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Religion
Basilique saint Pierre à Rome : ouverture de la Porte Sainte par le pape François
Basilique saint Pierre à Rome : ouverture de la Porte Sainte par le pape François

| François-Xavier Esponde 913 mots

Basilique saint Pierre à Rome : ouverture de la Porte Sainte par le pape François

Eglise pontificale ou jubilaire Saint-Pierre de Rome remplit cette mission historique de demeurer l'église originelle de la chrétienté et phare de la présence de la foi en ce lieu consacré des croyants. Aucune religion monothéiste ne survit à elle-même sans un constant retour à ses racines et des témoins qui l'ont assumé. L'année sainte ouverte le soir de Noël 24, le pape François pour la deuxième et dernière fois sans doute en raison de son âge en mesure l'intensité, en rappelant à l'Eglise sa vocation de porteur de l'espérance de demain. "Pèlerins d'espérance" à l'adresse des chrétiens du monde entier. Les situations de guerre ne manquent pas. Jérusalem et Bethleem n'ont pas connu de paix depuis un an, suivi d'une absence des pèlerins du monde en terre sainte.

L'histoire des origines de l'année sainte rappelle que la première fois, c'est en 1423 que le pape Martin V ouvrit les portes de la basilique Saint-Jean de Latran. Cette pratique ne fut appliquée à saint Pierre de Rome qu'à noël -1499, ainsi qu'aux autres basiliques papales, à savoir Sainte Marie Majeure, et Saint Paul hors les Murs. Un rite riche et pédagogique invite les fidèles à suivre le pape à entrer dans le lieu sacré et dans le mystère du salut dont Saint-Pierre de Rome est le monument emblématique.

Consacrée selon les volontés de l'empereur Constantin Ier et du pape Sylvestre Ier le 18 novembre 326 sur les ruines du Circus Vaticanus ou Cirque de Caligula et de Néron, là-même où furent martyrisés de nombreux chrétiens, Saint Pierre de Rome pose à la fois le site consacré, architectural et symbolique de l'Eglise pour l'histoire. 

Et sur des actes apocryphes mais convoqués par les historiens, Pierre y aurait été crucifié vers 65, la tête en bas en cet endroit. Sa tombe marquée de rouge un peu à côté se situant dans une nécropole serait sous l'autel de la basilique voulue par l'empereur Constantin Ier, de la "confession de saint Pierre". Les historiens ont veillé à préserver in situ les reliques de saint Pierre. Comme tout édifice sacré, la basilique connut son lot de pillages et d'incendies. les Sarrasins en 846, lors du pillage de Rome, puis les Normands en 1084 provoquèrent la tombée en ruine de l'édifice basilical au XIVème siècle, suite au départ des papes pour Avignon. Plusieurs tentatives de restauration eurent lieu autour de 1505. Finalement le pape Jules II décida de reconstruire un édifice plus ample au fil d'un chantier long de 120 ans ! Abritant dans ses bas-fonds les grottes vaticanes, la tombe des papes et des illustres pères des origines chrétiennes. tel Ignace d'Antioche martyrisé à Rome autour de 107-113 ! Le style de l'auteur introduisit la définition de christianisme dans l'histoire des débuts du mouvement religieux encore en maturation.

Saint-Pierre de Rome attire le monde, et l'attrait mimétique des uns, mystique des autres, est exceptionnel. Les reliques, l'architecture, l'histoire du site contribuent à rendre palpable et visible la présence divine en cet espace sacré. En ce lieu tout est transcendance, majesté et infini. Les moyens modernes des diffusions par l'image des cérémonies pontificales, de consécrations de nouveaux cardinaux, de temps forts de la vie de l'Eglise fascinent et attirent le regard de la prière. Il s'y déroule un temps unique de l'histoire d'hier et du présent de la foi.

"Confiée tout d'abord à Bramante puis à sa mort à Raphaël en 1515 et à Michel-Ange, ce furent les grands auteurs de génie dès avant 1547 qui revisitèrent la basilique en la rendant deux fois et demi plus longue et trois fois et demie plus large que l'ancienne, avec la hauteur du dôme inspiré du plan du Panthéon de Rome dans une expression éclatante de la victoire du christianisme sur le panthéisme inspirant une verticalité vertigineuse", disent les chroniques d'art.

Cet ensemble repose sur une forme de croix grecque  symbole christique universel telle que voulue par Bramante et menée jusqu'à son terme par Michel-Ange "par amour de Dieu", de la part d'un septuagénaire  de ce temps ? On sait encore que la première partie de la basilique constantinienne fut détruite le premier jour de carême, le 18 février 1606, et la nouvelle basilique fut consacrée par le pape Urbain VII le 18 novembre 1626. Le propos symbolique de la citation de Jésus à Pierre, "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise" Mt 16,18 donnait sens à la parole évangélique pour tous les temps..

L'histoire récente de Notre Dame de Paris le confirme à sa façon !

Pour de nombreux esthètes, artistes ou passionnés de vie spirituelle, le lieu est et demeure le sujet patrimonial de l'histoire de l'humanité. et terre sacrée des chrétiens du monde. Il le sera à nouveau au cours de l'année sainte où, faute de se rendre à Jérusalem, au Liban, en Syrie, les croyants relieront à distance leur rapport avec la Terra Santa, depuis l'Europe vers l'Orient., par Rome.

En bien d'autres églises et cathédrales du monde, la statue de saint Pierre réalisée par Amolfo di Cambio, ou la copie de la piéta de Michel-Ange qui déverse sa grâce sur le monde, chacun pourra jouir de ce regard de beauté intérieure qui conduit le parcours de la vie de ce monde présent vers la Cité de Dieu !

Le Jubilé spirituel encouragé par François Pape régnant encourage chacun par ses moyens adaptés à faire ce chemin de conversion sans s'imposer ni imposer cet exercice aux autres. Basiliques, lieux de pèlerinages pléthoriques le rendent possibles. 

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