Après deux années dans un contexte difficile, Biarritz a renoué de magistrale façon (grâce à toute l’équipe qui œuvre pour le festival) avec sa semaine consacrée aux cinémas et cultures d’Amérique Latine dont la 31e édition s’est déroulée du 26 septembre au 2 octobre.
Il est de coutume d'affirmer que l’on ne change pas l’équipe qui gagne. Et justement aux côtés de Serge Fohr, Président du festival, un nouveau Délégué général en la personne de Jean Christophe Berjon avec lequel cette 31e édition s’est mise sur son 31. Rien de changé en ce qui concerne les thèmes du festival, du cinéma plein les yeux (et les oreilles) avec des films en compétition dans trois catégories (Fiction long métrage, Documentaire long métrage, Court métrage), un focus consacré à un pays (le Brésil cette année à l’occasion du deuxième centenaire de son indépendance), les rencontres professionnelles du BAL LAB, les rencontres littéraires axées bien sûr sur l’actualité et les auteurs latino-américains, les rencontres de l’IHEAL (Institut des Hautes Etudes de l’Amérique Latine), les rencontres économiques de l’Institut des Amériques. Et bien entendu, les musiques à écouter, les danses à apprendre et à pratiquer, les cuisines à déguster au Village, l’artisanat qui font partie intégrante de la Culture.
Programmes suivis à la lettre, avec – n’était-ce pas une édition un peu spéciale – des petits Plus ajoutés au programme, telle cette représentation de son nouveau spectacle offerte par Rufus – homme multi casquettes, à la fois membre du jury et acteur – cette séance de cinéma de La caja, dernier film de Lorenzo Vigas, offerts gratuitement au public (aux premiers inscrits ou arrivés à l’entrée de la salle de spectacle…). Comme chaque année, soirées animées et endiablées au Village et un concert exceptionnel du trio Azymuth (il parait que cela se prononce azimoutch) à la Gare du Midi. Le Brésil et la musique (moderne) brésilienne étaient vraiment à l’honneur. De même pour la programmation du focus consacré à ce pays géant.
Festival égale compétition, donc jurys pour départager les quelques dix films concourant dans chaque compétition. Comme chaque année quelques 400 travaux avaient été envoyés et visionnés pour la sélection, jugée excellente par les jurys concernés. Nouveauté qui ne demande qu’à être renouvelée l’an prochain, un nouveau prix décerné par le jury des Biarrots.
Lors de la soirée de remise des prix, le décompte du nombre de festivaliers n’était pas encore connu avec certitude. 25.000 entrées pour le moins, dont quelque 4.000 scolaires. Une sélection dans un festival est importante pour un professionnel du cinéma, un prix attribué, c’est une meilleure assurance d’être programmé sur grand ou petit écran, en salle, sur une plateforme ou sur une chaine de télévision. Les femmes et les enfants très présents sur les écrans ont, semble-t-il, particulièrement touché les membres des jurys.
Le palmarès 2022
Fictions
Le jury était composé de Éric Lartigau (président du jury, réalisateur - France), Éléonore Bernheim (comédienne - France), Rufus (comédien - France), Charlotte Uzu (productrice - France) et Lorenzo Vigas (réalisateur - Vénézuela).
- Abrazo du meilleur film, doté d’une aide à la distribution de 7000€ à Los Reyes Del Mundo de Laura Mora (Colombie)
- Prix du jury, doté d’une aide à la distribution de 3000€ à Punto rojo de Nicanor Loreti (Argentine)
- Coup de coeur du jury à Daniela Marín Navarro pour son interprétation dans Tengo sueños eléctricos
- Prix des biarrots, doté par l’hôtel du Palais de 1500€ au réalisateur à La hija de todas las rabias de Laura Baumeister (Nicaragua)
Le jury du Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma était composé de Pierre Murat (Télérama), Bernard Payen (Arte) et Juliette Goffart (Études, Sofilm). Le lauréat est La hija de todas las rabias de Laura Baumeister (Nicaragua)
Le Prix du public fiction a été décerné à 1976 de Manuela Martelli (Chili)
Documentaires
Le jury était composé de Nicolas Philibert (président du jury, réalisateur - France), Gabriela Trujillo (Cinémathèque de Grenoble) et Jean-Pierre Duret (ingénieur du son, réalisateur - France).
- Prix du meilleur documentaire, doté par France Médias Monde de 2500€ attribués au réalisateur du documentaire Retratos del futuro, Virna Molina (Argentine)
- Prix du Jury étudiant de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine doté de 1200€ attribués au réalisateur de Alis, Clare Weiskopf et Nicolas Van Hemelryck (Colombie)
- Prix du public documentaire également à Alis de Clare Weiskopf et Nicolas Van Hemelryck (Colombie)
Courts métrages
Le jury était composé de César Diaz (président du jury, réalisateur - Guatémala/Belgique), Aurelie Chesné (conseillère de programmes de France Télévisions - France) et Jean-Charles Mille (MPM Premium - France).
- Prix du meilleur court métrage, doté par France Télévisions à Fantasma Neon de Leonardo Martinelli (Brésil)
- Mention spéciale à La balahna de Xóchitl Enríquez Mendoza (Mexique)
BAL-LAB
Le jury était composé de Nadia Turincef (productrice, Easy Riders Films), Jérôme Dopffer (producteur, Iwaso Films) et Damien Megherbi (producteur, distributeur, Les Valseurs).
- Bourse d’aide au développement du CNC d’un montant de 5000€ pour Los Pájaros / The Birds de Fabian Hernández (Colombie)
- Prix Bal-Lab documentaire consistant en la traduction en français du scénario pour Cuando todos se vayan / When they all are gone de Felipe Rodríguez Cerda (Chili)
- Prix Bal-Lab fiction consistant en la traduction en français du scénario pour These all were fields / Todo esto eran mangas de Daniela Abad (Colombie)
- Prix Cristal Publishing d’aide à la création d’une musique originale, d’un montant de 3000€ pour Fantasma Neon de Leonardo Martinelli (Brésil)
- Prix de Post-Production - 5 jours d’étalonnage d’une valeur de 3000€, offerts par Lily Post-Prod (Bordeaux) pour Esencia Habana / Essence of Havana de Lui Ernesto Doñas (Cuba)
- Prix de Post-Production - 6 jours de mixage d’une valeur de 3000€ offerts par l’Alhambra Studios (Rochefort) pour La primavera de los Anacoretas / The Spring of the Anchorites d’Andrés Kaiser (Mexique)
Dans les salles de projection les rideaux se sont refermés, les lumières se sont rallumées, les spectateurs ont eu l’opportunité de revoir certains films primés, de profiter une dernière journée des animations, stands de restauration et d’artisanat sous le soleil biarrot. Très vite pour le comité de sélection débutera le travail de visionnage des films pour la 32e édition, en 2023.