0
La Langue Basque
Bayonne : Marguerite de Navarre au Musée Basque avec Euskaltzaindia
Bayonne : Marguerite de Navarre au Musée Basque avec Euskaltzaindia

| Baskulture / Alexandre de La Cerda 628 mots

Bayonne : Marguerite de Navarre au Musée Basque avec Euskaltzaindia

C'est le jeudi 30 novembre à 18h que sera présenté au Musée Basque le livre d’Ixabel Etxeberria "La reine Marguerite de Navarre (1492-1549), lettres et pièces de théâtre"
Organisée par l‘Académie de la langue basque Euskaltzaindia, en partenariat avec la Mairie de Bayonne et le Musée Basque, la conférence se déroulera en langue basque avec traduction simultanée et sera suivie d’un apéritif.

Quant à l’ouvrage d’Ixabel Etxeberria, il est édité par Euskaltzaindia en collaboration avec l'Office Public de la Langue Basque.
En mettant en lumière la vie et l’œuvre de Marguerite Reine de Navarre, l’auteur a voulu montrer la place importante qu’occupaient les femmes dans la politique et la culture européennes au XVIème siècle, vu de la Navarre. Cet ouvrage dévoile aussi que le théâtre était très présent dans le travail de Marguerite.
Originaire d’Urrugne, Ixabel Etxeberria est docteur en langue basque et en littérature basque.

J'avais eu l'occasion d'évoquer cette remarquable figure de la Renaissance au cours de ma conférence "Les Pyrénées, de l’Impératrice Eugénie à Edmond Rostand", prononcée à Cambo en la demeure du grand écrivain dans le cadre du Festival Musical et Littéraire d’Arnaga et illustrée musicalement par le ténor Ramuntxo Luberriaga. 
J'y relatais que c’est à la suite de son mariage en 1527 avec Henry d'Albret, deuxième du nom, fils de Jean, roi de Navarre et de Catherine de Foix, que la soeur du roi de France François Ier était partie rejoindre ses nouvelles terres... 
Marguerite de Navarre avait-elle emporté vers son premier séjour dans la rude capitale béarnaise les chroniques dont Froissard avait enluminé la cour de Gaston Febus ? 
À ce qu'il paraît, l'austérité de la bibliothèque qui l'y attendait était à l'image de la résidence de son nouvel époux, à peine un village de trois ou quatre rues avec une église, que dominait la masse gigantesque du château dressé sur son promontoire caparaçonné de pierre : la vision n'avait certes rien d'attrayant aux yeux de la délicate sœur de François Ier, accoutumée aux raffinements de l'architecture et de l'esprit de la Renaissance sur les bords de Loire... 

Mais pendant que son époux Henry d'Albret, roi dépossédé de la Navarre d’Outre-Pyrénées annexée par Ferdinand d’Aragon, mais resté seigneur souverain de Béarn et de la Basse-Navarre rêvait de reconquérir ses terres perdues d'outre-mont avec l'aide hypothétique de son beau-frère François Ier, Marguerite se laissa gagner par la beauté des lieux... 
Femme parmi les plus instruites de son temps, Marguerite de Navarre avait fait de la Cour de Navarre (ou de ce qu’il en restait après les annexions de Ferdinand d’Aragon) et de sa capitale, Pau, un foyer de l’humanisme de la Renaissance en y faisant venir les « gentilshommes les mieux faits et les mieux enlangagiés », savants, poètes, peintres et musiciens, toute une brillante élite d’artistes et de littérateurs que Marguerite nourrissait et protégeait d’une main royale, parmi lesquels son valet Clément Marot.
Et, tout en ornant de jardins le château de Pau, ou pendant ses séjours aux Eaux Bonnes, elle se plut, avec ses compagnons, "d'aller tous les jours, depuis midi jusques à quatre heures, dedans ce beau pré, le long de la rivière du Gave, où les arbres sont si feuillus que le soleil ne saurait percer l'ombre ni échauffer la fraîcheur ; là, assis à nos aises, dira chacun quelque histoire qu'il aura vue ou bien ouï dire à quelque homme digne de foi. Au bout de dix jours auront parachevé la centaine."

Et à l'heure où s'ébauchait ainsi l'Heptaméron, son célèbre ouvrage dans la droite lignée de Boccace, Bernat d'Etchepare, vicaire bas-navarrais de l'évêque de Bayonne et qui fut un temps emprisonné à Pau par le beau-père de Marguerite, obtenait du Parlement de Bordeaux le privilège d'éditer son « Linguæ Vasconum Primitiæ », premier livre imprimé en langue basque (1545)... 

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription