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Arcangues : les mariages de l'année
Arcangues : les mariages de l'année

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Arcangues : les mariages de l'année

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Philippe et Virginie Calderon ©
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Le cinéaste Philippe Calderon ©
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La belle église Saint-Jean-Baptiste d’Arcangues, si redevable aux seigneurs du lieu qui avaient cédé, à l’origine, une partie de leur domaine pour son édification, sert souvent d’écrin à de beaux mariages, et l’on conserve encore le souvenir de celui du comte de Paris en 2009. 
Cette année s’achèvera sur le mariage du cinéaste Philippe Calderon avec Virginie Delorme. 

Réalisateur, entre autres, des films : « Washoe, le singe qui parle avec les mains », « Retrouver Byzance », « Lorsque le monde parlait arabe », « Michel Foucault par lui-même », « La citadelle assiégée » « John von Neumann prophète du XXIème siècle »  et « 1984 ou Meilleur des Mondes ?  » diffusé dernièrement sur Arte, Philippe Calderon nous avait confié (« La Lettre du Pays Basque » du 20 mai 21) qu’il y a trois mois, il avait « ressenti avec sa future femme Virginie qui avait passé une partie de son enfance dans les Landes, un besoin de réunir les souvenirs épars de leurs vies dans un lieu qui les symboliserait tous. Et ils ont acheté une maison à Arcangues ! »

Car, encore jeune homme, il « pensait souvent au Pays Basque. Pourtant, je ne le connaissais pas, du moins physiquement. Mais paradoxalement, j’éprouvais la sensation du contraire. Pour être précis, j’en avais une connaissance orale, et cela de par mon enfance. Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands ayant investi la propriété de mes grands-parents maternels dans l’Aube, ma mère avait passé son enfance avec ses frères et sa sœur à Ustaritz et Saint-Jean-de-Luz. 
Enfant, j’ai donc beaucoup entendu parler du Pays Basque, où je n’avais jamais été, par ma mère et ses amis d’adolescence. Devenus adultes, ils se réunissaient à Paris, en général les 31 décembre. Lors de ces réveillons, j’avais l’impression « d’écouter » le Pays Basque. Certains étaient peintres, d’autres écrivains, ou encore musiciens, ou tout simplement des personnes qui aimaient leur culture. Ils étaient Basques et ma mère, ma tante et mes oncles ont été leurs condisciples. 

Une représentation du Pays Basque s’était donc peu à peu formée dans mon esprit. Adolescent, les souvenirs des conversations ont composé une mosaïque. Celle de souvenirs de souvenirs. Ceux des amis de ma mère et de ma tante, toutes les deux, devenues parisiennes. J’acquerrais ainsi la mémoire d’une mémoire. Celle d’un lieu, d’une région, d’un art de vivre non loin de la nature et de cités qui frappaient mon imagination, comme Bilbao, Saint-Sébastien, Hendaye, Saint-Jean de-Luz. J’imaginais ce continuum, comme un chapelet qui pour moi évoquait une unité culturelle dans la diversité des attitudes mentales et linguistiques propres aux villes espagnoles et françaises. 

A tout cela, ce sont ajoutés les limbes nébuleux de lointains récits familiaux. Un ancêtre de ma mère avait séjourné au Pays Basque pour aller demander la main de l’infante d’Espagne au nom de Louis XIV… Du coté de mon père, une branche de sa famille espagnole était devenue anglaise, et un ancêtre s’était fixé à Biarritz quelque temps... » 
Quant à l’achat de la maison à Arcangues, c’est le souvenir des conversations des amis basques de sa mère qu’il avait presque oubliées, et une part de hasard, qui firent se retrouver à Arcangues Philippe Calderon avec sa future épouse… Ou peut-être la nécessité de retrouver la mémoire des souvenirs d’enfance de ma mère ?
https://www.baskulture.com/article/le-cinaste-philippe-calderon-son-arrive-au-pays-basque-hasard-ou-ncessit-3922

Barth Derode et Alexandra La décapotable Delahaye des mariés ©AlexLC.JPEG
La décapotable Delahaye de Barth et Alexandra Derode ©AlexLC ©
Barth Derode et Alexandra La décapotable Delahaye des mariés ©AlexLC.JPEG
De g. à d. A. de La Cerda, Barth Derode, Matthieu Esnult et Yuri Revich.JPEG
Barth Derode et ses amis (à droite, les musiciens Matthieu Esnult et Yuri Revich) ©
De g. à d. A. de La Cerda, Barth Derode, Matthieu Esnult et Yuri Revich.JPEG

Parfum de Russie au mariage de Barth Derode

Le samedi 21 août dernier, c'est avec une grande ferveur que le père Dominique Sentucq avait célébré à l’église Saint-Jean-Baptiste d’Arcangues la cérémonie du mariage qui unissait Alexandra Bocquet à Barthélémy Derode.

Après l’homélie, dans la lumière feutrée de la petite église, la chorale Jarraiki dirigée avec enthousiasme par Gérard Ravon s'accompagnait des voix des invités du mariage, bien que masqués.
A la fin de la liturgie, un long cortège composé des membres des deux familles, des dames d’honneur en robe longue rouge accompagnées de jeunes hommes en fracs et des demoiselles d’honneur en blanc, toutes coiffées d’un  kokochnik  (coiffe russe à l’ancienne) au bras de leur petits cavaliers en kaftan rouge (manteau de cosaques) et chaussés d’espadrilles, défilait derrière le marié et son épouse.  Vêtue d’une robe blanche de dentelle et coiffée également d’un kokochnik orné de perles, à l’image d’une scène mythologique de Vanetsov (peintre russe 1848-1926), les mariées s’échappèrent dans une superbe voiture décapotable noire «Delahaye» des années 30, rappelant les Années Folles.

 Après la messe, la magie slave incarnée par la mariée - sa mère est née Elena Simatchiva en Russie - se poursuivait au château Bosquet où un orchestre folklorique russe accueillait les mariés et leurs nombreux invités qui avaient passé avec succès l’ «épreuve » des tests sanitaires rassurant ainsi le public avant de découvrir la demeure.
Et au bas de l’escalier Renaissance dans le hall d’entrée du manoir des Derode, les hôtes furent ensuite invités à y écouter le récital de deux célèbres solistes : le  violoniste russe Yury Revich et le pianiste Matthieu Esnult, originaire, lui, de Saint-Jean-de-Luz. Eparpillé en grappes de haut en bas dans cette haute cage d’escalier à l’excellente acoustique, le public averti goûtait entre deux gorgées de champagne cette féerie lyrique, applaudissant à tout rompre en particulier l'archet virtuose du violoniste dans la merveilleusement difficile "Carmen-Fantaisie" du compositeur et violoniste basque Pablo de Sarasate. 

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