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23-F, une journée (presque) ordinaire à Donostia
23-F, une journée (presque) ordinaire à Donostia

| Manex Barace 894 mots

23-F, une journée (presque) ordinaire à Donostia

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Quarante ans jour pour jour après la tentative du coup d’État du 23 février 1981, connu en Espagne comme 23-F, perpétré par des officiers de l’armée et marqué par l’assaut du Congrès (chambre basse du Parlement espagnol, ndlr.) au moment de l’élection à la présidence du gouvernement espagnol par les députés, voyez notre article

https://baskulture.com/article/la-tentative-de-coup-detat-du-23-f-vue-par-le-directeur-de-radio-loyola-3740

... il faisait une belle journée quasi printanière dans la capitale de la province du Gipuzkoa. Une journée idoine pour le tourisme, hélas quasiment inexistant, alors que les établissements de restauration, les lieux dédiés à la culture, les commerces sont ouverts mais peu fréquentés, en raison des dispositions sanitaires - actuellement moins strictes qu’en France - et des interdictions de déplacement - sauf motif impérieux et justifiable en cas de contrôle. Rappelons une fois encore que le franchissement de la frontière n’est autorisé uniquement que pour certains déplacements et que seuls les frontaliers (demeurant à moins de 30 kilomètres de la muga) peuvent éventuellement y prétendre, toujours avec un justificatif reconnu (le tourisme ou les achats outre-Bidassoa n’en font pas partie !). 

Heureux donc qui a la possibilité de profiter de quelques heures passées à Donostia. Force est de constater que c’est loin d’être la cohue dans la vieille-ville, si prisée habituellement à l’heure du traditionnel paseo/poteo. Point de langues entendues dans la alde zaharra, outre l’euskara et le castillan, au grand dam des commerçants. Port du masque plutôt bien respecté, quelques rappels à l’ordre si nécessaire (nez découvert par exemple dans le Topo ou dans les bus urbains) par les agents de police municipale ou de sécurité privée. Le temps clément et le soleil bien présent incitent à boire un verre à l’extérieur des bars. Et cela tombe plutôt bien puisque cela n’est pas possible au comptoir. Alors, entre amis autour d’une table (quatre au maximum actuellement) l’un d’eux se dévoue et se charge du service des boissons. Dans les restaurants ouverts, service en terrasse également, sauf lorsque la salle est très bien ventilée. Et le masque ne tombe que pour boire ou manger, immédiatement remis en place après.

Les lieux culturels, et c’est heureux, souffrent un peu moins (actuellement) qu’au nord de la Bidassoa, ayant repris leur office, avec des jauges d’accueil très basses. Il est bien regrettable de ne pouvoir profiter à sa guise des nombreuses animations et expositions actuellement proposées. Par chance les plus intéressantes, actuellement ouvertes au public, sont programmées pour plusieurs mois encore.

C’est le cas par exemple au Musée San Telmo, avec l’exposition de photos « Entre el humo y la bruma », leg de la famille du photographe donostiar Sigfrido Koch Bengoechea (1908-1973). La majorité des clichés, relatifs à la Guerre civile espagnole au nombre de 96, sont inédits, d’autres (55) avaient fait l’objet d’un livre intitulé sobrement País Vasco. Jusqu’au 23 mai 2021. 

S’il ne fallait franchir les portes de San Telmo qu’à une seule occasion cette année (Dieu nous en préserve), attendons avec patience la date du 25 juin, ouverture de l’exposition consacrée au premier tour du monde (1519-1522) réalisé par le getariar Juan Sebastián Elcano. L’exposition coproduite par l’Acción Cultural Española, l’Archivo General de Indias, la Diputación Foral et le musée donostiar devait être accrochée l’an passé à Saint-Sébastien quelques mois après avoir obtenu un grand succès à Séville. Sa richesse provient du fait qu’elle rassemble pratiquement la totalité des documents originaux conservés à ce jour de cette grande aventure maritime humaine. Entre autres trésors, la lettre écrite de la main d’Elcano adressée à l’empereur Charles Quint, à son arrivée avec les 17 autres survivants de l’expédition au port de Sanlúcar de Barrameda, ainsi que le testament dicté à Miguel de Urdaneta alors qu’il agonisait au milieu de l’immensité de l’Océan Pacifique au mois de juin 1526. S’y ajoute, entre autres, le Traité de Tordesillas « partageant » les territoires transocéaniques connus et à découvrir entre Espagne et Portugal, alors les deux principales puissances maritimes du monde occidental. Ou encore l’énumération des denrées chargées dans les soutes des navires partis de Séville en 1519 et même la liste des 238 marins participant à l’aventure… L’exposition sera ouverte durant trois mois.

Le Museo San Telmo est ouvert du mardi au dimanche, de 10 heures à 20 heures.

Ouvert du mardi au dimanche de 12 heures à 14 heures et de 16 heures à 20 heures (entrée libre), le Kursaal accueille jusqu’au 25 avril des œuvres de Marina Núñez, une exposition conçue spécifiquement pour les salles du Kubo Kutxa. « Sin piel » (sans peau) traite à la façon de l’artiste d’identité, de frontière, de dialogue, entre ce qui est connecté, limité ou pas, ouvert, en éliminant cette frontière, cette barrière, qui nous isole de l’extérieur, à savoir la peau. Principalement des œuvres audiovisuelles projetées sur les murs des salles, que l’on apprécie avec du recul. Des pièces de toile et papier, en 3D, à visionner au contraire de près pour en apprécier la finesse. Des créations des années 2018 à 2021. Depuis sa première exposition personnelle au Musée Reina Sofia de Madrid en 1997, le travail artistique de Marina Núñez a fait le tour des grands musées espagnols. Elle avait exposé en 1998 à l’espace culturel Koldo Mitxelena. Professeur à la Faculté des Beaux-Arts de Vigo, elle participe également à des expositions collectives à travers le monde. A noter que les illustrations que nous pouvons proposer sont « figées » alors qu’il s’agit de projections en 3D animées…

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Répondre à () :

Alan Abeberry | 27/02/2021 09:58

Alaia naiz hegoaldean kultura jarrai da. Heureux qu'en hegoalde la culture résiste. Mila esker badakit nola egunez muga pasa

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