A partir du 21 juin, dans le cadre de son centenaire, le Musée Basque et de l’histoire de Bayonne présente l'exposition des 100 ans du musée en montrant 200 objets emblématiques autour desquels les évènements se sont enchaînés au fil du temps. A l’occasion de ce centenaire, la conservatrice du musée Basque, Sabine Cazenave, et son équipe, rappelleront l’histoire de la fondation de cette institution emblématique du Pays Basque.
Le Musée Basque et de l’histoire de Bayonne possède plus de 70.000 objets, des documents et des œuvres d’art relatant la vie du Pays Basque, de son identité et de ses traditions, du rôle que jouait le port de Bayonne au XIXème siècle. Une partie seulement de ces collections sont exposées dans les vingt salles du musée sur trois étages. De quoi faire un voyage dans le temps et dans l'histoire de la région.
A l'origine, la maison Dagourette fut d’abord une maison de négociant et un entrepôt portuaire jusqu'en 1640.
Cependant, la première mention attestée de cette maison remonte au début du XVIIème siècle : Mgr Fouquet évêque de Bayonne de 1638 à 1642 et frère du célèbre Surintendant des Finances sous Louis XIV y installa l'ordre des Visitandines. Ces religieuses y séjourneront jusqu’en 1680.
De 1664 à 1867, cette maison devint un hôpital civil sous le nom de Saint-Nicolas puis de Saint-Léon.
L'un des services offerts par cet hôpital était l'accueil d'enfants abandonnés rue Marengo, entrée principale de la maison Dagourette avec à sa droite, une fenêtre remplacée aujourd'hui par le vitrail de Charles Carrère relatant la scène du bébé déposé dans un couffin.
Au fils du temps, l'idée d'un Musée basque avait été énoncée au congrès d'ethnographie et d'art populaire consacré à la tradition basque qui s'était tenu en 1897 à Saint-Jean-de-Luz. Puis il y eut la guerre de 14 ; et finalement, ce n'est qu'en 1922 que la municipalité de Bayonne acquit la maison Dagoutette pour y fonder le Musée basque et de la Tradition bayonnaise mis en place en février 2024.
Son premier directeur William Boissel, nommé de 1922 à 1955, était un officier à la retraite originaire de Bordeaux et membre de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne. Entouré des bienfaiteurs du musée, il insista sur l'aspect essentiellement rural qui selon lui permettait de mieux conserver les traditions face à l'industrialisation. De cette époque dataient les façades d'antan, blanchies à la chaux, les jardinières de géraniums et les volets rouges posés pour donner à cette construction un air néo-basque, presque campagnard, que nous lui avons connu dans notre jeunesse.
L’entre-deux-guerres est la période faste de la création régionaliste en Pays Basque. L’épanouissement et la diversification de l’architecture néo-basque, apparue autour de 1900.
En 1939-1940, la maison sera momentanément occupée par le Foyer du Soldat. Puis le Secours National s'y installera, les collections seront mises à l’abri à Saint-Sever en Chalosse. En 1946, la guerre terminée, elles sont réinstallées dans la maison Dagourette où elles se trouvent aujourd’hui. Jean Ithurriague fut nommé conservateur du musée de 1955 à 1960.
Dans les années 1960 et 1970, le paysage culturel est en plein renouveau : fondation d’IKAS pour l’enseignement de l’euskara en 1959, renaissance du chant populaire avec Michel Labéguerie, création du basque unifié en 1968, ouverture de la première ikastola en 1969, etc. procureront de nombreux thèmes à son nouveau directeur, Jean Haritschelhar, qui dirigera le musée de 1962 à 1988.
Le Musée Basque sauvé des eaux !
En 1988, après un poste de chargé de mission à la Fondation Mitsukoshi (Paris-Tokyo), Olivier Ribeton fut nommé à la tête du Musée Basque et de l'histoire de Bayonne jusqu'en 2020.
Aussi, quand le jeune conservateur reprit le Musée Basque, l’édifice « prenait l'eau » : la Nive s'infiltrait dans les murs et les termites rongeaient les charpentes.
