Afin de célébrer le centième anniversaire de la mort de Giacomo Puccini, Yves Bouillier, créateur et chef de l'Ensemble Orchestral de Biarritz a choisi d’inviter deux chœurs de la région, les Chœurs Aéolia dirigés par Emmanuelle Lamarque et le Chœur Ananda dirigé par Agnès Denneulin pour partager sa « Messa Di Gloria ».
Avec Verdi dont il est l'héritier, Puccini est régulièrement cité dans le trio de tête des compositeurs d'opéras en compagnie de Mozart. Son nom évoque irrésistiblement trois des plus grandes œuvres du répertoire lyrique : La Tosca, La Bohème, Mme Butterfly, trois références dans l'histoire de cet Art. La découverte de la Messa di Gloria est un véritable choc pour qui ne connaîtrait Puccini que par ses opéras.
Alerte et baignée d’une fraîcheur véritablement juvénile, la Messa di Gloria s’ouvre avec élégance et douceur. L’œuvre recèle également de discrets hommages à plusieurs maîtres du passé auxquels Puccini se réfère, tels que Rossini ou Verdi, pour conclure avec un Agnus Dei presque… dansant !
Et pour ces deux concerts exceptionnels, Yves Bouillier cède sa baguette de direction à Nicholas McRoberts.
Né à Melbourne en 1977, Nicholas McRoberts a étudié le piano et la composition au Conservatoire de musique de Melbourne, au Victorian College of the Arts et à l' Académie nationale australienne de Musique avant de s'établir en France et poursuivre ses études au Conservatoire de Paris avec János Fürst, ainsi qu'à l'École normale.
Reconnu sur la scène internationale pour son travail à la direction artistique d’Opéra Montmartre à Paris, il est entouré d'une équipe créative primée travaillant sur des productions d'opéra à Paris et à travers l’Europe.
Régulièrement invité à diriger des orchestres prestigieux, Nicholas McRoberts est l’un des chefs d’orchestre Démos de la Philharmonie de Paris.
Son amour pour l'opéra, combiné à sa passion pour l'éducation musicale, l'a conduit à créer Opéra Biarritz afin d'instituer un pôle lyrique dans notre région.
Retenez bien les dates de ces concerts à ne pas rater :
- le vendredi 28 juin à 21h à l'église Saint-Nicolas de Capbreton
Réserver sur : https://www.helloasso.com/associations/ensemble-orchestral-de-biarritz/evenements/puccini-capbreton-28-06-21h
- et deux concerts le samedi 29 juin à 18h et à 21h à l'église Saint-Martin de Biarritz.
Réserver sur : https://www.helloasso.com/associations/ensemble-orchestral-de-biarritz/evenements/puccini-biarritz-saint-martin-28-06-18h
ou : https://www.helloasso.com/associations/ensemble-orchestral-de-biarritz/evenements/puccini-biarritz-saint-martin-29-06-21h
Tarif adulte 18 € / Réduit : Pmr, étudiants, chômeurs, -18 ans : 10 €
Tout semblait destiner Giacomo Puccini à la composition d’œuvres sacrées. La tradition familiale tout d’abord : le père de Giacomo, Michele Puccini, composait lui-même de la musique sacrée, et était organiste et maître de chœur à la cathédrale Saint-Martin de Lucques. À dix ans, le petit Giacomo chante comme soprano à la tribune de San Martino, et à l’Instituto Musicale Pacini où il se forme, c’est essentiellement la musique sacrée qu’on lui enseigne.
De fait, ses premières compositions ressortissent à ce registre : Mottetto per San Paolino « Plaudite Populi » (1877), Vexilla regis prodeunt (1878) ; Credo)… La Messa di Gloria, quant à elle, fut composée pour son examen à l’Instituto Musicale Pacini. Puccini y travailla de 1878 (composition du Credo) à l’été 1880. Son véritable nom est en réalité Messa a quatro voci con orchestra, mais elle fut rebaptisée ultérieurement Messa di Gloria en raison de l’importance du Gloria qui dure à lui seul 20 minutes, soit près de la moitié de l’œuvre tout entière.
La messe fut créée à Lucques, le 12 juillet 1880, en l’église San Paolino. Si la presse locale souligna le talent du jeune musicien, marchant dignement dans les pas de Puccini père, le musicien ne fit jamais éditer la partition. Il en réutilisa cependant deux pages, le Kyrie et l’Agnus Dei, respectivement dans Edgar (on entend le thème du Kyrie au premier acte de l’opéra) et Manon Lescaut (dans le madrigal du Musico à l’acte II : « Sulla vetta tu del monte« ). Si l’on excepte le concert de la création de l’œuvre en juillet 1880, la première exécution publique de la Messa di Gloria n’eut lieu qu’en 1951.
Si le style fugué et le traitement contrapuntique de certaines pages de la Messa di Gloria correspondent à ce que l’on est en droit d’attendre d’une œuvre musicale sacrée, ce qui marque aujourd’hui l’auditeur, au-delà de certains hommages évidents à Verdi (en particulier dans la fougue et le lyrisme des chœurs), c’est sans doute l’inventivité de l’écriture, la richesse du coloris orchestral, déjà éclatant et très varié, et d’une manière générale le dramatisme de certaines pages mais aussi de l’œuvre dans sa structure générale, qui progresse par fort contrastes (recueillement du Kyrie, jubilation du Gloria, lyrisme tendre du « Gloria agimus tibi », sérénité de l’Agnus Dei), juxtapositions de tensions dramatiques tantôt exacerbées, tantôt rompues pour mieux susciter l’émotion. Une émotion que d’aucuns jugeront peut-être plus profane que sacrée, mais qui laisse dans tous les cas présager le talent à venir, qui éclatera de manière exceptionnelle quelques années plus tard au théâtre : en 1884 avec Le Villi, en 1889 avec Edgar, et surtout en 1893 avec Manon Lescaut, premier opus majeur d’une succession interrompue de chefs-d’œuvre qui conduira Puccini aux portes du XXe siècle et de la modernité musicale avec Turandot, créé en 1926, deux ans après la disparition du compositeur.