Notre collaborateur l’abbé François-Xavier Esponde, aumônier du Funérarium de Bayonne, avait indiqué que les 3 et 10 juillet la chapelle du funérarium avait fait l’objet d’un cambriolage suspect :
« Les objets du culte pour les obsèques, chandelier, bénitier, encensoir, livre des funérailles, croix de l’autel ont été subtilisés.
Ils ont disparu une semaine durant jusqu’au vendredi de la même semaine.
Ils avaient été jetés de l’autre côté du mur mitoyen de l’ancienne maison des Dominicaines, rue Baltet, puis récupérés par la direction des PFG ».

Le 10 juillet, c’est la voiture de l’aumônier qui a vu ses 4 pneus crevés dans la nuit du 9 au 10 juillet. L’abbé Esponde a peine à comprendre les faits.
Une première plainte a été déposée contre X par les PFG administrant la chapelle.
Une seconde par l’abbé Esponde lundi 11 juillet au matin auprès du Procureur de la République comme demandé.
Le devis des dégâts occasionnés à sa voiture s’élève à 550 euros auprès du garagiste Lafontaine avenue Paulmy pour réparation.

« Violation de la chapelle, dégradation de l’encensoir, de la voiture représentent des préjudices dont je ne comprends les mobiles à cette heure », indique l’abbé Esponde qui a fait connaître « ces faits qui constituent pour moi un préjudice moral tout autant que matériel ».

Pour sa part, dans sa réponse à l’abbé Esponde, le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray a qualifié « cet acte profanatoire d’inadmissible. J’en prends bonne note et espère que la justice saura appréhender les coupables ».

Rappel de quelques faits, devenus hélas trop fréquents :

- En novembre 2019, une voiture-bélier avait défoncé une porte de la cathédrale d’Oloron-Sainte-Marie (classée au patrimoine mondial de l'UNESCO) : les voleurs avaient dérobé des objets de grande valeur (calices, ostensoirs et un trésor d’orfèvrerie d’une valeur inestimable ayant appartenu aux évêques d’Oloron). D’autres objets avaient été brisés et abandonnés sur place. Parmi les objets précieux emportés, une chape liturgique, deux dalmatiques et deux manipules d’un même ensemble datant du XVIème siècle dont le roi François Ier avait fait cadeau à l’évêque d’Oloron. Le maire d’Oloron évoquait à ce propos un « préjudice considérable : en dehors des conséquences économiques, on vole aux habitants d’Oloron-Sainte-Marie tout un pan de leur patrimoine », avait estimé Hervé Lucbéreilh.
- deux mois plus tard, à Pau, cinq statues de la Sainte Vierge avaient été retrouvées renversées et brisées dans trois églises de la paroisse (Notre-Dame, Saint-Martin et Saint-Jacques)
- quelques jours plus tard, d'autres statues de la Vierge avaient été vandalisées dans quatre églises du Béarn, à Lons, Artix, Denguin et Mourenx. 
- à Bayonne il y a une décennie, le trésor de la cathédrale conservé dans un coffre de la sacristie fut pillé le temps d’une nuit de cauchemar. Calices, objets de piété, orfèvrerie furent dilapidés et disparurent dans le paysage sans qu’à ce jour on ne mit la main sur leurs auteurs.

… Et dans le monde :

Ce vandalisme en Béarn et à Bayonne s’inscrit hélas dans une longue série en France où le ministère de l'Intérieur avait recensé en 2018 1 063 actes antichrétiens. Sur la même période, 875 églises avaient été vandalisées. 

Et dans le monde en 2022, 360 millions de chrétiens ont été confrontés à la persécution, à la déportation et à la privation, selon The Christian Post, sur la base des données du rapport World Watch List qui est publié chaque année par l'organisation caritative internationale chrétienne de défense des droits de l'homme Open Doors qui rapporte également que le nombre de chrétiens déplacés dans le monde avait atteint un record de 100 millions dont une grande partie fuyait la violence islamiste dans la région du Sahel, au Nigeria et dans d'autres pays africains.

Le 5 juillet dernier, l'International Christian Concern (ICC) a publié l'anti-rating Persecutor of the Year 2022 - une étude sur la persécution des chrétiens dans différents pays du monde : les trois premières positions ont été occupées par l'Iran, le Nigeria et l'Afghanistan.

En 2021, 5 898 croyants sont morts pour leur foi : 6 175 chrétiens ont été détenus, arrêtés, condamnés ou emprisonnés et 3 829 personnes ont été enlevées. Le gouvernement algérien a fermé 13 églises et compte en fermer 7. 
En Irak, la communauté chrétienne est passée de 1,4 million en 2003 à moins de 250 000. 
Et ne parlons pas des orthodoxes persécutés sur leur terre du Kossovo par les Albanais musulmans, des méfaits de l’hindouisme radical aux Indes et même à Jérusalem où en décembre dernier, treize patriarches et chefs d’Églises chrétiennes avaient publié une déclaration alertant les autorités et l’opinion publique de la menace que représentait pour la présence chrétienne en Terre Sainte l’activité de groupes radicaux ; ils citaient « des faits de violences physiques et d’offenses contre des membres du clergé, des agressions contre les églises chrétiennes, des actes de vandalisme sur des sanctuaires, des attaques à l’intégrité et à l’identité culturelle du quartier chrétien de la vieille ville, leur but étant, au final, de chasser la communauté chrétienne de Jérusalem » / voyez notre article :                                          https://baskulture.com/article/jrusalem-les-glises-demandent-une-zone-chrtienne-spciale-de-patrimoine-culturel-4453 

Mais nos terres (anciennement) chrétiennes ne sont pas de reste : le député européen Emmanuel Frangos avait récemment attiré l'attention sur l'intolérance croissante envers les chrétiens en Europe, accompagnée de fréquents actes de vandalisme. Nous venons de voir hélas que nos terres basques et béarnaises n’échappaient guère à cette « épidémie » de vandalisme et de christianophobie...