« Nous avons failli perdre la maison Dagourette », se souvient Olivier Ribeton. Au début des années 90, ce dernier réussit à faire classer monument historique la demeure du XVIIème siècle. Dès lors, la municipalité reçut des aides à cet effet. Après douze ans de travaux pharaoniques, l’ancienne maison fut métamorphosée et , les toiles endommagées restaurées, sous la direction des architectes des Bâtiments de France, Bernard Voinchet pour la partie ancienne et Bernard Althabegoity pour la partie moderne.
La présentation des collections fut entièrement renouvelée. Les sept provinces basques, réparties de part et d'autre de la Bidassoa, les sculptures du groupe contemporain Gaur - de Nestor Basterretxea ou de Jorge Oteiza – seront mises en lumière et intégrées parmi les traditionnels objets symboliques de la culture basque, ainsi que ses 50 000 gravures et tableaux et sa bibliothèque de 30 000 livres.
Depuis sa réouverture en 1998, à l’occasion de l’exposition « Pilota Gogoan », le Musée Basque recueille régulièrement d’importantes donations : en 2012, le legs du maître-verrier Charles Carrère. Deux ans plus tard, le Musée reçoit une partie des cartons du célèbre maître-verrier Jean Lesquibe avec lequel Charles Carrère avait travaillé.
Commissaire d'expositions, archiviste et historien, Olivier Ribeton a ainsi fait revivre la bâtisse en y organisant des expositions, à l'image de celle consacrée à Ramiro Arrue, encore peu connu à l'époque, qui lui donna l'occasion de publier en 1991 une étude illustrée de 328 pages chez J&D éditions.
Parmi ses expositions phares, en 2014 « l'ombre de l'Empereur, la guerre oubliée, Bayonne 1814 ». Cinquante anglais s'étaient rendus à l'exposition afin de rappeler la bataille de Bayonne avec les troupes de Wellington !
Cette rétrospective fut suivie de « la Grande Guerre, Bayonne et le Pays Basque » qui commémorait la guerre de 14-18 et ses conséquences douloureuses, un thème sur la guerre qui sera personnalisé avec l'exposition « Pablo Tillac 1918 et 1945 » !
On se souviendra également de « 1660, Traité des Pyrénées, politique et famille, l'esprit de Velázquez » rassemblant les plus grands peintres du temps au Musée Basque et attirant un nombre record de visiteurs au musée, ainsi que celle qui suivit : « Un air de Famille, les portraits d'enfants Gramont ».
Seul grand regret, l'ancien conservateur et président de l'association Gramont aurait tant souhaité que la collection Gramont revienne à Bayonne comme l'avait promis son maire, Me Etchegaray.
Depuis 2019, la nouvelle conservatrice en chef Sabine Cazenave, d'origine basco-béarnaise (la Soule et Orthez), ancienne conservatrice en chef du Département du Musée d'Orsay, a restructuré le Musée Basque et d'Histoire de La Ville de Bayonne. La salle d’accueil et la boutique ont été réaménagées de façon conviviale.
La salle Xokoa est dédiée aux conférences hebdomadaires du jeudi et la salle Argitu aux scolaires.
La première exposition estivale temporaire de six mois évoqua les 80 années de « la poterie d’art de Ciboure de 1919 à 1995 », qui débuta par des dessins néo-antiques rendus célèbres par Karl Lagerfeld. Parmi les autres expositions, celle des "Caprices, du maître verrier Charles Carrère" en 2021-22 marqua les esprits par la féérie de ses couleurs et la découverte de ses toiles et dessins surréalistes.
Cette même année, le musée Bonnat étant fermé pour travaux, Sabine Cazenave organisa la grande exposition du centenaire de la mort de Léon Bonnat (1833-1922), faisant venir des plus prestigieux musées nationaux de la France entière les oeuvres du maître, dont celle du musée d'Orsay : le portrait sur fond brun-noir de Victor Hugo réalisé en 1879 par Bonnat et qui figura sur l'affiche. Mise en place au musée Basque, cette exposition marqua depuis lors l'union des deux institutions culturelles bayonnaises. On peut espérer que cette union se concrétisera à l'avenir par le retour de la collection Gramont, classée au patrimoine d’Art et d’Histoire en 2011, héritage artistique et historique incontournable des seigneurs de Bayonne qui pourrait être placée au sein de la création d'une nouvelle extension ?
