Samedi 27 janvier à 20h au Théâtre Quintaou, Pianomusica, qui organise au fil des mois une saison consacrée au piano, produira le grand pianiste Bruno Rigutto pour une interprétation exceptionnelle de l’intégrale des Nocturnes de Chopin (dont on ne présente que très rarement l’intégralité).
Il n’est pas exagéré d’affirmer que « Bruno Rigutto est l’une des légendes du piano français ».
A sa sortie du Conservatoire, il est très tôt lauréat des concours Marguerite Long à Paris et Tchaikovsky à Moscou, présidé par Emil Gillels, qui aura tôt fait de le « repérer ».
Et sa rencontre à l’âge de dix-sept ans avec Samson François en fera l’unique élève et disciple du maître pendant une décennie.
Dès le début de sa carrière internationale, Bruno Rigutto sera invité par les plus grands chefs : Carlo Maria Giulini, Georges Prêtre, Lorin Maazel, Leonard Bernstein, Kurt Masur, et bien d'autres.
Chef d’orchestre et compositeur, il est à l’origine de plusieurs musiques de films et de théâtre, mises en scène par Bernard Murat ("Pygmalion" de George Bernard Shaw, "Célimène et le cardinal" de Jacques Rampal).
Pédagogue reconnu, il succédera à Aldo Ciccolini au Conservatoire de Paris où il enseignera pendant plus de vingt ans, continuant à former de nombreux jeunes solistes qui entreprendront une belle trajectoire musicale, tels Kotaro Fukuma (que l'on avait apprécié à Anglet l'année dernière), Romain Descharmes, et Guillaume Coppola (qui avait joué au « Biarritz Piano Festival » ainsi qu'au « Festival Ravel » ayant associé en 2017 le cinquantenaire de l’Académie aux 80 ans de la mort de Ravel.
Précisément, au sein de la musique française dont Bruno Rigutto est également un interprète reconnu, Ravel semble avoir sa préférence ; et parmi la quarantaine d'enregistrements de sa discographie, on rappellera le coffret regroupant la plupart de ses enregistrements chez Decca, de Haydn à Prokofiev.
Il y a trois ans, Bruno Rigutto avait publié un double CD avec l’intégrale des Nocturnes de Chopin. En plus des dix-huit pièces publiées en huit recueils dans le vivant du compositeur, le pianiste présente également les trois œuvres posthumes et place toutes les vingt-et-une pièces dans l’ordre chronologique.
Et à propos des « Nocturnes » de Chopin, n’avait-il pas admis qu’il « aimait bien l’ambiance du mot « nocturne ». La nuit, il y a des angoisses, des tristesses, des joies ou des rêves…. il se passe beaucoup de choses dans l’obscurité de la nuit. Pendant le sommeil, on rêve de quelque chose mais on ne s’en souvient pas au réveil. Il en reste cependant une image. Donc, les Nocturnes, c’est comme si on pénétrait dans le secret de l’âme que Chopin a voulu donner. Plus que dans les Ballades ou les Sonates où il a fait quelque chose de plus démonstratif, les Nocturnes, c’est comme si on va à l’intérieur de son être, comme si on perçait son secret. Or, on n’a pas compris beaucoup de choses chez Chopin, malgré notre connaissance sur sa biographie. Les Nocturnes sont ses poèmes, comme ceux d’Apollinaire, de Rimbaud, de Tchekhov ou de Pouchkine… Quelque chose de très secrets, que seules les personnes qui sont dans le même état d’esprit peuvent comprendre véritablement ».
Dans son « Dictionnaire amoureux de la Musique », Olivier Bellamy note : « dès qu’il est au piano, on est suspendu… à ses lèvres, car il chante avec les doigts. Comme disait Samson François : « On ne joue pas avec les deux mains, mais avec dix doigts. Chaque doigt est une voix qui chante ».
Samedi 27 janvier à 20h au Théâtre Quintaou, entrée 45 € et 35 € / tarif réduit 30 € et 25 € (demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA et de l'AAH - Pièce justificative obligatoire) / vente à l'office du tourisme d'Anglet (tél. 05 59 03 77 01) ou en ligne : https://tinyurl.com/rigutto