéralement sur les cordes de son bel instrument, le "koto", en prise directe sur le magnifique panorama océanique...

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Mieko Miyazaki ©
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Une invitation au voyage comme l'avait voulue Yves Bouillier, à la rencontre d'un répertoire où se croisent les traditions, les cultures et les personnalités : "c 'est à la fois être heureux de se retrouver ensemble autour d'œuvres incontournables de l'Histoire de la Musique, mais c 'est aussi partir à la découverte de créations, d'œuvres méconnues", avait-il annoncé...
 
En l'occurrence les partitions écrites par Mieko Miyasaki, également compositrice, faisant d'abord intervenir les instruments à cordes du Quatuor Arnaga au sein duquel, abandonnant sa baguette de chef d'orchestre, Yves Bouillier retrouvait son cher violoncelle !

C'était ensuite au tour de la sonorité classique de l’Ensemble Orchestral biarrot d'accompagner les mélodies, rythmes et saveurs harmoniques d’une musique traditionnelle japonaise en une vive succession de plans sonores inattendus, tantôt endiablés, tantôt rêveurs.

Raffinement et virtuosité caractérisaient ce concert dépaysant où l'on admirait les doigts de Mieko Miyasaki courir, glisser, caresser, frôler, et faire vibrer les notes sur son koto, jusqu’à leur éclipse céleste.
Comparé dans les légendes à un dragon couché sur la plage conversant avec les vagues, le Koto accompagne au Japon le chant des poètes depuis plus de dix siècles. Instrument de la noblesse par excellence, cette cithare en bois de paulownia à 13 cordes importée de Chine au VIIIème siècle traverse toute l’histoire du Japon, de la musique de cour aux œuvres d‘aujourd‘hui.

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Mieko Miyazaki avec le Quatuor Arnaga ©
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Ravel et Debussy au programme du prochain concert de l’Ensemble Orchestral de Biarritz

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Ravel et Debussy au programme de l'EOB ©
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"Voyager, c'est vivre l'instant présent en saluant ces moments de musique partagés, en prenant conscience que chaque partition est un itinéraire, une expérience unique dans les oreilles de celui ou celle qui l'écoute ; c'est se laisser entraîner tout au long de ce périple aux quatre coins de la musique" qui entraînera le public de l’Ensemble Orchestral de Biarritz au fil des chefs-d'œuvre de Ravel, Debussy et Fauré.

Ce sera le dimanche 5 mai à 18h à la Gare du Midi que la formation d'Yves Bouillier nous offrira un somptueux florilège ravélien "illustrant le talent d’orchestrateur du compositeur qui s’entend comme nul autre à magnifier les timbres instrumentaux, coulant des alliages inouïs et opposant les textures"
Au programme : le "Clair de Lune" de Debussy, le "Concerto pour piano en sol" avec la talentueuse soliste pianiste originaire de Bayonne Julie Alcaraz, la célèbre "Pavane" de Fauré et l'incontournable « Boléro » de Ravel ! 

La pianiste Marguerite Long, dont j’affectionne particulièrement l'enregistrement historique (1932) de ce Concerto en Sol de Ravel (où le compositeur dirigeait l’orchestre), donc Marguerite Long écrivait : « Personne après Debussy n'a joué du piano comme avant. Il nous a trop bien habitués à l'oscillation infinie de sa propre vibration, à ce diapason révélateur. De cette sensibilité extraordinaire découle son emprise, son immense capacité à séduire. Et ses méthodes d'écriture ou l'utilisation proscrite de certaines harmonies n'ont aucune importance. Voici ce que ses innombrables imitateurs n'ont pas compris ». Cependant, elles n’en furent pas moins « contrastées », les relations entre Ravel et Debussy en qui le compositeur ziburutar voyait certes « un artiste incomparable, un individu au génie des plus phénoménaux »… Mais Ravel considérait également que certaines de ses œuvres de jeunesse – « Habanera » et « Jeux d’eau » - auraient inspiré à Debussy quelques pages dont la critique omit de reconnaître la « filiation ravélienne »…

Et toutes ces grandes figures du monde musical se donnaient alors rendez-vous sur la côte basque !

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