A partir du 21 juin jusqu'au 4 janvier 2026, exposition des 100 ans déjà, un musée dans son siècle au Musée Basque et d'Histoire de Bayonne (37, quai des Corsaires). Le musée est ouvert toute l'année, du mardi au dimanche de 10h à 18h. Jeudi ouvert de 13h à 20h. Fermé les lundis, jours fériés (y compris les 1er et 11 novembre) sauf le 15 août.
A partir du 18 octobre jusqu'au 5 janvier 2025, l’exposition "Oeuvres invitées", dans les collections permanentes va émailler le parcours permanent d’une quarantaine de tableaux et objets d’art prêtés par de grands musées.
Autour de l’exposition Programme exhaustif : www.musee-basque.com
Inscription pour les visites guidées, visites-conférences, conférences, visites en famille, visites et ateliers jeune public : + 33 (0)5 59 59 08 98
Visites guidées Lundi et jeudi matin : musée fermé – Pas de visite guidée le dimanche matin.
Juillet : du 6 au 9 et du 16 au 31 à 15h.
Août : du 1er au 10 ; les 13, 14, 20 et du 22 au 31 août à 15h.
Septembre : 1er, 7, 8, 14, 28, 29 à 15h ; 21 et 22 à 16h.
Octobre : Les 5, 6, 13*, du 19 au 29 et le 31 à 15h.
Novembre : 2, 3, 9, 16, 17*, 23, 30 à 15h.
Décembre : 1*, 14, 22, 27 à 15h.
Janvier : 3*,
Visites conférences
Dimanche 7 juillet, 4 août et 1er septembre,15h.
Avec Sabine Cazenave, commissaire de l’exposition. Gratuit. Sur inscription.
Conférences des jeudis au musée Gratuit. Sur inscription.
12 septembre, 18h. Philippe Veyrin, artiste et cofondateur du Musée Basque avec Étienne Rousseau-Plotto,
historien.
17 octobre, 18h. Restauration des panneaux du peintre José de La Peña avec Virginie Trotignon, restauratrice de tableaux.
12 décembre, 18h. Le rôle fondateur de la SSLA dans la création du Musée Basque et de la Tradition Bayonnaise avec Olivier Ribeton, conservateur en chef honoraire du Musée Basque.
19 décembre, 18h. Paperezko ondarea (Patrimoine de papier) avec Gidor Bilbao, enseignant chercher
Conférences
Les 3 octobre, 7 et 21 novembre et 5 décembre, 18h. Dans le cadre de l’exposition parcours. OEuvres invitées, dans les collections permanentes. Conférences données par les musées prêteurs (Louvre, Orsay, Balenciaga...). Détails à venir sur : www.musee-basque.com
Visites en famille Sur inscription.
Jeudi 11 juillet, 10h - 16h Rouge musée -100 ans déjà !
Jeu en famille, à partir de 5 ans. Bilingue. Durée : 1 heure. Gratuit.
Mercredis 21 août, 18 septembre*, 23 octobre, 20 novembre. 14h
Il y a 100 ans, être un enfant au Pays Basque. À partir de 7 ans. Durée 1h. Gratuit. * En basque
Mercredi 30 octobre, 14h
Poupées de maïs. Visite-atelier. À partir de 8 ans. Durée : 2h30. 5€/enfant.
Samedis 23 et 30 novembre, 14h
Invente et imprime ton écriture. Visite-atelier en deux séances. À partir de 7 ans. Bilingue.
Durée 2h (chaque séance). 10€ pour les deux séances.
Samedi 21 décembre, 10h - 16h
Olentzero fête les 100 ans du Musée Basque. À partir de 5 ans. Bilingue. Durée 1h. Gratuit.
Scolaires et centres de loisirs. Visites guidées de la maternelle au lycée. Français et basque. Gratuit, sur réservation. Du mardi au vendredi (sauf jeudi matin). Service Médiation : + 33 (0)5 59 59 57 52.