Vendredi 19 janvier à 15h, conférence de l'Université du Temps Libre de Bayonne au Centre municipal de réunions (10 rue Sainte-Ursule, à Saint-Esprit). Beñat Zintzo-Garmendia, Docteur en Histoire du Pays Basque, présentera : Olentzero ou Noëls en Pays Basque : Fête chrétienne ou survivance "inconsciente" du paganisme ?
Cette conférence (tout public) associera constamment les fêtes chrétiennes de la naissance du Christ et, l'émergence de plus en plus avérée de la "tradition" d'Olentzero.
Aujourd'hui, l'arrivée d'Olentzero pourtant en apparence on ne peut plus éloigné du "traditionnel" Père-Noël ou Coca-Cola, est espérée par une multitude d'enfants et de plus grands. Historiquement et en certains lieux du Pays Basque, Olentzero n'était pas franchement souhaité… parfois, il pourrait avoir de légères ressemblances avec le père fouettard.
Aujourd'hui, Olentzero est suivi, accompagné devrais-je dire de son alter ego : Mari Domingi, une belle femme... Mais en Pays Basque se contente-t-on d'une seule fête de Noël par an ? Nous nous plongerons dans la tradition de la bûche de Noël si ardente et si ardemment espérée.
Il s'agira d'analyser quelques unes des grandes pratiques populaires païennes autour de la renaissance du soleil, lors du solstice d'hiver. Dans le long combat pour la vie, les hommes n'ont eu de cesse que de se protéger symboliquement, tout en y croyant fréquemment.
C'est ainsi qu'autour de la merveilleuse date de Noël, se greffent une multitude de fêtes toutes émotionnellement chargées d'attente, liée au renouveau du soleil ou à sa victoire sur la nuit.
C'est la victoire de la Vie, et la naissance de l'Enfant Jésus en est la plus belle apothéose. Simultanément c'est l'heure du réveil à la vie, le soleil reprend sa course ascendante. Mais aussi l'arrivée des premiers jours de licence, de permissivité, de ce temps de liberté ou l'apogée aura lieu à Carnaval, essentiellement lors du Mardi Gras.
Cette joie non dissimulée renaissait à son tour dès le 26 décembre avec des jours assez particuliers parfois à la liberté totale, jusqu'à leur suppression, en raison des excès que les hommes s'autorisaient parfois...
Noël n'appartiendrait-elle pas à un rituel répété durant plusieurs semaines afin d'espérer une Nouvelle Année la plus propice possible pour les Hommes ?
Cette promenade à partir de fêtes chrétiennes qui se sont superposées à des rites païens protecteurs, ont souvent aujourd'hui perdu leur sens pour devenir d'importants moments festifs et plus encore de cadeaux.
Ou comment le capitalisme et l'attrait de l'argent ont transformé au fil des lustres, des moments indispensables pour conjurer le mauvais sort et vivre dans l'espoir du renouveau avec la fête chrétienne de la naissance de l'Enfant Jésus.
Ainsi en va-t-il un peu de même, d'Olentzero le charbonnier descendu de ses montagnes avec son charbon de bois. Ce personnage devenu emblématique du Pays Basque est de plus en plus transformé en Père Noël du Pays Basque, apportant les cadeaux. Or il ne semble jamais avoir été cela, même si la modification du sens du personnage est éminemment sympathique. A l'inverse le personnage du Tio de Nadal en Catalogne, ressemble un peu plus au classique Père Noël, mais lui est battu...
Alors, pour atteindre cette espérance de nombreux rituels s'étirant au moins sur un mois sont mis en place afin que tout fonctionne. D'où ces fêtes, ces mythes à répétition et aux symboliques quasi-identiques. Loin de se concurrencer ces fêtes sont agrégatives et permettent d'arriver à l'apothéose. A des rites païens ont été substitués des fêtes chrétiennes...